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Faillite de Construction navale atlantique : « Je me sens trahi », dit un entrepreneur

Michel Hébert, propriétaire de NB Fiberglass

Michel Hébert, dont l'entreprise risque de perdre 180 000 $ dans la faillite de Construction navale atlantique, affirme qu'il se sent trahi.

Photo : Radio-Canada / René Landry

« Je me sens trahi. » Cette petite phrase lourde de sens, Michel Hébert la prononce à plusieurs reprises. Son entreprise risque de perdre 180 000 $ dans la faillite de Construction navale atlantique, à Bas-Caraquet.

J'ai perdu quatre ans de ma vie, laisse-t-il tomber, en parlant de sa jeune entreprise. Puis, il fond en larmes.

J'ai une colère icitte, dit-il en se frappant le ventre avec son poing.

Son entreprise NB Fiberglass fournissait des produits reliés à la fibre de verre pour la construction de bateaux.

Michel Hébert, propriétaire de NB Fiberglass.

Michel Hébert montre les entrepôts de son entreprise NB Fiberglass, à Tracadie.

Photo : Radio-Canada / Serge Clavet

J'ai eu plusieurs rencontres avec eux pour essayer de me faire payer, raconte-t-il. Mais ça n'a abouti à rien. À un moment donné, ils achetaient puis payaient par chèque et mettaient un peu d'argent de plus. Puis, tout s'est arrêté, je n'ai plus rien eu d'eux.

« Ils me disaient que ça allait se régler, qu'ils faisaient des démarches, qu'ils attendaient de l'argent du gouvernement, et ainsi de suite. Moi, je leur faisais confiance. Ce sont tous des gars que je connaissais. »

— Une citation de  Michel Hébert, propriétaire de NB Fiberglass

Les yeux rougis, installé à son bureau où il a ses entrepôts, sur le chemin Rivière-à-la-Truite à Tracadie, il se pose de nombreuses questions.

Une drôle de faillite

Michel Hébert a consulté la longue liste de créanciers de cette faillite de plus de 2 millions $.

Il se questionne sur la vente par le gouvernement provincial, en février dernier, de cette grosse bâtisse au prix de 400 000 $, alors que sa valeur est évaluée à plus d'un million de dollars, à une compagnie à numéro dont les administrateurs sont pour la plupart les mêmes que ceux de Construction navale atlantique.

L'atelier de Construction navale atlantique.

Cette bâtisse, au chantier naval de Bas-Caraquet, a été vendue par le gouvernement provincial à une compagnie à numéro pour la somme de 400 000 $.

Photo : Radio-Canada / René Landry

Je trouve que c'est une drôle de faillite, dit-il. Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de créanciers. Quand je parlais avec eux, ils m'assuraient qu'ils ne feraient pas faillite.

Il assure qu'il ne comprend pas non plus le silence qui entoure ce dossier.

Le député libéral d'Acadie-Bathurst, Serge Cormier, refuse d'en parler. Les dirigeants de Construction navale atlantique refusent d'accorder des entrevues.

Je ne comprends pas ça, laisse tomber Michel Hébert en soupirant.

C'est la première fois que ça m'arrive comme ça, explique-t-il. Je ne veux pas baisser les bras. Je veux voir si je peux récupérer mon argent. J'ai travaillé pour l'obtenir et j'en ai besoin. Tout est réinvesti dans ma compagnie. C'est ma retraite.

En même temps, petit à petit, il se fait à l'idée de ne jamais revoir la couleur de son argent.

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