CHUL : des plans de contingence historiques, le personnel pédiatrique au front

Le reportage de Camille Carpentier
Photo : Gracieuseté : CHU de Québec
La situation est loin de se résorber aux urgences pédiatriques du CHU de Québec. Jeudi, les taux d'occupation étaient de 120 % aux soins intensifs, contre 98 % aux soins généraux. Des plans de contingence « qui n'ont jamais été vus au CHU de Québec », alors que le personnel tente par tous les moyens d'affronter la tempête chaque jour.
Ça se passe vite et débordé
, résume la Dre Macha Bourdages, intensiviste pédiatre et cheffe de service des soins intensifs pédiatriques du CHU de Québec. Cette année, c'est particulier.
Cette situation, ou ce cocktail épicé
, comme l'a appelée le directeur national de santé publique, est bien en train de déferler, alors que trois virus se font la guerre chez les enfants : l'influenza, la COVID-19 et le virus respiratoire syncytial (VRS).
Pour informer la population de la gravité de la situation dans les urgences, un pédiatre et une infirmière du CHU de Québec ont accepté de porter des caméras afin de documenter leur quotidien. On peut notamment y apercevoir deux enfants au sein d'une même chambre. On a déjà vu ça, mais pas à ce niveau-ci
, témoigne la Dre Bourdages.
« Ça fait déjà plusieurs jours que ça dure. On ne voit pas la fin de la vague arriver. On doit appliquer des plans de contingences qu'on n’avait pas encore dû faire dans l'histoire des soins intensifs chez nous. »
Plusieurs visites
C'est exceptionnel. Il y a beaucoup beaucoup d'enfants malades
, ajoute Marie Pier Giasson, infirmière à l'unité pédiatrique de médecine générale au CHU de Québec.
Certains enfants doivent revenir plusieurs fois après avoir contracté un deuxième virus
, indique l'infirmière. Les enfants sont très malades et restent longtemps. On en a beaucoup qui attendent un lit à l'étage. Il faut essayer d'être efficace
, lance-t-elle.
La grande majorité des enfants hospitalisés ont moins de 2 ans. Mercredi, le CHU de Québec notait que 96 % des hospitalisations touchaient cette tranche d'âge. Ceux qui ont les atteintes les plus sérieuses sont les moins de 6 mois. On a 50 à 75 % des patients qui sont en bronchiolite
, soit une complication du VRS , précise la Dre Bourdage.
Semaines pénibles à venir
Le personnel appréhende les semaines à venir, alors que la période des Fêtes approche.
On se prépare à ce que le niveau d'activité reste extrêmement élevé pour les prochaines semaines. On se prépare aussi à des scénarios où l'activité pourrait être encore plus grande
, prévient la Dre Bourdages. Tant mieux si ce n'est pas ça qui arrive, mais c'est notre travail d'anticiper toutes ces étapes-là
, dit-elle humblement.
Des plans de contingence historiques sont donc en place. Les médecins demandent toutefois aux parents d'éviter les endroits achalandés, particulièrement pour les tout petits. C'est la question la plus importante
, souligne la pédiatre.
La vaccination pour la COVID-19 et l'influenza sont également disponibles.