Enquête de la GRC sur des « postes de police » chinois clandestins dans le Grand Toronto
L’ambassade de Chine avait expliqué à CBC que le gouvernement de la province du Fujian, en Chine, avait lancé une plateforme numérique pour aider les ressortissants chinois à l’étranger à effectuer des tâches administratives, dont le renouvellement d'un permis de conduire.

Un des bureaux de police clandestins serait dans cet édifice commercial de Markham.
Photo : CBC
La Gendarmerie royale du Canada souhaite parler à toute personne qui aurait pu être menacée, harcelée ou intimidée par des « postes de services de police non déclarés » travaillant pour la Chine dans la région de Toronto.
La GRC est au courant de signalements d'activités qui ciblent précisément la diaspora chinoise au Canada et mène une enquête pour déterminer s'il y a eu des activités criminelles liées à ce dossier
, a déclaré la police fédérale mardi dans un communiqué.
Elle affirme qu'elle enquête sur une possible ingérence d'un acteur étranger
, ce qui fait référence à une activité illégale qui cible des intérêts canadiens ou qui nuit à la société canadienne et menace la sécurité nationale du Canada
.
Le groupe de défense des droits de la personne Safeguard Defenders a publié plus tôt cet automne un rapport sur ces bureaux satellites installés de façon non officielle à l’étranger.
Selon l’organisation espagnole, trois d’entre eux se trouvent dans la région de Toronto : dans une maison et dans un édifice commercial d’un étage à Markham, de même que dans un dépanneur de Scarborough.
L’ambassade de Chine avait expliqué à CBC que le gouvernement de la province du Fujian, en Chine, avait lancé une plateforme numérique pour aider les ressortissants chinois à l’étranger à faire des choses comme renouveler leur permis de conduire. Des bénévoles, qui ne mènent pas d’enquêtes criminelles ou d’autres activités du genre, assurait-on, travailleraient dans ces bureaux à l’étranger.
Des préoccupations ailleurs aussi
La semaine dernière, le directeur du FBI Christopher Wray a déclaré que la possibilité que des postes clandestins de la police chinoise soient installés en sol américain inquiète vivement les États-Unis.
Je trouve scandaleux de penser que la police chinoise tenterait de s’installer à New York, par exemple, sans qu’il y ait une coordination adéquate. Cela viole la souveraineté et contourne les protocoles de coopération judiciaire et policière
, a-t-il déclaré devant le Comité sénatorial américain de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales. Il a cependant refusé de donner des précisions sur l’enquête du FBI sur cette question.
La Chine a rétorqué en répétant qu’il ne s’agissait pas de bureaux de la police, mais plutôt de centres gérés par des bénévoles qui aident les citoyens chinois à l’étranger.
Ce ne sont pas des employés de la police de Chine. Les États-Unis devraient cesser de faire du bruit autour de ces allégations sans fondement
, a déclaré à l’agence Reuters la porte-parole de l’ambassade de Chine à Washington, Liu Pengyu Liu. L'ambassade n’a pas répondu immédiatement à Reuters qui lui demandait une liste de ces bureaux.
Précédemment, quand le gouvernement néerlandais avait ordonné en cours d’enquête la fermeture des bureaux clandestins, le ministère des Affaires étrangères de la Chine avait opposé la même réponse.
Des membres du Parlement britannique ont eux aussi réclamé des enquêtes sur ces bureaux.
Avec les informations de CBC et Reuters