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Des partisans de la réforme électorale vont manifester à Québec

Cinq personnes s'adressent aux journalistes.

Les organisateurs de la manifestation veulent démontrer au premier ministre François Legault qu’il a tort d’affirmer que la réforme du mode de scrutin n’intéresse pas les Québécois.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Des organisations de la société civile québécoise, dont plusieurs issues du mouvement étudiant, vont manifester devant l’édifice de l'Assemblée nationale le 29 novembre afin de réclamer une réforme du mode de scrutin. Elles estiment que les « pires distorsions de notre histoire » observées lors des élections du 3 octobre démontrent à quel point la démocratie au Québec « est malade » et nécessite un traitement de choc.

Les représentants des organisations regroupées au sein de ce nouveau front commun en faveur de la réforme électorale ont fait entendre leurs revendications lors d’une conférence organisée mardi matin à la Tribune de la presse de l’Assemblée nationale, à Québec.

Ils ont rappelé que la Coalition avenir Québec (CAQ) et son chef François Legault s’étaient engagés à réformer le mode de scrutin lors de l’élection de 2018. Une promesse à laquelle la CAQ n'a pas donné suite après avoir pris le pouvoir.

Réforme sabotée

L'histoire se répète, le gouvernement de la CAQ, quand il s'est rendu compte que le système l'avantageait, a [...] saboté lui-même sa propre réforme des institutions démocratiques pour des considérations strictement partisanes et à très courte vue, a dénoncé Jean-Benoît Ratté, membre du conseil d’administration du Mouvement démocratie nouvelle.

Le problème, c'est que le seul parti qui est en mesure de mener à terme une réforme du mode de scrutin, c'est le même parti qui a été outrageusement avantagé par ce système brisé.

Une citation de Jean-Benoît Ratté, du Mouvement démocratie nouvelle

Résultat : les élections du 3 octobre dernier ont donné lieu à une distorsion comme on en a rarement vu au Québec.

Samy-Jane Tremblay (à gauche), Maya Labrosse (au centre), Jean-Benoît Ratté (à droite).

Samy-Jane Tremblay (à gauche), Maya Labrosse (au centre), Jean-Benoît Ratté (à droite) et leurs collègues ont rencontré les journalistes à la Tribune de la presse de l’Assemblée nationale mardi matin.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

La Coalition avenir Québec a récolté 41 % des voix et 72 % des sièges. Le Parti québécois et Québec solidaire ont obtenu plus de votes que le Parti libéral du Québec alors qu'ils ont obtenu moins de sièges, a souligné la présidente de l’Union étudiante du Québec, Samy-Jane Tremblay.

Il y a un demi-million de personnes qui ont voté pour le Parti conservateur. Présentement, il n'y a aucun siège qui est occupé par les conservateurs, a-t-elle ajouté.

Ramener le projet de loi 39?

Mme Tremblay croit que l’amélioration du mode de scrutin est à portée de main. Le gouvernement, dit-elle, n’aurait qu’à ressortir et à dépoussiérer un peu le projet de loi 39 qu’avait présenté Sonia LeBel en 2019, alors ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Réforme électorale.

Le projet de loi 39 prévoyait la mise en place d’un nouveau mode de scrutin proportionnel mixte avec compensation régionale. L’électeur aurait été appelé à voter deux fois : la première pour élire un député, la seconde pour élire le parti de son choix.

Sonia LeBel s'adresse aux journalistes.

Le projet de réforme du mode de scrutin de la ministre Sonia LeBel a été abandonné au cours du premier mandat du gouvernement de la CAQ (archives).

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Si le projet de réforme avait vu le jour, l’Assemblée nationale compterait toujours 125 députés, mais uniquement 80 circonscriptions dont le contour aurait correspondu, à peu de choses près, à celui des circonscriptions fédérales.

Les 80 députés des nouvelles circonscriptions auraient été élus au scrutin uninominal à un tour à l’aide du premier vote des électeurs.

Un portrait différent

Le second vote aurait permis de pourvoir les 45 sièges restants à des non-élus lors du premier vote. Les sièges auraient été répartis dans 17 régions électorales à partir d’une liste de candidats fournis par les partis politiques.

M. Legault, on vous demande de respecter votre promesse et de réformer notre mode de scrutin.

Une citation de Samy-Jane Tremblay, présidente de l'Union étudiante du Québec

Le porte-parole de la Mobilisation citoyenne pour une réforme du scrutin, Maël Ferland-Paquette, croit que l’abandon du projet de loi 39 par la CAQ démontre qu’on ne peut se fier au pouvoir politique pour changer les choses.

Maël Ferland-Paquette.

Maël Ferland-Paquette, porte-parole de la Mobilisation citoyenne pour une réforme du scrutin.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Laisser la décision entre les mains du gouvernement, ça ne fonctionne pas. C'est pour ça que la mobilisation existe. On doit prendre les choses en main. Nous sommes le peuple, on décide, a-t-il lancé.

Contrairement au premier ministre François Legault, M. Ferland-Paquette ne croit pas que la réforme du mode de scrutin soit un sujet qui n’intéresse personne, mis à part quelques intellectuels.

Une première étape

C’est d’ailleurs pour donner tort au chef de la CAQ qu’il invite les Québécois à participer en grand nombre à la manifestation du 29 novembre.

On s'en vient ouvrir la porte puis on va en parler. La manifestation, c'est une première étape. Il va y en avoir d'autres puis dans quatre ans, on va voter pour le gouvernement qui nous représente, pas pour le moins pire.

Une citation de Maël Ferland-Paquette, Mobilisation citoyenne pour une réforme du scrutin
Des urnes dans un bureau de vote à Montréal.

Un sondage de la firme Léger réalisé au lendemain de l'élection du 3 octobre démontrait qu'une majorité de Québécois souhaite une réforme du mode de scrutin actuel (archives).

Photo : Radio-Canada / Martin Thibault

Pour la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Maya Labrosse, le maintien du statu quo risque d’accroître le cynisme à l’égard de nos institutions démocratiques. Elle craint particulièrement les conséquences du manque de représentativité sur la volonté des jeunes à participer au processus électoral.

Ne pas nourrir le cynisme

On sait très bien que la première expérience de vote d'un individu a des impacts directs sur sa participation aux élections toute sa vie. On se demande quel effet [la dernière élection] aura à long terme sur la confiance qu'ont les jeunes en nos institutions démocratiques si on ne fait aucun effort en termes de représentation de tout le monde, a lancé Mme Labrosse.

Refuser de changer le mode de scrutin, c'est accepter de nourrir le cynisme pour les années à venir pour la jeunesse, a-t-elle ajouté.

L'hôtel du Parlement en hiver.

Les Québécois sont invités à venir manifester en faveur de la réforme du mode de scrutin le 29 novembre, à midi devant l'édifice de l’Assemblée nationale, à Québec (archives).

Photo : Radio-Canada / Daniel Coulombe

La coalition d’organisations en faveur d’une réforme du mode de scrutin regroupe également la Solution étudiante nationale pour un scrutin équitable et la Coalition pour la réforme électorale maintenant.

Leurs représentants convient la population à une manifestation mardi prochain, le 29 novembre, à midi devant l’hôtel du Parlement, à Québec.

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