D’ex-maires de Toronto pressent John Tory de dire non aux nouveaux pouvoirs

Le maire de Toronto, John Tory, assure qu'il n'abuserait pas des nouveaux pouvoirs (archives).
Photo : Radio-Canada / Evan Mitsui/CBC
Cinq anciens maires de la Ville Reine qualifient « d'attaque » contre la démocratie de nouveaux pouvoirs que la province veut conférer au maire John Tory, ce qui lui permettrait d'adopter des règlements municipaux avec l'appui de seulement le tiers des conseillers municipaux.
Le gouvernement Ford affirme que ces pouvoirs supplémentaires sont nécessaires entre autres pour accélérer la construction domiciliaire compte tenu de la pénurie actuelle.
La province avait déjà accordé en septembre des pouvoirs accrus aux maires de Toronto et d'Ottawa, y compris un droit de veto sur des décisions touchant au logement.
En vertu de la plus récente proposition sur la table, les maires de Toronto et d'Ottawa auraient aussi le pouvoir d'adopter des règlements municipaux reflétant les « priorités provinciales » grâce au soutien de seulement 8 des 25 conseillers municipaux, que ce soit pour le logement, pour le transport en commun ou pour les infrastructures.
Cette proposition survient après une requête du maire torontois John Tory pour obtenir de nouveaux pouvoirs.
Les ex-maires Art Eggleton, John Sewell, David Crombie, Barbara Hall et David Miller dénoncent toutefois cette mesure dans une lettre ouverte.
« Nous sommes consternés par cette attaque contre un des éléments essentiels de notre démocratie locale et contre un mécanisme démocratique fondamental : la règle de la majorité. »
Le groupe d'anciens maires presse John Tory, réélu en octobre dernier, d'abandonner sa requête.
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En Ontario, il n'y a pas de partis politiques sur la scène municipale. Le maire doit normalement obtenir le soutien d'une majorité de conseillers pour qu'un règlement soit adopté.
Pas d'abus, promet John Tory
M. Tory a indiqué la semaine dernière que les pouvoirs supplémentaires qu'il demande à la province ne changeront pas qui [il est] ni la façon dont [il] collabore avec les conseillers municipaux
.
Son attaché de presse, Don Peat, a ajouté lundi que le maire évalue présentement la proposition provinciale tout en assurant que celui-ci prévoit un usage « très limité » de la nouvelle mesure.
« Nous avons demandé ce changement à la province pour nous assurer de construire plus de logis le plus rapidement possible et pour éviter le syndrome du "pas dans ma cour". »
L'ancien maire John Sewell rétorque que M. Tory n'a pas soulevé la question durant la dernière campagne électorale. S'il l'avait fait, je pense que ça aurait été la fin de sa carrière politique
, lance-t-il.