•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Les personnes âgées, inégales devant l’inflation

Une dame âgée compte ses sous, posés sur une table devant elle.

Le reportage d'Hélène Lequitte

Photo : iStock

Radio-Canada

Des personnes âgées se retrouvent dans une situation des plus précaires en raison de la hausse du coût de la vie. Celles qui ne sont pas admissibles aux pensions de vieillesse sont particulièrement touchées, ce qui force certaines d'entre elles à faire des choix financiers déchirants pour joindre les deux bouts.

C’est le cas de Line Chiasson, une Trifluvienne de 60 ans. Atteinte d’arthrose facettaire, l’ex-cuisinière ne pratique plus son métier depuis plusieurs années. Elle dépend aujourd’hui d’une somme mensuelle de 1300 $ que lui verse son assurance invalidité. Si les prix des biens essentiels montent en flèche, son entrée d’argent, elle, stagne. Je suis obligée de couper dans certaines choses, confie-t-elle.

Et par certaines choses, Line entend l’une des dépenses les moins extravagantes : la nourriture. J’essaie de moins manger. Des affaires que l'on se permettait avant, c'est plus achetable.

Line Chiasson est assise devant une étagère. Elle fait face à une femme assise de dos.

Line Chiasson est atteinte d'arthrose facettaire. Inapte au travail depuis plusieurs années, elle se retrouve en situation de précarité financière en période d'inflation.

Photo : Radio-Canada

Elle est trop jeune pour être admissible aux aides gouvernementales destinées aux aînés, comme le Supplément de revenu garanti et la pension de la Sécurité de la vieillesse. Un grand fossé économique sépare les prestataires de ces aides de ceux qui n’ont pas encore atteint l’âge de 65 ans, constate Sylvie Tardif, coordonnatrice générale chez COMSEP, un organisme qui vient en aide aux gens en situation de pauvreté. Plusieurs dépendent alors des allocations d’aide sociale.

On aperçoit une grande différence entre les personnes sur l’aide sociale et ceux qui reçoivent la sécurité de vieillesse. La majorité des gens sont tristes d'attraper l’âge de 65 ans, mais les gens à l’aide sociale sont contents, car leur niveau de vie change énormément, soutient-elle.

Les allocations d’aide sociale devront suivre l’inflation, croit Sylvie Tardif, sans quoi les personnes seules et âgées seront condamnées à la grande misère.

Même chez ceux âgés de 65 ans et plus et admissibles aux aides gouvernementales, plusieurs décident de restreindre leur alimentation pour arriver à la fin du mois. Le conseiller budgétaire du Centre d’intervention budgétaire et social, Bertrand Rainville, remarque qu’il s’agit de l’un des postes de dépenses les plus flexibles des aînés. Je monte des budgets avec les personnes lorsque je les rencontre. Ce que j’ai comme données, c’est clair qu’ils coupent sur la nourriture. C’est frappant.

On limite nos achats par rapport aux prix, confirme un homme dans la fleur de l’âge, rencontré à la sortie d’un supermarché de Trois-Rivières. La laitue est un bon exemple, c'est quasiment pas abordable. Fait qu'on se limite à moins bien manger.

On n’a pas de fonds de pension, donc on essaie de survivre, renchérit un autre client, rencontré quelques minutes plus tard. On dirait que nos gouvernements ne font rien, peste-t-il, déplorant notamment la hausse du coût de l’essence.

Bertrand Rainville s’intéresse justement à la condition de ceux qui dépendent du Supplément de revenu garanti pour vivre, soit comment ils font pour s’organiser avec 1700 ou 1800 $ par mois. Selon lui, l’appauvrissement guette la population vieillissante. Si en plus, il faut que les prix augmentent de façon importante comme c’est le cas présentement, ça risque d’avoir un impact considérable chez les personnes âgées, souligne-t-il.

Avec les informations d'Hélène Lequitte

En cours de chargement...