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L’économie imprévisible pose de grands défis pour les petites entreprises

Une femme range des livres dans un rayon d'une librairie.

Les très petites entreprises permettent souvent de conserver certains services dans de plus petites villes ou municipalités. (Archives)

Photo : Radio-Canada

Alors que la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat se termine, les défis auxquels les entrepreneurs doivent faire face apparaissent de plus en plus nombreux avec l'augmentation de l'inflation, la pénurie de main-d'œuvre qui persiste et une récession qui se profile à l'horizon. Il est souvent encore plus difficile d'affronter ces défis pour les très petites entreprises, qui doivent redoubler d'ingéniosité pour bien s'en tirer.

Les très petites entreprises sont celles qui comptent moins de 10 employés. On compte notamment parmi elles des commerces de vente au détail, comme des librairies ou des boulangeries, mais aussi des entreprises de services comme des salons de coiffure.

Ces entreprises de petite taille permettent aussi de conserver certains services, comme des dépanneurs, dans de plus petites communautés ou dans les quartiers plus excentrés des villes.

Près de trois entreprises sur quatre comptent entre un et neuf employés au pays, selon les données du ministère de l'Innovation, Sciences et Développement économique Canada.

Même si elles sont nombreuses, les très petites entreprises doivent affronter les mêmes défis que les grands employeurs.

La rétention de la main-d’œuvre, l'augmentation des coûts de production qui sont importants parce que, quand on arrive avec l’augmentation de l’inflation, le coût de l’entreprise pour produire, pour offrir le service est plus important, énumère le directeur général de la Chambre de commerce et de l'industrie Rimouski-Neigette, Jean-Nicolas Marchand.

Selon lui, la clé est souvent d'offrir ce que les grandes entreprises ne peuvent pas proposer à leurs employés. Il y a, entre autres, une possibilité d'avoir beaucoup plus de flexibilité dans les congés, les disponibilités, indique-t-il.

Dans une grande entreprise, je suis un numéro. Dans les petites entreprises, il y a une proximité avec le patron.

Une citation de Jean-Nicolas Marchand, directeur général de la Chambre de commerce et de l'industrie Rimouski-Neigette

Jean-Nicolas Marchand ajoute que les entrepreneurs font souvent preuve d'ingéniosité pour attirer des travailleurs, puisqu'en plus, elles se retrouvent en compétition les unes avec les autres pour le recrutement de la main-d'œuvre dans la région. C'est un marché où les employés ont le gros bout du bâton, rappelle-t-il.

La coiffeuse et propriétaire de l'entreprise Andrée Blouin Coiffure, Andrée Blouin, affirme qu'il est effectivement ardu de recruter du nouveau personnel. L'entreprise compte cinq employées.

La propriétaire de l'entreprise, Andrée Blouin, coupe des cheveux.

L'entreprise Andrée Blouin Coiffeuse emploie cinq travailleuses à Rimouski.

Photo : Radio-Canada / Marie-Christine Rioux

Elle affirme toutefois que certaines coiffeuses qui travaillent chez elles y sont depuis 10, 15 ou même plus de 20 ans. Le truc pour garder ses employés est, selon elle, de créer un fort sentiment d'appartenance et d'entraide.

Ça fait tellement longtemps qu'on travaille ensemble que c'est sûr qu'on devient une famille. Le respect est très important ici, soutient Andrée Blouin.

Le défi de se faire connaître

Un autre défi pour ces très petites entreprises est de se faire connaître par les consommateurs, mais aussi par les travailleurs, question de les attirer.

Les dirigeantes de La Firme marketing, une très petite entreprise rimouskoise qui en aide d'autres à se bâtir une stratégie de développement et de marketing, estiment que, compte tenu du marché actuel, les travailleurs doivent maintenant être vus comme des clients.

Quelqu'un qui est intéressé par une entreprise, à venir travailler dans l'entreprise, il faut qu'il perçoive que l'entreprise, elle est au niveau, que l'image qu'elle projette est bonne, que ce sont de bons produits qui sont adaptés au marché. Ça va aussi faire partie de la façon de recruter des gens de façon efficace et d'avoir de bonnes personnes qui frappent à la porte, explique la directrice de compte à La Firme marketing, Anne-Françoise Gondard.

Des entrepreneurs aux multiples chapeaux

La coiffeuse propriétaire Andrée Blouin l'explique très bien : elle doit accomplir les tâches qui incombent normalement à plusieurs personnes pour mener à bien les opérations de son entreprise.

Il faut que je sois comptable, que je sois électricienne, que je sache faire du Excel, que je sache coiffer, que je sache faire des réseaux sociaux...

Une citation de Andrée Blouin, coiffeuse propriétaire chez Andrée Blouin Coiffure

Elle tente de rester positive, malgré les embûches qui retardent la concrétisation de certains de ses projets comme entrepreneure.

On nous parle de la récession 2023. Et ça, c'est un grand défi parce qu'on se dit : "Eille! pas encore quelque chose!" Donc, il faut rester positif, poursuit Andrée Blouin.

Anne-Françoise Gondard souligne qu'il est souvent difficile pour les entrepreneurs de trouver du temps à consacrer au développement d'une stratégie marketing ou de développement pour leur entreprise.

Elle cite en exemple le développement de la présence en ligne des très petites entreprises.

C'est difficile de prévoir stratégiquement le développement de son entreprise. Ça crée des défis supplémentaires pour se positionner par rapport aux grandes entreprises.

Une citation de Anne-Françoise Gondard, directrice de compte à La Firme marketing

Il faut quand même être au niveau de ces grandes entreprises, mais avec peu de ressources, souligne-t-elle.

Anne-Françoise Gondard ajoute que le caractère imprévisible du climat économique actuel empêche les entrepreneurs de se projeter dans le futur et de prévoir l'avenir de leur entreprise.

Les investissements qu'on veut faire, ce n'est pas facile. Nous, on vend de la stratégie, on vend du conseil, mais c'est difficile pour un entrepreneur de se dire : "je vais mettre 10 000 $ sur ma stratégie". Ce n'est pas évident d'investir quand tu ne sais pas trop ce qui va se passer, explique-t-elle.

Un chariot dans une allée d'épicerie.

Les très petites entreprises permettent souvent de conserver certains services de proximité dans de plus petites communautés (archives).

Photo : getty images/istockphoto / Aleksandr_Vorobev

Jean-Nicolas Marchand de la Chambre de commerce abonde dans le même sens.

Souvent, dans les plus petites entreprises qui ont 5 ou 6 employés, le directeur ou le propriétaire se ramasse avec beaucoup de chapeaux, beaucoup de responsabilités.

Une citation de Jean-Nicolas Marchand

Il ajoute que de l'aide gouvernementale est souvent disponible pour les petites entreprises, mais qu'il faut que leurs propriétaires aient le temps de se renseigner sur les programmes existants, puis de s'y inscrire

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