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Une cérémonie civile à Montréal pour prêter serment à la nation du Québec

Un montage montre le roi Charles III et la silhouette d'un homme qui met une main sur son cœur et qui lève l'autre main devant lui en prêtant serment.

Les députés de Québec solidaire et du Parti québécois ont refusé de prêter allégeance au roi Charles III en octobre.

Photo : Radio-Canada

La Presse canadienne

En solidarité avec les élus péquistes et solidaires qui ont refusé de prêter serment au roi Charles III en octobre, le collectif « Mon serment » et la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB) ont tenu samedi leur propre cérémonie d'assermentation à l'église Saint-Jean-Baptiste de Montréal.

Cette cérémonie libre, citoyenne et républicaine a permis au public d'abjurer la monarchie britannique et de jurer allégeance au peuple québécois.

C'est une question qui aurait dû être au cœur de notre actualité politique depuis longtemps. On essaye de faire entendre le point de vue de la société civile, qui a un rôle très important, a souligné le comédien Sébastien Ricard, porte-parole du collectif « Mon serment ».

Les gens prononçaient un serment en deux actes et signaient ensuite un registre, tenu dans le but d'archiver l'événement.

La validité est très certainement symbolique, mais pour nous, le symbolisme a vraiment de l'importance. [...] En prononçant ces paroles-là, les gens réalisent la gravité et la solennité du moment et des propos, et je crois que ça a un impact pour eux avant tout.

Une citation de Sébastien Ricard, comédien et porte-parole du collectif « Mon serment »

Depuis 1867, les élus québécois doivent prêter allégeance au peuple du Québec et à la couronne britannique afin de pouvoir siéger au Parlement.

Un document porte le texte du serment envers le peuple du Québec.

En vertu de la Loi sur l'Assemblée nationale, les élus doivent prononcer ce serment envers le peuple du Québec. Ils doivent également prêter allégeance au roi britannique en vertu de la loi sur la Constitution canadienne.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Se détacher des violences

Marie-Anne Alepin, présidente de la SSJB de Montréal, estime que cette cérémonie citoyenne s'inscrit dans une action de plus grande envergure qui vise une libération de cette institution archaïque.

C'est contradictoire, pour les élus, de prêter serment au roi et au peuple. L'État est laïque et le roi émane du droit divin : ça n'a donc plus sa raison d'être. Tous les partis s'entendent là-dessus.

Une citation de Marie-Anne Alepin, présidente de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal

Mme Alepin estime que cette initiative montre le désir du peuple québécois de se réapproprier son histoire tout en n'oubliant pas les événements du passé.

Il y a toute une violence qui est en arrière de cette couronne, qui rappelle beaucoup d'horreurs. [...] Le colonialisme, les Premières Nations, les Patriotes exilés du Québec et emprisonnés en Australie… On veut se détacher de ce serment-là et aller plus loin en se détachant complètement de la monarchie, a-t-elle expliqué, ajoutant que ce débat n'est pas une question partisane.

Lors du passage de La Presse canadienne à l'église Saint-Jean-Baptiste, samedi après-midi, la cérémonie n'avait pas fait courir les foules.

Pour Pierre Houle, retraité, la participation à cette assermentation citoyenne est une question de valeurs historiques.

C'est contraire à notre histoire de prêter serment au roi. Ce genre d'initiative, c'est pour affirmer notre identité en tant que pays dans un autre pays, a-t-il affirmé après son abjuration, rappelant le traitement imposé par la monarchie britannique aux Patriotes dans les années 1830.

Une manifestation se déroulera à Québec le 29 novembre – une journée qui marque le début des travaux parlementaires à l'Assemblée nationale –, organisée notamment par la SSJB, par le Mouvement Québec français et par la Coalition pour l'abolition de la monarchie au Québec.

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