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« Les Français, tassez-vous! » : dans les autobus bilingues au Nouveau-Brunswick

Des Acadiens qui ont emprunté les autobus scolaires bilingues racontent leurs expériences.

Le visage d'une petite fille assise dans un autobus scolaire apparaît à la fenêtre du véhicule. Elle est photographiée de l'extérieur.

Une petite fille dans un autobus scolaire.

Photo : Getty Images / Chris Pecoraro

Radio-Canada

Jusqu’au début des années 1980, les élèves des écoles anglophones et francophones du Nouveau-Brunswick partageaient les mêmes autobus scolaires.

Radio-Canada Acadie a obtenu jeudi des avis juridiques demandés par le Nouveau-Brunswick en juin et en juillet.

Le gouvernement de Blaine Higgs cherchait notamment à connaître les risques juridiques associés à l'idée de se soustraire à l'obligation de dualité linguistique dans le transport scolaire et de faire ainsi transporter les jeunes des systèmes francophone et anglophone par un même fournisseur.

Le ministre de l’Éducation, Bill Hogan, a affirmé vendredi que les autobus scolaires bilingues ne reviendront pas, les qualifiant d’histoire ancienne.

Néanmoins, deux témoins de cette époque révolue rencontrés cette semaine ne sont pas rassurés pour autant.

J'ai vécu ça, moi, à Campbellton, raconte Paul Melanson. Dans les années 1970 – au début des années 1970 –, les Anglais et les Français allaient à la même école. Il y avait un conseil scolaire supposément bilingue, mais il était anglais.

Un homme assis à côté d'un piano dans un salon est entouré de meubles en bois et de lampes de couleur crème.

Paul Melanson

Photo : Radio-Canada / Ser

Il affirme que faute d’avoir une place pour s’asseoir à bord de l’autobus scolaire, il a souvent dû marcher les deux kilomètres entre le domicile familial et son école secondaire.

C'était tout le temps : "Les Français, tassez-vous!" Les Anglais avaient les premières places. Puis le chauffeur était tout le temps anglais.

Une citation de Paul Melanson, élève à Campbellton dans les années 1970

Un pas en arrière, selon Mario Roy

Mario Roy a lui aussi connu l'époque des autobus scolaires bilingues lorsque sa famille habitait la région de Fredericton, dans les années 1970.

Lors du trajet qui durait environ une heure, il se souvient que les élèves francophones étaient minoritaires.

Les discussions se passaient surtout en anglais. Les francophones étaient tous bilingues, mais les anglophones ne l'étaient pas.

Une citation de Mario Roy, ancien élève dans la région de Fredericton

À son avis, un retour aux autobus bilingues serait assurément un pas en arrière pour les francophones du Nouveau-Brunswick. Même si c'est mieux aujourd'hui, dit-il, j'ai toujours des craintes.

Mario Roy.

Mario Roy

Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard

M. Roy, qui vit maintenant dans la région de Bathurst, croit qu’en ce qui concerne les enfants, aucun effort ne doit être ménagé pour protéger le français.

Plus on est exposés à la langue qui n'est pas notre langue maternelle, plus on risque de s'assimiler.

Une citation de Mario Roy, ancien élève dans la région de Fredericton

« Du monde qui ne comprennent rien »

Paul Melanson ne fait pas confiance aux dirigeants actuels de la province. Y a du monde comme M. Austin et M. Higgs qui ne comprennent rien, dit-il en faisant référence à Kris Austin, récemment nommé au comité de révision de la Loi sur les langues officielles même s’il a exprimé des positions hostiles au bilinguisme officiel de la province.

M. Melanson compare ces deux élus à Leonard Jones, un politicien opposé au bilinguisme officiel qui fut maire de Moncton de 1963 à 1974. On est un peu comme Leonard Jones dans les années 1970, sauf que là, c'est le premier ministre, déclare M. Melanson.

On dit que [le premier ministre] Higgs ne connaît pas la loi sur le bilinguisme. Moi, je pense qu'il la connaît très bien et qu'il sait exactement ce qu'il fait et où il va, conclut Paul Melanson.

D’après le reportage de Serge Bouchard

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