Piratage informatique : une vidéo intime dans la preuve

Pascal Desgagnés a comparu jeudi au palais de justice de Québec.
Photo : Radio-Canada
En plus des renseignements personnels de différentes personnes retrouvés dans les ordinateurs de Pascal Desgagnés, la police a découvert une vidéo montrant une femme se livrant à des activités sexuelles avec un homme.
La poursuite a demandé que cet élément de preuve déposé au procès de l'informaticien de Québec soit mis sous scellé en raison de sa nature privée.
L'expert en informatique de la police de Longueil, Antoine Salame, a expliqué avoir découvert cette vidéo dans une machine virtuelle
d'un ordinateur appartenant à l'accusé. M. Salame témoigne pour une deuxième journée au procès de Desgagnés, accusé de vols d'identité, d'utilisation frauduleuse et de méfaits à l'égard de données informatiques.
La vidéo intime du couple qui dure 44 secondes a été présentée en circuit fermé, sans que le public puisse voir les écrans. Après avoir lancé sa lecture, l'enquêteur Salame a fait dos à son moniteur jusqu'à la fin du visionnement.
Pascal Desgagnés a de son côté regardé la vidéo, avant de prendre son stylo pour inscrire des notes.
Images Babes
À travers les répertoires indiquant les noms de différentes personnes, Antoine Salame a aussi remarqué un fichier intitulé Images Babes
. Il contenait une multitude de fichiers photo, selon l'enquêteur.
La veille, le sergent-détective Sébastien Boudreau avait expliqué avoir tenté de faire des liens entre les différentes victimes. Il a ainsi noté que plusieurs fichiers concernaient de jeunes femmes dans la vingtaine.
Plusieurs d'entre elles avaient fréquenté l'Université Laval
, a constaté le policier Boudreau.
L'expert en informatique Antoine Salame a d'ailleurs retrouvé les codes d'accès à l'Université Laval de certaines victimes, avec un mot de passe.
Groupe sanguin
Dans son témoignage, l'enquêteur Salame a donné une idée de l'ampleur des renseignements personnels qu'il a trouvés.
Le fichier au nom d'une personnalité publique contenait les identifiants de plusieurs de ses comptes, avec le mot de passe. Avec ces renseignements, il était possible d'accéder à son compte Apple, Facebook, Twitter, Aéroplan et Netflix, etc. Les données sur différentes cartes de crédit étaient aussi accessibles. Même son type sanguin était indiqué dans la fiche à son nom.
Le policier Antoine Salame poursuivra son témoignage vendredi.