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Baffinland : Ottawa rejette le projet d’expansion de la mine Mary River au Nunavut

Cette décision clôt un processus de révision de quatre ans qui a opposé le développement économique aux protections environnementales et à la durabilité de la chasse traditionnelle.

Vue aérienne de la mine Baffinland, au Nunavut.

Le ministre Daniel Vandal rejette la proposition de Baffinland de doubler sa production de minerai de fer Mary River, dans l'est du Nunavut.

Photo : Fournie par Baffindland Iron Mine Corp.

Le ministre fédéral des Affaires du Nord, Daniel Vandal, s’oppose au projet d’expansion de l’entreprise Baffinland de doubler sa production de minerai de fer dans la mine Mary River, qu’elle exploite dans l’est du Nunavut.

La décision a été rendue publique mercredi sur le site web de la Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions (CNER).

Elle vient clore quatre années marquées par de nombreuses consultations publiques, des manifestations et un long processus d’examen environnemental.

Bien que le mot final lui ait incombé, Daniel Vandal indique avoir consulté quatre autres ministres fédéraux avant de prendre sa décision, dont la ministre de Pêches et Océans Canada, Joyce Murray, et le ministre d’Environnement et Changement climatique, Steven Guilbeault.

Les autres ministres responsables et moi-même avons soigneusement examiné le rapport de la Commission [...] et les commentaires des organisations inuit désignées, et avons décidé  [...] d'accepter la recommandation de la Commission selon laquelle la phase 2 ne devrait pas aller de l’avant pour le moment, a indiqué le ministre dans une lettre adressée à la CNER.

La mine Mary River est située à quelque 176 kilomètres au sud-ouest de la communauté de Pond Inlet, sur l’île de Baffin.

L’entreprise Baffinland souhaitait doubler sa production de minerai de fer en passant de 6 à 12 millions de tonnes par an, à défaut de quoi elle affirmait devoir mettre sa mine en état d'entretien et de maintenance.

Cet objectif impliquait la construction d’un chemin de fer d’environ 110 km pour acheminer le minerai entre le site minier et le port de Milne Inlet, à quelques kilomètres au nord, ainsi qu'une augmentation considérable du transport vers l’extérieur de la région.

La mine de fer Mary River est située dans le nord de l'île de Baffin, au Nunavut.

La deuxième phase du projet d'expansion prévoyait la construction d'un chemin de fer d'une centaine de kilomètres entre le site de la mine Mary River au port de Milne Inlet.

Photo : Radio-Canada

Le projet d’expansion a suscité plusieurs divisions, en opposant surtout le développement économique aux protections environnementales et à la durabilité de la chasse traditionnelle.

Parmi ces préoccupations, des chasseurs de Pond Inlet, sur la côte nord de l'île de Baffin, ont affirmé que le nombre de narvals avait décliné depuis la mise en exploitation de la mine Mary River, en 2015.

Au cours des dernières années, le projet a fait l’objet d’un long processus d’examen environnemental qui s’est soldé par un désaccord de la CNER à l’endroit de l’expansion. Ses recommandations, formulées à la lumière de consultations publiques, sont colligées dans un rapport de 441 pages paru au mois de mai.

Plusieurs dizaines de personnes sont réunies dans une salle de conférence d'Iqaluit.

Des consultations publiques sur la deuxième phase du projet d'expansion, à Iqaluit, en avril 2021

Photo : Radio-Canada / Matisse Harvey

Dans sa lettre, mercredi, le ministre des Affaires du Nord a déclaré qu'il était d'accord avec la conclusion de la Commission selon laquelle Baffinland n’était pas en mesure d’atténuer adéquatement les conséquences environnementales négatives de la mine.

La Commission a conclu que la phase 2 risque d’entraîner des effets écosystémiques négatifs importants sur les mammifères marins et les poissons, sur le caribou et sur d'autres espèces sauvages terrestres, ainsi que sur la végétation et l'eau douce, et que ces effets pourraient entraîner des effets socioéconomiques négatifs importants sur la chasse inuit, la culture, l’utilisation des terres et la sécurité alimentaire au Nunavut, a-t-il notamment évoqué.

Le ministre a aussi cité les effets transfrontaliers de l’expansion sur la biodiversité marine à l’extérieur du Nunavut.

« La Commission a conclu que ces éventuels effets négatifs importants ne peuvent être adéquatement prévenus, atténués ou gérés dans le cadre des mesures d'atténuation proposées. »

— Une citation de  Daniel Vandal, ministre des Affaires du Nord

Dans le passé, il est arrivé qu’Ottawa ne suive pas la recommandation de la CNER sur un projet minier.

En 2016, la Commission a recommandé à la ministre fédérale Carolyn Bennett, auparavant responsable des Affaires autochtones et du Nord, de ne pas approuver l’ouverture de la mine d’or Black River, dans l’ouest du Nunavut. La ministre n’a cependant pas suivi cette recommandation et a plutôt demandé à la Commission de reconsidérer sa position.

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