Langues officielles : Kris Austin répond à ses détracteurs
L’ex-allianciste Kris Austin réclame toujours l’abolition du Commissariat aux langues officielles.

Le ministre Kris Austin dit qu'il n'a pas changé d'opinion en ce qui a trait à l'application de la Loi sur les langues officielles au Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Le ministre néo-brunswickois Kris Austin a répondu à ses détracteurs pour la première fois concernant sa nomination au comité de la révision de la Loi sur les langues officielles. Il déplore que son point de vue soit ostracisé par la communauté acadienne et justifie sa place au comité.
À lire aussi :
Celui dont la nomination au comité de révision de la Loi sur les langues officielles par le premier ministre Blaine Higgs est dénoncée par 21 organismes de la société civile acadienne déplore la levée de boucliers le concernant.
Mardi, ces organismes acadiens ont demandé au premier ministre Higgs de retirer Kris Austin du comité. Ces organismes voient dans la présence de l'ex-allianciste une menace aux droits linguistiques et ils craignent que le gouvernement n'impose des reculs plutôt que des avancées.
Ce qui m'inquiète, c'est qu'en tant que société, nous assistons à cette polarisation où si quelqu'un a un point de vue différent de ce qui est la façon de penser traditionnelle, alors nous allons ostraciser ce point de vue et nous assurer qu'ils ne font pas partie du processus, et je pense que c'est un défaut
, a-t-il lancé.
Kris Austin compte exposer ses idées au sein du comité, mais il soutient qu’il n’est qu’une voix parmi d’autres au sein du caucus conservateur.

Le mardi 15 novembre, 21 organismes acadiens ont tenu une conférence de presse à Fredericton pour demander le retrait de Kris Austin du comité chargé de la révision de la Loi sur les langues officielles, et la création d'un comité parlementaire public.
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
Pour ce qui est des organismes qui craignent le pire depuis qu’il a été nommé au comité sur les langues officielles, il se dit prêt à rencontrer leurs porte-parole.
Ma porte est ouverte aujourd'hui comme elle l'a été dans le passé, vous savez, je préférerais une approche plus cordiale de la part de ces groupes s'ils veulent discuter de certaines questions, mais je comprends l'émotion qui se cache derrière et parfois ça peut être un peu tendu quand il s'agit de cette question
, dit-il.
Kris Austin n'a pas changé d'idée
L’ex-allianciste dit qu’il n’a pas changé d’opinion sur les questions linguistiques, depuis qu’il a rejoint les rangs du Parti progressiste-conservateur du Nouveau-Brunswick.
Interrogé sur la fusion des réseaux de santé Horizon et Vitalité, qu’il revendiquait lorsqu’il était chef de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin assure qu’il n’a pas changé d’idée. Mon point de vue serait l'unification des deux
, a-t-il dit.
Pour ce qui est du Commissariat aux langues officielles, Kris Austin estime toujours qu’il devrait être éliminé.
Toutefois, le ministre de la Sécurité publique croit que les plaintes que reçoit le commissariat pourraient être redirigées vers le bureau de l’ombudsman. Nous devons veiller à ce que les gens disposent d'un moyen de porter plainte et je pense que l'ombudsman pourrait s'en charger
, a-t-il expliqué.
Le comité ne sera pas public
En Chambre, le premier ministre Higgs a dit qu'il refusait de transformer le comité ad hoc sur les langues officielles en comité de l’Assemblée législative, ce qui en ferait un comité ouvert aux députés de tous les partis, et public.
Nous suivons le processus, comme cela a été fait dans les examens précédents, a répété à plusieurs reprises le premier ministre Higgs.

Blaine Higgs, premier ministre du Nouveau-Brunswick, compte garder Kris Austin au sein du comité chargé de réviser la Loi sur les langues officielles, afin, dit-il, de réunir plusieurs points de vue différents.
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
Lors d’un long échange, le leader de l’opposition officielle, le député libéral Rob McKee, a reproché au premier ministre Higgs sa façon d’aborder la révision de la Loi sur les langues officielles.
La révision de la Loi sur les langues officielles devrait apporter un sentiment de rassemblement des deux communautés linguistiques tel qu’on a vu avec les premiers ministres conservateurs Hatfield, Lord, et Alward qui ont apporté des changements positifs à la loi, mais le premier ministre actuel conservateur qui est devant nous n’a pas ces mêmes caractéristiques de rassembleur
, a déploré Rob McKee.
Le premier ministre a rejeté toutes les critiques et compte poursuivre le travail comme il a été entrepris. Il a soutenu, une fois de plus, que le gouvernement présentera une réponse aux recommandations du rapport des commissaires Finn et McLaughlin d’ici la fin de la session parlementaire de l’automne.
Comme Kris Austin, Blaine Higgs se dit lui aussi prêt à rencontrer les leaders acadiens. J'ai proposé de rencontrer les 21, vous savez, je ne sais pas qui ils étaient tous, et s'ils sont tous payés pour être ici ou non, mais néanmoins, je rencontrerai chacun d'eux
, a-t-il laissé tomber.
Le premier ministre n’a donné aucune indication du moment exact où une décision sera prise.