De l’argent pour le tramway dort encore à Ottawa
La station de tramway prévue près du CHUL de Sainte-Foy.
Photo : Ville de Québec
Le gouvernement fédéral affirme qu’une partie des fonds du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada (PIIC) peut être utilisée pour financer les dépassements de coûts du tramway de Québec.
Il s’agit d’un revirement de situation puisque la hausse de la facture du projet ne devait pas être admissible à un soutien d’Ottawa par le biais du PIIC
.Or, le gouvernement Trudeau change son fusil d’épaule en raison du contexte inflationniste qui affecte l’ensemble des grands projets d’infrastructures au pays.
Nous sommes prêts à nous montrer flexibles afin d’assumer notre part des dépassements de coûts du tramway de Québec. Le projet a été désigné prioritaire
, a expliqué à Radio-Canada une source fédérale près du dossier.
Québec mis au courant
Selon nos informations, le gouvernement Legault a été mis au courant de ce développement la semaine dernière, lors d’une rencontre entre le ministre fédéral des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, et le ministre québécois des Infrastructures, Jonatan Julien.
Notre ouverture a été exprimée très clairement à ce moment
, a précisé notre source.
Ottawa rappelle que 2,7 milliards de dollars sont toujours réservés pour le Québec à l’intérieur du Programme d’infrastructure Investir dans le Canada
.
La date butoir pour soumettre des demandes de financement a cependant été devancée au 31 mars 2023, soit deux ans plus tôt que prévu.
Ce changement a été officialisé dans le dernier budget fédéral et le gouvernement Trudeau n’entend pas revenir sur sa décision.
L'administration Marchand vulnérable
Devant cette situation, l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Québec s’inquiète.
J’ai envie de peser sur le bouton panique
, affirme le chef de Québec d’abord, Claude Villeneuve.
Selon lui, le maire Marchand devrait faire monter la pression sur le gouvernement Legault pour que les négociations avec Ottawa aboutissent.
« On est vulnérables. On est très vulnérables et je n’ai pas entendu le maire Marchand là-dessus. »
La cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, est encore plus cinglante.
Pour une raison que je ne comprends pas, M. Marchand ne semble pas intéressé à gérer la ville. Il semble beaucoup plus intéressé à faire des discours
, assène-t-elle.
Villeneuve bougonne
De passage à Tunis pour assister à des rencontres diplomatiques avec des élus de l'Association internationale des maires francophones, dont il est le vice-président, Bruno Marchand a balayé du revers de la main les critiques de l’opposition depuis le début de son voyage.
« M. Villeneuve bougonne. C’est ce qu’il fait depuis plusieurs mois. Nous, on continue de travailler, on avance. »
La Ville de Québec doit remettre le plan d’affaires du tramway à la Société québécoise des infrastructures (SQI).
Le document comprendra une évaluation finale des coûts du projet, estimés pour le moment à près de 4 milliards de dollars.
Québec veut repousser la date butoir
Dans une déclaration acheminée à Radio-Canada, le ministre des Infrastructures et responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, réclame plus de temps à Ottawa pour finaliser les demandes de financement de son gouvernement.
L’entente signée prévoyait que les projets devaient être soumis au fédéral d’ici 2025 et non 2023, et les discussions se poursuivent
, précise-t-il.
« 60 % de l’enveloppe est engagée alors qu’il reste 60 % du temps à la date de fin de soumission des projets. En ce sens, nous sommes donc sur nos prévisions. »
Jonatan Julien laisse entendre qu'il s'opposera à ce que les sommes disponibles pour le Québec dans le PIIC
retournent dans les coffres d'Ottawa au lendemain du 31 mars 2023.Nous nous attendons à ce que les sommes pour lesquelles nous nous sommes entendus à travers l’entente dûment signée en 2018 soient utilisées.
Avec les informations d’Olivier Lemieux