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Jeunes et violence armée : des organismes veulent être plus impliqués dans les écoles

Une jeune femme levant les mains.

Des organismes communautaires souhaitent être plus actifs dans les écoles et mieux financés pour lutter contre la violence armée.

Photo : iStock / Tinnakorn Jorruang

Des groupes contre la violence armée à Toronto réitèrent l'importance de faire de la prévention auprès des jeunes. Ils souhaitent être plus actifs dans les écoles et mieux financés par les différents ordres de gouvernement.

Après au moins deux événements violents dans des écoles de Toronto en novembre, des organismes communautaires réclament plus d'inclusion, de ressources et de transparence de la part des conseils scolaires et des gouvernements fédéral, provincial et municipal.

Un élève de 12e année a été poignardé au Birchmount Park Collegiate lundi et il y a deux semaines, une fusillade a fait un mort et un blessé devant une autre école secondaire à Scarborough.

La police bloque l'entrée du Birchmount Park Collegiate.

Le Service de police de Toronto a été appelé en raison d'attaques à au moins deux écoles de Scarborough en un mois.

Photo : Radio-Canada

Le maire de Toronto, John Tory, a d'ailleurs réclamé une rencontre avec la police et le Conseil scolaire public anglais de Toronto (TDSB) afin de trouver des solutions aux récents cas de violence dans des établissements scolaires.

Face à la recrudescence de la violence dans les écoles de la ville, des groupes réitèrent l'importance de venir en aide aux jeunes des communautés marginalisées, notamment en faisant de la prévention.

Une femme.

Keep6ix offre principalement des programmes, formations, conseils et ressources aux jeunes qui ont des démêlés avec le système judiciaire.

Photo : Radio-Canada

Il n'y a pas une seule solution facile, explique la directrice générale de Keep6ix, un organisme qui vient en aide aux enfants, aux jeunes et aux adultes de 5 à 35 ans.

En plus de programmes, Keep6ix offre du mentorat individuel, des séances d'orientation professionnelle et des formations.

« Les jeunes souffrent et ils ont besoin d'être vulnérables avec des personnes de confiance. »

— Une citation de  Sandrine De-Vincent, directrice générale de Keep6ix

Cet organisme se concentre principalement sur les jeunes qui se retrouvent devant le système de justice et leurs familles.

Ces violences surviennent dans un certain contexte de pauvreté, de chômage et de problèmes de santé mentale, ajoute Sandrine De-Vincent.

Elle précise que la santé mentale des jeunes est une priorité, plus encore depuis le début de la pandémie.

« Le système pousse les jeunes vers la criminalité. Elle ne devrait pas être attirante, mais elle l'est. »

— Une citation de  Sandrine De-Vincent, directrice générale de Keep6ix

Il y a un manque de ressources pour venir en aide aux personnes marginalisées, selon elle.

Ces ressources sont nécessaires pour donner à ces jeunes les outils qui les guideront hors de l'univers criminalisé dans lequel ils se trouvent, estime la directrice générale de Keep6ix.

Des programmes par et pour

On n'en fait pas assez et on ne le fait pas assez tôt, lance le fondateur du mouvement One By One, un groupe de réflexion qui a pour objectif de réduire les actes de violence.

Plus la prévention commence jeune, mieux c'est, ajoute Marcell Wilson.

Les initiatives pour lutter contre la violence armée sont nombreuses, mais elles ne sont pas nécessairement intégrées dans le système d'éducation, selon lui.

Sans l'inclusion de programmes communautaires de proximité au sein même des écoles, difficile d'avoir un réel impact dans la vie de ces jeunes, croit l'ancien membre d'un gang de rue à Toronto.

Un homme debout à l'extérieur devant un lac. Au loin, la vue du centre-ville de Toronto.

Marcell Wilson a fondé le mouvement One By One pour sensibiliser les jeunes à son expérience d'ancien criminel et les aider à sortir de la violence.

Photo : Radio-Canada / Julia Kozak

Nous devons soutenir les enseignants. Nous avons besoin que les conseils qui gèrent les écoles investissent davantage dans les programmes pour les jeunes que ce soit des initiatives liées aux sports ou à la lutte contre l'intimidation, croit Marcell Wilson.

Selon lui, ces programmes doivent faire partie de l'apprentissage scolaire des élèves.

Il pense aussi que les conseils scolaires doivent employer des membres de la communauté que les jeunes connaissent et reconnaissent pour créer un échange basé sur la confiance.

Marcell Wilson ne se limite pas à l'aide auprès des adolescents. Il a même travaillé avec des femmes enceintes.

Son groupe, fondé par d'anciens membres du crime organisé, élabore des stratégies de sensibilisation à la violence armée pour soutenir les jeunes de 6 à 29 ans et au-delà.

La plateforme Keep6ix, elle, offre entre autres un programme de création musicale qui permet aux participants d'intégrer un nouveau cercle social.

Ce programme favorise notamment la discipline, la concentration, l'expression positive, le travail d'équipe, la confiance et l'excellence scolaire, selon l'organisme.

Un changement systémique

C'est un moment critique, estime la directrice générale du groupe Keep6ix.

Si les jeunes n'ont pas d'incitations ou de possibilités de développement, ils se tourneront vers le crime, observe Sandrine De-Vincent.

On manque de soutien. On ne peut pas offrir des programmes sans le financement nécessaire, dit-elle.

Elle rappelle que les écoles se doivent d'être à l'écoute de la communauté et de travailler avec ses membres et non en marge des efforts existants dans les quartiers les plus touchés par la violence.

Il n'y a pas d'unité dans les efforts pour lutter contre la violence armée, estime Marcell Wilson.

Les gouvernements fédéral, provincial et municipal tentent de s'attaquer au problème sous différents angles, mais il n'y a pas de stratégie planifiée, explique-t-il. Ils travaillent en silos, ajoute-t-il.

Travailler de manière isolée n'est pas dans l'intérêt des jeunes, lance Sandrine De-Vincent.

Elle souhaite voir une meilleure collaboration entre les autorités, les écoles et les groupes communautaires pour venir à bout de la violence armée au sein des écoles et hors du contexte scolaire.

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