Urgence à Caraquet pour protéger des résidences menacées par l’érosion

La tempête Nicole a aggravé la situation de l'érosion du cap de la rue Foley, à Caraquet, une situation qualifiée d'urgente puisque des résidences sont menacées.
Photo : Gracieuseté
L'érosion a fait de telles avancées dans le cap de la rue Foley, à Caraquet, que la situation est maintenant qualifiée de critique.
L'érosion a fait des pas de géant dans le cap de la rue Foley, à Caraquet. Les résidents de ce secteur sont de plus en plus préoccupés.
Jacqueline Mallet s'inquiète de la progression constante de l'érosion derrière sa maison.
Comme c'est là, on commence à descendre en bas du cap
, dit-elle en soupirant.
Valorès à la rescousse
Les autorités municipales ont fait appel aux experts de l'institut de recherche Valorès, de Shippagan, qui se sont rendus sur place, mardi.
Le constat est sans appel : il faut bouger rapidement.
La directrice de recherche de l'institut Valorès, Marion Tétégan Simon, est en mesure d'utiliser des termes scientifiques pour décrire ce qu'elle a vu et les effets d'un sol gorgé d'eau. Mais, elle se sert aussi d'une image qui aide à comprendre la situation.
« Si vous regardez un château de sable qu'un enfant fait au bord de la plage, on s'entend que s'il est trop plein d'eau, la structure ne tient pas dans le château. Bien, c'est un peu la même chose qui se passe. »
Le directeur général de la ville de Caraquet, Marc Duguay, assure que des mesures seront prises le plus vite possible.
Les discussions avec les experts et les entrepreneurs spécialisés et une demande de permis d'urgence vont déterminer notre capacité d'agir ou non dans les prochains jours
, affirme le directeur général de la ville de Caraquet, Marc Duguay.
Il constate que la tempête Nicole a contribué à accentuer le phénomène.
Selon Marion Tétégan Simon, des travaux d'urgence ne peuvent pas attendre le printemps prochain. Sinon, voici ce qui pourrait arriver à son avis.
Des blocs de terre vont se détacher, avec peut-être des risques de glissements de terrain en plus des risques d'érosion liés à la mer qui est juste à côté
, affirme-t-elle.
« Le constat est, je dirais, critique. Il faut agir. »
La scientifique, qui vit dans la Péninsule acadienne depuis huit ans, ne se souvient pas qu'elle ait vu une situation aussi urgente dans la région.
Le coin le plus sensible
Les autorités municipales de Caraquet sont au fait de la situation de la rue Foley depuis déjà un bon moment.
C'est le coin le plus sensible présentement en termes d'érosion dans la ville de Caraquet
, affirme le maire, Bernard Thériault. Regardez les constructions qui sont là. On s'entend tous que ce ne serait plus possible de construire là où elles sont. Il y a de sérieux problèmes.
« Il y a une cicatrice qui est à l'os, là. »
Un rinçage qui a mal tourné
Même si le processus d'érosion du cap de la rue Foley est en marche depuis longtemps, un incident qualifié de « fâcheux » aurait contribué à accélérer l'érosion derrière la résidence de Jacqueline Mallet.
Un employé municipal, qui procédait au rinçage du système d'aqueduc, a fait sortir un grand débit d'eau d'un boyau sur la propriété privée, ce qui a fait crevasser le cap. La municipalité ne conteste pas ces faits.
C'est la responsabilité de nos travaux publics qui ont effectué un travail de nettoyage de nos tuyaux et qui l'ont fait d'une façon inadéquate
, reconnaît le maire Thériault. Il y a des dégâts dans le cap à un endroit où c'est déjà assez fragile en termes d'érosion. La ville prend à son compte la responsabilité entière de tout ça. Par contre, cela met en exergue un dossier dont on a débattu à quelques reprises.
Le directeur général indique que la municipalité va réparer les dégâts et défrayer les coûts des travaux, à la suite de cet incident. Mais, il précise que des travaux de protection tout le long du cap de la rue Foley, derrière les autres résidences, ne sont pas du ressort de la ville.