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AnalysePLQ : un beau gâchis

Le chef libéral, Marc Tanguay.

Marc Tanguay a été incapable de convaincre la députée Marie-Claude Nichols de rentrer au bercail.

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Comme si la défaite historique du 3 octobre ne faisait pas déjà suffisamment mal au Parti libéral du Québec (PLQ), les membres de son caucus donnent l’impression, depuis quelques semaines, de chercher à torpiller la moindre chance qui leur est donnée de redresser la barre.

Qui aurait cru qu’un poste de troisième vice-président de l’Assemblée nationale puisse mener un caucus au bord du gouffre, en plus d’être en cause dans le départ d’une cheffe de parti?

Personne ne sortira gagnant des événements des dernières heures. Après avoir suscité une certaine sympathie en raison du mauvais sort que son ancienne cheffe lui avait réservé, Marie-Claude Nichols paraît maintenant s’entêter. En entrevue sur les ondes de Cogeco mardi matin, la députée a assuré que l’obtention du poste de troisième vice-président n’était pas une condition sine qua non à son retour, mais on voit mal ce qui la retient de rentrer au bercail. Non seulement Marc Tanguay lui a-t-il offert les excuses qu’elle réclamait, mais il a clairement laissé entendre qu’il était disposé à lui confier le dossier de son choix.

Le député Frantz Benjamin, choisi par Dominique Anglade pour occuper la fonction de vice-président, ne s’est pas non plus illustré par son esprit d’équipe. Bien sûr, personne n’aime perdre un avantage qu’il s’est fait promettre, mais menacer de quitter le navire, après tous les soubresauts que le PLQ a connus ces derniers temps, n’a pas dû lui attirer beaucoup de sympathie de la part de ses collègues.

Quant à Marc Tanguay, on ne peut que s’interroger sur son sens politique et sa capacité à gérer un caucus qu’on sait dysfonctionnel depuis longtemps. Dès l’annonce de sa nomination, le chef intérimaire avait fait du retour de Marie-Claude Nichols sa priorité. Il n’aurait peut-être pas dû élever ainsi la barre. Proposer un compromis sans avoir la certitude qu’il sera accepté par le caucus n’est pas le signe d’un fort leadership.

C’est toutefois le Parti libéral du Québec lui-même qui ressort le plus amoché de tout cet épisode, ses députés donnant la triste impression d’être plus soucieux de leur sort personnel que du bien de leur parti. La crédibilité de leur formation politique, déjà ternie par les ratés de la dernière campagne, sera difficile à rétablir, et les militants, peu nombreux, plus durs à mobiliser.

Dominique Anglade trouvera peut-être du réconfort à voir le bateau libéral continuer à vaciller malgré la nomination d’un nouveau capitaine, mais elle ne doit pas oublier sa part de responsabilité. Si le navire prend l’eau, c’est qu’elle-même a été incapable de colmater les brèches durant ses deux années derrière le gouvernail.

Nombre de députés n’en font qu’à leur tête, et ce, depuis plusieurs années déjà. Malgré tous ses efforts, Dominique Anglade n’est jamais parvenue à dompter les fortes personnalités qui composent le caucus libéral. En d’autres mots, on paye aujourd’hui le prix de l’indiscipline qui a été trop longtemps tolérée.

Un cadeau pour la CAQ

La CAQ ne peut que se délecter des malheurs du Parti libéral. À deux semaines de la rentrée parlementaire, François Legault n’a pas trop à s’inquiéter, d’autant qu’on ne sait toujours pas si les députés péquistes seront autorisés à siéger, ces derniers refusant toujours de prêter serment au roi. Quant aux élus de Québec solidaire, ils se sont montrés très discrets depuis les élections du 3 octobre.

Plus que jamais, le PLQ aurait besoin d’un chef capable d’imposer un ordre de marche à son équipage. La liste des défis qui attendent le successeur de Dominique Anglade est déjà assez longue pour dissuader bien des candidats potentiels de plonger dans la course. Les événements des dernières heures risquent de les repousser encore davantage.

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