Le ministre de la Santé de la C.-B. défend une employée d’hôpital menacée d’expulsion

Claudia Zamorano, qui risque l'expulsion vers le Mexique avec sa famille, espère pouvoir trouver un moyen pour pouvoir rester au Canada.
Photo : Radio-Canada / Janella Hamilton
Le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Adrian Dix, demande à Ottawa de suspendre l'expulsion vers le Mexique de Claudia Zamorano, une employée d’entretien à l'Hôpital Royal Columbian de New Westminster, en banlieue de Vancouver.
Adrian Dix soutient que les Britanno-Colombiens ont pu compter sur des travailleurs comme Claudia Zamorano tout au long de la pandémie de COVID-19. Selon lui, elle devrait être autorisée à continuer de contribuer au système de santé de la province.
Après avoir aidé pendant des années à assurer la sécurité des familles de la Colombie-Britannique en période de besoin, nous devons à la famille Zamorano d'assurer sa sécurité et nous demandons instamment au gouvernement fédéral de suspendre son expulsion
, indique un communiqué du bureau d’Adrian Dix.
La famille Zamorano a demandé la résidence permanente au Canada pour des raisons humanitaires il y a un an, mais selon Claudia Zamorano, cette demande n'a pas encore été traitée. Entre-temps, l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a délivré une ordonnance de renvoi pour elle et sa famille pour le 19 décembre.
« J'ai [demandé] à l'agente s'il était possible de nous expulser en janvier et de passer Noël au Canada. Et elle m'a répondu non. »
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Des menaces de mort au Mexique, selon la famille
La jeune femme de 27 ans raconte qu’elle a dû fuir le Mexique en 2017 avec son mari, sa fille, la mère et le frère de son mari, à la suite de menaces de mort venant de groupes du crime organisé à Colima, sur la côte ouest du pays.
C'est difficile pour nous parce que nous avons peur de mourir
, affirme Claudia Zamorano.
Elle dit vouloir rester au Canada pour contribuer à la vie du pays et explique que les membres de sa famille essaient de continuer à vivre malgré l'anxiété et le stress de ne pas savoir s'ils vont pouvoir rester. Son mari, lui aussi âgé de 27 ans, travaille comme charpentier, et sa belle-mère fait du bénévolat en préparant des repas pour les personnes du quartier Downtown Eastside à Vancouver.
Notre santé mentale est un problème en ce moment. Cela a été si difficile, mais nous sommes là à nous battre
, insiste-t-elle.
Un stress inutile
Claudia Zamorano est membre du syndicat des employés hospitaliers. Celui-ci assure qu’elle joue un rôle important dans le contrôle des infections à l’hôpital. C'est un travail effrayant, mais des femmes comme Claudia se sont engagées et ont fait tout ce qu'elles pouvaient
, déclare le porte-parole du syndicat, Mike Old.
Il semble tout simplement anormal que nous tournions le dos à Claudia maintenant. Nous devons garder en poste tous les travailleurs de la santé dont nous avons besoin, et cela inclut Claudia.
Selon Omar Chu, du groupe de défense des migrants Sanctuary Health, Claudia Zamorano et sa famille sont l'un des nombreux exemples de personnes qui viennent au Canada pour la sécurité et qui contribuent à leur communauté, malgré le fait qu'ils n'ont pas de statut officiel.
Cette famille a fui pour sa vie
, affirme Omar Chu. Les gens ne viennent pas ici pour ce genre de situation à moins qu'ils aient vraiment peur pour leur vie. Le stress que le système leur fait subir est cruel et inutile. Nous avons besoin d'un meilleur système.
Selon des informations obtenues par Radio-Canada en octobre dernier, le gouvernement de Justin Trudeau aurait entrepris des démarches pour dessiner les contours d’un programme massif de régularisation de centaines de milliers de personnes sans-papiers.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) n'a pas répondu aux demandes de renseignements de CBC/Radio-Canada concernant Claudia Zamorano et sa famille.
Avec des informations de Janella Hamilton