Centre régional de radio-oncologie : début des traitements palliatifs, mais pas curatifs

Caroline Roy, PDG du CISSS-AT, a procédé à la traditionnelle coupe du ruban en compagnie de nombreux invités lors de l'inauguration.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Poirier
Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT) espère desservir jusqu’à 500 patients de la région par année, soit la majorité des cas de cancer qui nécessitent des traitements de radio-oncologie.
Le CISSS-AT a inauguré, lundi en fin d’après-midi, le Centre régional de radio-oncologie de l'Hôpital de Rouyn-Noranda. Des citoyens de la région peuvent maintenant y recevoir des traitements palliatifs pour apaiser et soulager les douleurs et les symptômes associés au cancer.
Ceux ayant besoin de traitements curatifs visant l’élimination de tumeurs et la guérison devront patienter, puisque ces services de radiothérapie seront déployés progressivement au courant de l’année 2023.
Les traitements du bassin – comme ceux de la prostate et du rectum –, des seins et des poumons, ainsi que les traitements combinés avec de la chimiothérapie, seront ainsi graduellement ajoutés en fonction de la capacité des équipes, assure Évelyne Grenier-Ouimette, directrice générale adjointe aux programmes de santé physique généraux et spécialisés et directrice des soins infirmiers.
L’ouverture officielle, initialement prévue dans les premiers mois de 2022, avait été reportée en raison du manque de technologues en radio-oncologie.
Soigner les Abitibiens et les Témiscamiens… ici
Ce nombre de 500 patients à traiter engloberait la majorité des cas de cancer qui nécessitent des traitements de radio-oncologie, selon Caroline Roy, présidente et directrice générale du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue. Près de 400 citoyens de la région se rendraient annuellement à l’extérieur pour être soignés en radiothérapie.
Notre équipe est neuve et s'approprie l’équipement, mais elle est incomplète. Nous sommes encore en cours de recrutement de technologues spécialisés en radio-oncologie. Nous devons commencer progressivement. Sachant que les gens qui suivent des traitements palliatifs choisissent souvent de ne pas aller à l'extérieur, nous avons pensé à eux en premier
, indique Mme Roy.

Georges Makdessi, chef physicien médical et responsable de la radioprotection, lors de la visite de l’établissement
Photo : Radio-Canada / Gabriel Poirier
La PDG rappelle que 40 % des Témiscabitibiens qui ont un diagnostic de cancer reçoivent un traitement de radiothérapie. Cette proportion atteint 51 % à l’échelle du Québec. Mme Roy espère que l’ouverture du Centre régional permettra de réduire graduellement cet écart.
L'établissement de Rouyn-Noranda est le centre de radio-oncologie le plus éloigné des grands centres urbains du Québec.
Haute technologie, manque de personnel
Nous ouvrons un centre à la fine pointe de la technologie, mais nous avons de la difficulté à recruter du personnel. Ces gens devraient pourtant avoir envie de travailler dans un lieu à la fine pointe de la technologie
, lance Carl Verreault, représentant national en Abitibi-Témiscamingue de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé, en entrevue téléphonique.
Le report de l’inauguration, en général, montre un peu l’incapacité de l’employeur à recruter des salariés pour le Centre régional
, ajoute-t-il.

Le Centre régional de radio-oncologie, à l'Hôpital de Rouyn-Noranda
Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Le CISSS-AT aurait recruté quatre technologues en radio-oncologie, selon Caroline Roy. Il en manquerait six pour permettre au Centre régional de fonctionner à plein régime.
C’est un triste exemple de l’impact, sur la population, de la pénurie de main-d'œuvre dans le réseau de la santé et des services sociaux. Une solution, pour améliorer la rétention, serait d’obtenir un statut particulier pour la région et d’améliorer les conditions de travail ainsi que les conditions salariales
, insiste M. Verreault.
Celui-ci se dit très heureux
de l’ouverture du Centre régional, bien qu’il s’agisse pour le moment d’une ouverture partielle
.

Des membres du mouvement Mères au front ont profité de l'occasion pour tenir une action de visibilité et exiger l’atteinte des normes provinciales concernant les taux d’émission d’arsenic dans l'air à Rouyn-Noranda.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Poirier
L’attente en vaut-elle la peine?
Est-ce que l'attente en vaut la peine? Du point de vue des représentants du CISSS-AT, la réponse est évidente. Il s’agit d’un oui
assuré.
Georges Makdessi, chef physicien médical et responsable de la radioprotection, parle avec fierté de l’ouverture du Centre régional de radio-oncologie, qu'il compare à une mission
.
Engagé dans le projet depuis trois ans et demi, il a déménagé en Abitibi-Témiscamingue avec sa famille pour y oeuvrer. Comme Caroline Roy, il juge que l’attente en vaut la peine.
L’inauguration et le début des traitements sont un grand succès. Pour l’équipe, nous avons vraiment passé par des hauts et des bas. Nous sentions la pression de la population, mais nous pensons qu’il s’agit d’un grand succès et d’un grand événement dans la région. Je suis fier de ce que nous avons accompli comme équipe
, mentionne M. Makdessi.
Rappelons que la radio-oncologie s’adresse aux personnes qui ont besoin de traitements de radiothérapie palliatifs ou encore curatifs.