L’intégration d’une famille ukrainienne en Beauce
Reportage de Philippe Grenier sur la famille Bunietskyi, Liliia, Oleksandr et leur fille Oleksandra, qui est venue d'Ukraine pour s'installer en Beauce.
Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier
Quitter ses proches, ses amis pour fuir la guerre et refaire sa vie dans un autre pays. Le défi est de taille et bon nombre d'Ukrainiens l'ont relevé en venant s'établir en Chaudière-Appalaches. C'est le cas de la famille Bunietskyi qui vit son intégration en Beauce depuis le mois de juin.
La rivière est tellement belle.
Oleksandr Bunietskyi ne tarit pas d'éloges pour la rivière Chaudière. Lui et sa femme Liliia l'admirent en marchant chaque semaine. Ils sont très reconnaissants de vivre à Sainte-Marie.
La famille a fui la guerre en Ukraine et passé trois mois dans un gymnase en Moldavie avant d'arriver à Montréal le 26 juin. Julie Bouchard, directrice générale du Château Sainte-Marie les attendait à l'aéroport après les avoir convaincus de venir s'établir dans la résidence privée pour aînés.
On voulait faire quelque chose pour eux. On est chanceux, c'est une famille hyper gentille, respectueuse, ils s'adaptent très bien avec les personnes âgées.
Les propos d'Oleksandr Bunietskyi ont été traduits de l'anglais.
Le couple ukrainien a pris la décision de venir à Sainte-Marie pour une raison : leur fille Oleksandra et son avenir. Nous sommes ici pour elle puisque personne ne sait comment le conflit en Ukraine va se terminer,
explique Oleksandr.
Oleksandra est en première secondaire à la Polyvalente Benoit-Vachon. Elle s’adapte à sa nouvelle réalité.
« Dès la première journée, elle s’était déjà fait une amie, j’ai pris une photo et je l’ai envoyée à son père, il était bien content de voir qu’elle s’intégrait bien. »
Marie Jacques-Bilodeau suit de près son intégration et la voit comme une élève travaillante qui veut apprendre. On voit une certaine aisance au niveau du français de base, elle va nous dire bonjour dans les corridors. On va la questionner, elle est capable de répondre par son non verbal. Elle s’améliore de jour en jour
, note-t-elle.
La langue française demeure le plus gros défi des parents dans leur intégration. Ils suivent des cours de francisation chaque semaine. Est-ce plus difficile d'apprendre le français parce que nous sommes plus vieux?
, demande Oleksandr à Liliia, songeur. Cette dernière lui montre instantanément en riant son téléphone avec l’application de traduction de Google qui leur donne un bon coup de pouce.
L'équipe du Château Sainte-Marie veille à ce qu’il ne manque de rien. La famille loge ici gratuitement pour une année. Liliia a un travail rémunéré dans la cuisine et Oleksandr à la maintenance.
Au départ, notre but était humanitaire, mais avec les problèmes de main-d'œuvre qu’on a en Beauce, on s’est dit pourquoi pas tenter de les garder avec nous pour travailler. Ils étaient libres de le faire ou pas
, explique Julie Bouchard.
« Nous voulons travailler, travailler et travailler, pour ne pas penser à la situation en Ukraine. »
Les Bunietskyi communiquent tous les jours avec leurs proches qui sont restés en Ukraine. Résilients, ils profitent maintenant de ce changement d'air bénéfique pour leur intégration en Beauce.