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Minéraux critiques : l’Ontario est loin d’accomplir ses objectifs, selon des minières

Doug Ford et George Pirie masqué.

Le premier ministre de l'Ontario Doug Ford accompagné du ministre des mines George Pirie. (Archives)

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

« Relier le secteur manufacturier de l’Ontario aux minéraux critiques du Nord » est une des promesses phares du gouvernement Ford, qui espère que la province deviendra un géant des véhicules électriques à l’ère de la crise climatique. Or, l’énoncé économique de l’automne 2022 laisse plusieurs minières du Nord de la province insatisfaites.

Depuis que l’Ontario s’est doté d’une stratégie de minéraux critiques, on attend. On attend impatiemment. Mais il n’y a toujours pas d’appui du gouvernement pour l’exploration minière, un des piliers de la stratégie, déplore Johnathan More, PDG de Power Metals Corp.

Dans son énoncé économique présenté lundi, l’Ontario s’est engagé à renouveler le programme de soutien aux petites entreprises d’exploration minière (POAPSEM), et a réitéré la vieille promesse d’investir 1 milliard de dollars pour la construction d’une route vers le gisement du Cercle de feu.

Ces mesures ne seront pas suffisantes pour aider les minières à localiser et exploiter les minéraux critiques, selon M. More. La somme de 200 000 $ offerte dans le cadre du POAPSEM ne fait aucune différence sur le bilan financier des entreprises.

Par exemple, même si elle a bénéficié du POAPSEM, la minière Noble Mineral Exploration doit tout de même attendre de trouver des investisseurs pour développer ses gisements de niobium et de cuivre proches de Hearst.

La ville de Hearst est située à environ 12 heures de route au nord de Toronto. On voit une image de la ville prise d'un drone.

La ville de Hearst est située à environ 12 heures de route au nord de Toronto. (Archives)

Photo : Radio-Canada / Yan Théorêt

On est dans une région qui a toute l’infrastructure nécessaire : le chemin de fer, l’eau, l’accès à une source d’énergie propre, la main-d'œuvre, les sous-traitants locaux, explique Vance White, PDG de l’entreprise. Le gouvernement devrait intervenir pour qu’on puisse entrer en production rapidement.

Chercher des sources de financement… étrangères?

Pour financer leurs activités d’exploration, les minières dépendent principalement du secteur privé.

Notre modus operandi est d’aller dans des régions non explorées, ou sous explorées faire des études. Ensuite, on publie les résultats, et on espère attirer des investisseurs pour éventuellement se lancer dans la production, explique M. White. 

« Avant, ça prenait quelques jours pour obtenir les résultats de nos études. Maintenant, on attend des mois après les laboratoires en raison de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, et ça ralentit énormément le processus de financement. »

— Une citation de  Vance White, PDG de la minière Noble Mineral Exploration

La minière Power Metals Corp, qui a découvert des gisements de lithium et de césium proche de Cochrane, rencontre également des difficultés financières.

Ottawa a récemment ordonné à l’entreprise chinoise Sinomine de céder ses investissements de 1,5 M$ dans Power Metals Corp pour des raisons de sécurité nationale.

François-Philippe Champagne parle à la Chambre des communes.

François-Philippe Champagne, ministre de l'Industrie, a récemment ordonné à des firmes chinoises de sortir de l’industrie des minéraux critiques du Canada. (Archives)

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

On va s’en sortir, on va trouver d’autres investisseurs, mais on sait qu’on ne pourra pas compter sur le gouvernement ontarien ou canadien pour combler ce trou, affirme M. More.

« Si nous avions ce genre d’appui gouvernemental, nous n’aurions pas besoin de nous tourner vers des joueurs internationaux, comme la Chine. »

— Une citation de  Johnathan More, PDG de la minière Power Metals Corp.

L’énoncé économique et la stratégie d’exploitation des minéraux critiques

L’Ontario espère développer une chaîne d’approvisionnement intégrée en matière de minéraux critiques au cours des cinq prochaines années.

Pour ce faire, la province dit vouloir soutenir l’exploration, développer le secteur du traitement, améliorer le cadre réglementaire, investir dans l’innovation, et encourager les efforts de recyclage.

Le premier ministre Doug Ford en uniforme de mineur

L'Ontario a dévoilé sa stratégie d'exploitation des minéraux critiques en mars 2022. (Archives)

Photo : Radio-Canada / Aya Dufour

L’énoncé économique de l’automne 2022 contient une enveloppe de 16 millions de dollars pour l’exploration via le POAPSEM ainsi qu’un investissement de 2 millions de dollars pour l’innovation.

Aucune autre somme n’a été mise de côté pour tenter de développer le secteur de traitement ou encourager les efforts de recyclage de batteries.

Il n’y a aucune usine de traitement de lithium au Canada, rappelle M. More. Et construire ce genre d’infrastructure prend une décennie. Si on n’investit pas maintenant, on va tout de même dépendre de la Chine, même si les ressources minérales proviennent d'ici.

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