Québec lance un nouveau programme de mobilisation pour l’action climatique

Le ministre de l'Environnement québécois, Benoit Charette
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
Une nouvelle enveloppe budgétaire sera consacrée aux initiatives citoyennes en matière de lutte contre les changements climatiques au Québec. Le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, en fait l'annonce dimanche à l'occasion d'une rencontre avec la délégation du Québec à la COP27, à Charm-el-Cheikh, en Égypte.
Québec souhaite encourager la société civile à s'engager grâce à sa Stratégie de mobilisation pour l'action climatique, qui se veut un prolongement d'autres programmes ayant financé des actions de mobilisation par le passé.
Le montant de 46,4 millions $ répond à une demande fréquente de groupes consultés par le ministère, selon M. Charette. Il s'agit d'un montant bonifié, ajoute-t-il, par comparaison avec les programmes précédents.
À titre d'exemple, il cite notamment le média spécialisé en action climatique Unpointcinq et le Baromètre de l'action climatique, qui ont bénéficié du soutien financier du gouvernement.
Depuis 2016, environ 35 millions $ ont été octroyés à 84 projets de lutte contre les changements climatiques dans le cadre du programme Action-Climat Québec, notamment Agriclimat pour aider les fermes dans leur adaptation aux changements climatiques, le Mouvement VÉLOSYMPATHIQUE qui incite à la création d'environnements favorables à la pratique du vélo, les Rendez-vous branchés pour faire connaître les voitures électriques ainsi que des dizaines de projets locaux.
La nouvelle enveloppe de 46,4 millions $ s'étale sur les cinq prochaines années.
Si la demande devait être importante, pour nous, c'est le genre d'initiative qu'on voudrait promouvoir, donc il serait toujours possible de considérer un financement renouvelé si les sommes devaient s'épuiser plus rapidement qu'anticipé
, précise M. Charette en entrevue avec La Presse canadienne.
Les groupes intéressés pourront présenter leurs initiatives de mobilisation à l'occasion d'appels de projets qui seront évalués par le ministère.
Appel à tous
Tous les groupes sont invités à participer, précise le ministre. Cependant, le gouvernement veut particulièrement soutenir les communautés autochtones dans leurs actions climatiques.
Dans le cadre de la préparation du Plan pour une économie verte, on a consulté les communautés autochtones et on leur a promis des initiatives qui pouvaient toucher directement leurs communautés
, souligne M. Charette.
Le Plan pour une économie verte est une politique-cadre d'électrification et de lutte contre les changements climatiques dévoilée il y a deux ans. L'objectif est d'avoir une société sobre en carbone et résiliente à l'horizon 2030.
Les organisations proposant des formations au grand public sont aussi incitées à participer.
« Les initiatives et les possibilités sont très, très nombreuses', ajoute le ministre, citant l'exemple d'une formation en gestion des matières résiduelles donnée par un organisme.
Il s'agit également d'un outil de plus pour les municipalités qui souhaitent encourager leurs résidents à se regrouper pour agir. Par exemple, une municipalité [voulant] accompagner un groupe de citoyens pour aider à mobiliser un quartier dans le but d'atteindre un objectif en particulier
pourrait prétendre à un financement dans le cadre de la Stratégie de mobilisation pour l'action climatique.
D'autres programmes sont à la disposition des municipalités pour faire face aux changements climatiques, rappelle-t-il.
Pour la transition climatique locale (TCL), un fonds de 200 millions $ sera accessible dès le début de 2023 pour [que les municipalités mettent] en place des plans de lutte contre les changements climatiques
, explique M. Charette.
Pendant la campagne électorale, les maires du Québec avaient fait front afin de réclamer 2 milliards $ par année pour adapter leurs infrastructures aux changements climatiques.
Le ministre est à la 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP27), à Charm el-Cheikh, en Égypte, jusqu'à mercredi. Une centaine de Québécois y sont également présents.
Dimanche, une rencontre est organisée en après-midi avec les représentants de la société civile, soit plus d'une trentaine d'organismes. Le ministre rencontrera ensuite les membres de la délégation économique.