Justin Trudeau veut faire contrepoids à l’influence chinoise en Asie du Sud-Est

Le premier ministre Justin Trudeau est arrivé au Cambodge.
Photo : Radio-Canada / Louis Blouin
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, est arrivé à Phnom Penh, au Cambodge, pour participer au sommet de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et annoncer la nouvelle stratégie canadienne pour l’Indo-Pacifique.
À la clé, M. Trudeau a dévoilé un plan d’investissements de 330 millions de dollars sur 5 ans destinés aux 10 pays de la région. Le premier ministre souhaite développer de nouveaux liens commerciaux dans les pays membres de l’ANASE
et ainsi faire un contrepoids à l’influence de plus en plus importante de la Chine.Je suis heureux d’être avec vous aujourd’hui pour resserrer les liens déjà très forts entre les Canadiens et les populations de l’Asie du Sud-Est
, a indiqué d’entrée de jeu M. Trudeau.
L’ANASE
est une association de 10 pays, dont le Vietnam, l’Indonésie et les Philippines, mais aussi Singapour, la Thaïlande, la Malaisie, le Brunei, le Laos, la Birmanie et le Cambodge. Ces pays devraient connaître une croissance économique importante au cours des prochaines années.Le financement canadien, qui va s’échelonner sur cinq ans, permettra notamment de développer des initiatives comme la Porte commerciale en Asie du Sud-Est (24,1 millions $), la Politique d’aide internationale féministe et le Financement du développement (100 millions $), le Fonds commun pour les océans (84,3 millions $), et l’Initiative d’engagement auprès de l’Indo-Pacifique (40 millions $).
Cette nouvelle Stratégie canadienne pour l’Indo-Pacifique vise aussi à prouver le sérieux de l’engagement du Canada dans la région et à relancer sa présence qui a été inégale dans les dernières années. Le Canada va continuer d’être là en tant que partenaire fiable
, a évoqué le premier ministre Trudeau.

Ottawa souhaite investir plus de 300 millions de dollars en Asie du Sud-Est d'ici à cinq ans. Le premier ministre Justin Trudeau l'a annoncé lors de son passage au sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, au Cambodge. Un investissement qui vise à renforcer ses liens avec les pays de la région, et à faire contrepoids à la Chine. Un reportage de notre correspondant Louis Blouin, à Phnom Penh.
La société civile canadienne va elle aussi être impliquée dans la stratégie pour l’Indo-Pacifique, entre autres avec une présence accrue de la Fondation Asie-Pacifique du Canada et avec l’élargissement de l’initiative des Bourses et programmes d’échanges éducationnels pour le développement – qui recevra un financement de 14,2 millions $ sur cinq ans.
Vers un accord de libre-échange
Le Canada, en tant que nation du Pacifique, a d’ailleurs entamé des négociations de libre-échange avec le groupe de l’ANASE
l’année dernière, de manière à profiter de la manne qui va découler de leur croissance rapide.La ministre du Commerce international, Mary Ng, a parlé de progrès importants dans les pourparlers avec les pays membres de l’ANASE
, mais n’a pas spécifié d’échéancier dans ce dossier.La semaine dernière, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a dévoilé une partie des intentions du Canada dans sa stratégie pour la région indo-pacifique, comme renforcer le rôle du Canada en tant que partenaire engagé dans la région. Il s'agit d'assurer la résilience, la paix et la sécurité; d'accroître le commerce, l'investissement et la résilience de la chaîne d’approvisionnement; d'investir dans les gens et les rapprocher; et de bâtir un avenir durable et vert.
Avec cette nouvelle Stratégie canadienne pour l’Indo-Pacifique, le pays adopte aussi un ton plus ferme face à la Chine et tente de conclure des ententes dans l’arrière-cour de Pékin.
La ministre Joly a déclaré plus tôt que pour nous, la Chine est une puissance mondiale qui était perturbatrice
. Cependant, elle a dit ne pas craindre les représailles éventuelles de la Chine dans ce dossier.
C’est notre approche, donc il n’y a pas de surprise, les cartes sont sur la table et notre objectif est d’être présents dans la région
, a affirmé Mme Joly.
Car d’autres pays veulent développer davantage de liens commerciaux avec l’Asie du Sud-Est, à commencer par les États-Unis. Le président américain, Joe Biden, s’est lui aussi rendu au sommet de l’ANASE
pour renforcer les liens économiques. Il a entre autres annoncé des partenariats en matière de véhicules électriques. Les États-Unis font des efforts tangibles, aux dires de Joe Biden.Avec les informations de Louis Blouin