Taux de réussite de 51 % à l’examen de l’Ordre des infirmières
Près de la moitié des 3000 infirmières qui ont passé l’examen le 26 septembre devront le reprendre pour obtenir leur droit d'exercice.

Depuis 2018, le taux de réussite s’élevait en général entre 71 % et 96 %, mais il n’a été que de 51,4 % cette année.
Photo : iStock / Igor Vershinsky
Des centaines de candidates à la profession d’infirmière ont sursauté ces dernières heures en obtenant leur résultat à l’examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ).
Le taux de réussite pour l’ensemble des personnes se présentant pour la première fois à l’examen s’est élevé à 51,4 %, un des plus bas jamais obtenu.
Depuis 2018, le taux de réussite s’élevait en général entre 71 % et 96 %.
Selon la directrice des admissions à l’OIIQ, Chantal Lemay, la pandémie a joué un rôle dans la réussite des étudiantes
.
Il faut se rappeler que ça a été la cohorte qui a été la plus contrainte au niveau de ses études, que ce soit les cours à distance, l’accès au laboratoire, l’accès aux milieux de stage qui a été perturbé à cause de la pandémie, explique Mme Lemay. Et ça, c’est certain que ça pose un défi pour les personnes aux études au niveau des apprentissages.
Les candidates à l'exercice de la profession d’infirmière vont poursuivre, mais elles le feront avec l’accompagnement d'autres infirmières [...] Elles n’exerceront pas en pleine autonomie.
La directrice des admissions précise qu’il n’y a pas eu de changement dans la composition des questions de l’examen par rapport aux années précédentes.

Chantal Lemay, directrice des admissions à l’OIIQ.
Photo : Radio-Canada
Selon les données de l’OIIQ, le nombre de permis délivrés annuellement a fluctué entre 3000 et 4200 au cours des dix dernières années. L’an dernier, environ 22 % d'entre eux ont été délivrés à des diplômés hors Québec, notamment de France.
On compte environ 75 000 infirmières en emploi au Québec, un nombre qui augmente sans cesse depuis 10 ans.
28 000 infirmières à embaucher en cinq ans
Marie-Soleil Robinson est l’une des candidates qui n’ont pas réussi l’examen au mois de septembre.
Dans ma cohorte à l'université, il y en a sept qui ont réussi sur trente, c’est pas quelque chose de normal avec la pénurie d'infirmières qu’on a au Québec
, affirme-t-elle.
Lors de l’étude des crédits en santé au mois d’avril dernier, la sous-ministre adjointe Josée Doyon est venue expliquer aux députés que la diplomation, l’immigration et les autres mesures annoncées ne réussiront pas de façon certaine à combler les besoins.
Selon son évaluation, 28 000 embauches seront nécessaires ces cinq prochaines années.
Lors de sa présentation au mois de mars dernier du Plan pour mettre en œuvre les changements nécessaires en santé, le ministre Christian Dubé disait que le réseau doit devenir l’employeur de choix pour les 300 000 personnes qui y travaillent.
Québec a lancé l’an dernier une mission historique de recrutement à l’étranger afin de recruter 4000 infirmières et travailleurs sociaux.
L’ex-ministre du Travail et de l'Immigration Jean Boulet a aussi annoncé en février 2022 un programme de 65 millions $ visant à payer leur formation et à leur verser une allocation.
Le ministre Dubé a également débloqué 750 millions sur 5 ans pour former et embaucher quelques milliers d’adjointes administratives afin d’alléger le fardeau des infirmières.
Avec la collaboration de Alexis Gacon et Aude Garachon.