Des pompiers temporaires de Saguenay dénoncent l’absence d’ancienneté dans les horaires

Un incendie a ravagé un immeuble résidentiel à Kénogami mardi.
Photo : Radio-Canada / Louis Martineau
Des pompiers temporaires de Saguenay dénoncent l’absence de reconnaissance de leur ancienneté lorsque vient le temps de répartir les heures de travail, ce qui forcerait plusieurs d’entre eux à devoir occuper un second emploi.
Les heures sont plutôt partagées équitablement entre tous les temporaires à l’intérieur de leurs horaires variables, même si certains sont à l’emploi depuis 10 ans.
À Saguenay, le Service de sécurité incendie compte 91 pompiers permanents et 39 temporaires.
Les plus vieux ne travailleront pas plus que les nouveaux qui viennent de rentrer, ce qui ne fait pas de sens. Partout ailleurs, les plus anciens font leurs 40 heures avant que les nouveaux travaillent, ce qui serait normal
, a déploré un pompier temporaire qui préfère garder l'anonymat par peur de représailles.
Ce dernier cumule près de 10 ans d'expérience. Pendant quelques années, il a travaillé exclusivement à la caserne, mais l'achat d'une maison l'a poussé à se trouver un deuxième emploi.
C'est le temps que ça change parce que là des gens de 10 ans d'expérience comme moi sont en train de décrocher complètement, puis moi j'en suis rendu à penser que la Ville, c'est mon sideline
, a-t-il poursuivi.
Ce pompier temporaire n’est pas le seul à se trouver dans cette situation.
Lors d'un incendie majeur, les pompiers temporaires peuvent être appelés en renfort. Ils ne peuvent refuser que quatre fois sur 10, mais pour ceux qui ont plus d'un emploi, c'est parfois difficile.
Négociations en cours
Des négociations sont en cours avec l'employeur en ce moment. Le syndicat demande notamment des changements dans le statut des employés temporaires. La Ville semble à l'écoute.
En termes de structure organisationnelle, en ce moment, la seule solution qui n'est pas envisageable, c'est le statu quo. Ça, c'est certain
, a reconnu le conseiller municipal Kevin Armstrong, président de la Commission de la sécurité publique.
De nouvelles rencontres sont prévues la semaine prochaine entre le syndicat et l'employeur.
Pas de lien avec les huit alarmes, dit Carol Girard
Dans la nuit de lundi à mardi, un incendie majeur survenu dans le secteur de Kénogami a nécessité un total de huit alarmes.
Ce nombre qui peut paraître élevé n’aurait pas été causé par des refus de pompiers temporaires, assure le directeur des pompiers de Saguenay, Carol Girard. Il s’agit selon lui d’une situation normale lors de gros incendies avec une longue durée, alors que des pompiers sont appelés en relève de façon régulière.
Il affirme que jamais la sécurité du public n'a été mise en jeu.
Lorsque l'on sait que l'incendie va durer dans le temps, que ça va durer plusieurs heures, donc là, il faut protéger nos pompiers, donc c'est une question de sécurité. Il faut faire des rotations, il faut faire des relèves, donc c'est pour ça qu'on fait des séquences d'alarme
, a expliqué Carol Girard.
D’après un reportage de Mireille Chayer