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Des pêcheurs de homard en Nouvelle-Écosse envisagent d’écourter leur saison

Le prix du homard s’est effondré et leurs dépenses sont plus élevées que jamais.

Des gens sur le quai observent un bateau de pêche sur le point de prendre la mer.

Le premier matin de la saison de pêche au homard, le 30 novembre 2020 à West Dover, en Nouvelle-Écosse.

Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan

Radio-Canada

Des pêcheurs de homard en Nouvelle-Écosse se préparent à une saison qui pourrait être désastreuse pour certains d’entre eux. Après l’effondrement du prix du homard et face à des dépenses de plus en plus importantes, certains parlent même d’écourter leur saison.

La pêche commerciale au homard dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, dans les zones 33 et 34, est normalement la plus lucrative au pays. Elle commence le dernier lundi de novembre et se déroule jusqu’en mai.

La rumeur est qu'on aura un prix bas, déraisonnable pour le homard, dit Chad Parks, un pêcheur propriétaire à Lunenburg. Plusieurs d’entre nous ont des prêts et des hypothèques. Le homard à 6 $ [la livre], ça ne suffira pas. Ça ne va pas rembourser la banque ou le conseil des prêts.

« Il va arriver à un moment dans la saison où nous aurons à prendre la décision difficile de pêcher ou non. »

— Une citation de  Chad Parks, pêcheur de homard à Lunenburg

Il fait référence au Conseil de prêt pour les pêches et l'aquaculture qui, selon le provincial des Pêches et de l’Aquaculture, Steve Craig, a prêté plus de 275 millions de dollars à un millier de pêcheurs en Nouvelle-Écosse.

L’organisme est prêt à faire preuve de flexibilité, au besoin, pour les remboursements, affirme le ministre Craig.

En date du 1er octobre 2022, les taux d’intérêts sur ces prêts aux pêcheurs vont de 5,65 % à 8 %.

S'endetter pour pêcher

Chad Parks prévient que les homardiers pourraient devoir faire face à la difficile décision de réduire le nombre de journées où ils pêchent, de prendre la mer avec moins de membres d’équipage, ou de carrément écourter leur saison. Et ça va injecter moins d’argent dans l’économie, dit-il.

Aux gens qui croient que les pêcheurs roulent sur l’or, et qu’ils ne subissent qu’une année difficile comme le reste des contribuables, Chad Parks rappelle que les pêcheurs propriétaires dirigent de petites entreprises, essentiellement.

Un homme à l'extérieur, debout près d'une pile de casiers à homard.

Chad Parks

Photo : CBC

Il y a seulement trois ans, lorsqu'il a acheté le Now or Never, le bateau de son ancien capitaine qui prenait sa retraite, Chad Parks dit que ses dépenses annuelles s'élevaient à environ 100 000 $, dit-il. Cette année, c'est bien au-dessus de 200 000 $.

L’équipement et les assurances coûtent plus cher, et bien sûr le carburant. Selon la Commission des services publics et d'examen de la Nouvelle-Écosse, le diesel se vend au minimum 2,49 $ le litre dans la région de Lunenburg cette semaine. La première semaine de novembre l'an dernier, il était autour de 1,44 $ le litre.

Il faut emprunter beaucoup d’argent pour pouvoir pêcher, explique Chad Parks. Ce n'est pas différent d'une maison. Si vous ne faites pas vos paiements hypothécaires pendant quelques mois, vous recevez une lettre ou un coup de téléphone, ou il y aura quelqu'un à la porte. Ce n'est pas différent pour nous.

D’après les reportages de Paul Withers (CBC) et d’Héloïse Rodriguez

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