Le Commissariat aux langues officielles du N.-B. est « très négatif », déclare Higgs

Blaine Higgs, premier ministre du Nouveau-Brunswick, le 28 octobre 2022 à Fredericton
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a déclaré mardi que le Commissariat aux langues officielles est un « bureau très négatif ». Il a dit que le gouvernement évalue différentes options, y compris la création d’un secrétariat pour faire la promotion du bilinguisme.
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Alors qu’une réponse au rapport des commissaires sur la révision de la Loi sur les langues officielles se fait attendre et que la communauté francophone et acadienne s’impatiente, Blaine Higgs déplore que le Commissariat aux langues officielles soit un bureau très négatif
qui ne fait que rejeter la faute sur une personne ou sur une autre
.
Nous nous demandons s’il s’agit d’un moyen constructif pour aller de l’avant
, a expliqué Blaine Higgs.
Il a fait ces déclarations alors qu’il répondait à des questions des journalistes sur la nomination de Kris Austin au Comité de révision de la Loi sur les langues officielles.

L'ex-chef de l'Alliance des gens, Kris Austin, a fait le saut au Parti progressiste-conservateur il y a moins d'un an. (Archives)
Photo : Radio-Canada
Jusqu'en mars dernier, le ministre progressiste-conservateur Kris Austin était à la tête de l'Alliance des gens, un parti connu pour ses positions hostiles à l'endroit du bilinguisme officiel et qui prône notamment l’abolition du Commissariat aux langues officielles.
Depuis lors, Kris Austin a intégré le caucus progressiste-conservateur et obtenu une place au sein du comité avec le premier ministre et huit autres députés progressistes-conservateurs pour participer au processus de révision de la Loi sur les langues officielles.
À la recherche d'améliorations
Le premier ministre a expliqué que ce comité évalue actuellement les recommandations du rapport des commissaires Yvette Finn et John McLaughlin et qu’il tente de voir si des améliorations à la loi sont possibles.
Un exemple d’amélioration pourrait être [ceci] : qu’est-ce que nous pouvons faire avec un secrétariat aux langues officielles? Je parle de promotion de la langue, de marketing et de sensibilisation
, a-t-il expliqué.
Nous examinons les recommandations, celles que nous faisons déjà, celles que nous pouvons mieux faire, celles que nous pouvons attendre de faire une autre fois
, a dit le premier ministre.
Blaine Higgs a également tenu à préciser que Kris Austin accepte la Loi sur les langues officielles et le caractère bilingue de la province.

Le premier ministre Justin Trudeau en compagnie du ministre Dominic LeBlanc et de la députée Jenica Atwin lors d'une annonce au Nouveau-Brunswick mardi
Photo : Radio-Canada
Il a également dit qu’il ne comprend pas pourquoi cette question retient l’attention à l'échelle nationale
en faisant allusion à une rencontre qu’il venait d'avoir avec le premier ministre Justin Trudeau.
De passage au Nouveau-Brunswick pour y faire une annonce, Justin Trudeau a dénoncé la nomination de Kris Austin au comité et a signifié son intention d'aborder cette question avec le premier ministre Blaine Higgs.
Le Commissariat réplique
Mercredi, la commissaire Shirley MacLean a défendu son organime en réitérant que celui-ci existe en vertu de la Loi sur les langues officielles.

La commissaire aux langues officielles du Nouveau-Brunswick, Shirley MacLean
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
En tant que commissaire, j'ai un mandat clair : d’enquêter, présenter des rapports et de faire des recommandations visant le respect de la Loi et de promouvoir l’avancement des deux langues officielles dans la province. Mon bureau relève de l'Assemblée législative, ce qui m'assure une indépendance du gouvernement. En tant que commissaire, j'ai un rôle clair à jouer pour assurer la protection des droits de la population néo-brunswickoise
, indique Mme MacLean dans une déclaration écrite.
Elle a aussi réitéré que son bureau a pour objectif d'assurer la protection des droits linguistiques des francophones et des anglophones.
Commissariat ou secrétariat, un rappel
Le poste de commissaire aux langues officielles a été créé en 2002 et est inscrit dans la Loi sur les langues officielles du Nouveau-Brunswick.
Il s'agit d'un agent indépendant de l’Assemblée législative et des élus.
Son rôle consiste à enquêter, à présenter des rapports et à faire des recommandations afin d'assurer le respect de la loi. Le commissaire a aussi la responsabilité de promouvoir l’avancement des deux langues officielles dans la province.
La création d'un secrétariat aux langues officielles est une recommandation de longue date faite par plusieurs commissaires successifs.
Le rôle imaginé pour ce secrétariat par les commissaires est cependant différent de ce que propose Blaine Higgs.
Dans son plus récent rapport annuel, la commissaire Shirley MacLean a rappelé l'importance de créer un secrétariat pour centraliser le travail que réalisent divers ministères à l’égard des langues officielles
.
En 2019, Blaine Higgs avait catégoriquement refusé de créer un tel secrétariat.