Un catalogue de vêtements non genrés pour les militaires canadiens

Regardez le reportage sur la nouvelle politique sur les tenues militaires des Forces armées canadiennes.
Photo : Radio-Canada
Après des mois de consultations et dans une volonté d’inclusivité, les Forces armées canadiennes (FAC) ont révisé la politique sur les tenues militaires. Concrètement, cela veut notamment dire que la jupe peut être portée par tous les membres des FAC.
Depuis septembre, une personne employée par les FAC
peut choisir ses vêtements en fonction de ses goûts, sans égard au genre et sans devoir demander la permission à son supérieur.« Les groupes de la diversité nous ont fait faire la réflexion. Ce besoin de changement est venu de nos gens… La levée du genré dans notre tenue d’instruction a été une très grande démarche. »
Certains changements ont été apportés au fil des ans, mais cette révision va beaucoup plus loin. L’adoption de quatre principes de base (la sécurité, les obligations opérationnelles, l’inclusivité et les normes sociétales) fait en sorte que très peu de règles restent en vigueur.
Ainsi, au-delà des vêtements, les barrières quant à la couleur et à la longueur des cheveux, au port de vernis à ongles ou aux tatouages apparents ne tiennent plus la route.
Ce n'est pas la longueur des cheveux ni la couleur ou bien ce qu’on met sur nos ongles qui vont définir une personne au niveau de ses compétences
, souligne le major André Jean, qui est aussi le coprésident militaire national de l’organisation consultative de la Fierté de l’équipe de la défense. Précisons que les nouvelles règles ne s'appliquent pas aux tenues de combat et de cérémonie.

Les militaires canadiens ont maintenant plus de libertés en ce qui concerne leur apparence. Une personne employée par les Forces armées canadiennes a maintenant le choix de se vêtir en fonction de ses goûts sans égard au genre. Reportage de Marie-Lou St-Onge.
Fin de l'obligation de demander un accommodement
La révision des instructions sur les tenues militaires lève également l’obligation de demander un accommodement à la chaîne de commandement. Avant la réforme, une personne devait acheminer une requête formelle afin d'obtenir la permission d’avoir une apparence différente. Le processus était à recommencer chaque fois que le demandeur était transféré dans une autre unité.
C’est un exemple de barrière systémique qui faisait mal à nos gens
, fait valoir l’adjudant-chef Martin Rousseau.
Pour le major André Jean, qui a rejoint les rangs des FAC
en 1998, ces nouvelles instructions s’avèrent un pas important.« J’ai vraiment vu le rejet au niveau de la purge LGBT qui a transitionné vers une période de tolérance. Maintenant, on voit plus que nos voix sont écoutées. J’appellerais ça plus une période d’acceptation, qui s’en va vers une période où on va instaurer le respect de toutes les personnes. »
Tous ces changements ne font toutefois pas l’unanimité. Il y a quelques réticences, admet l’adjudant-chef du Commandement personnel militaire, Martin Rousseau, mais il est d’avis qu’avec le temps, l’image vieillotte du militaire
disparaîtra.
Au cours de la prochaine année et demie, les FAC
s’engagent à écouter les militaires et à ajuster le tir au besoin. Des séances d’informations et d’échanges sont organisées un peu partout au pays.