Toronto accroît le nombre de places dans les refuges avant l’arrivée de l’hiver

Un camp de sans-abri sous une rampe d'accès à Toronto.
Photo : La Presse canadienne / Chris Young
La Ville de Toronto accroît le nombre de places dans son système d'hébergement d'urgence au moment où les mois froids arrivent. Le besoin de lits continue d’augmenter, mais les ressources pour les financer restent limitées.
De cette manière, 1000 espaces s'ajoutent dans le système municipal afin d’offrir un abri à 9000 personnes cet hiver, ce qui fait grimper les dépenses en hébergement et en soutien d’urgence à 647 millions de dollars, selon ce qu’indique le directeur général de la Ville pour la Division des refuges, du soutien et des logements de Toronto, Gord Tanner.
Cela inclut des augmentations de capacité d'accueil dans certains refuges existants, des chambres supplémentaires et des logements subventionnés.
Uniquement dans les refuges, 230 places supplémentaires seront créées.
Ce sont ainsi 82 millions de dollars de plus qui sont dépensés par rapport à ce qui avait été prévu par le directeur général pour répondre aux contrecoups de la pandémie et malgré l'absence de financement fédéral.
Même en ajoutant des lits, la pression grandissante se poursuit sur le système de refuges, qui sont à leur capacité maximale la plupart des nuits. L'ajout de lits est une solution d’urgence à court terme qui n’est pas tenable dans le temps
, indique Gord Tanner.
Le système de refuges de la Ville accueille en ce moment plus de 8200 personnes chaque jour. La demande dépasse l’offre et près de 170 personnes se font quotidiennement refuser faute de place.
Actuellement, 1600 personnes de plus chaque nuit utilisent les refuges par rapport à la même période l’année dernière.
Une des solutions trouvées consiste à réduire l’espacement entre les lits. Durant la pandémie, on avait maintenu une distance de deux mètres entre les lits. Cet écart va être réduit à 1,25 mètre au cours des prochaines semaines avec l’accord d’experts et de Santé publique Toronto.
Bien que la COVID-19 constitue toujours un risque pour la santé publique, les experts en santé s’accordent sur le fait que le froid est un danger bien plus grand pour ceux qui doivent vivre dehors
, précise Gord Tanner.
En plus des espaces dans les refuges, la Ville va aussi ajouter 60 places dans les centres pour se réchauffer l’hiver. La Ville confirme que Metro Hall et le Scarborough Civic Centre seront notamment utilisés à cette fin.
Pas assez, selon certains
Tous ne se satisfont pas des décisions prises par la Ville. Le réseau Shelter & Housing Justice Network estime que le rapprochement des lits pourrait avoir de terribles conséquences.
Dans les refuges qui accueillent tout le monde, on observe un manque de vie privée, des infestations de punaises, des surfaces pour dormir inadéquates, du bruit, des éclosions de cas de COVID-19 et d'autres maladies infectieuses
, explique Jessica Hales, un des membres du réseau.
Ces défenseurs des droits des sans-abri demandent à la Ville de suspendre la fermeture des hôtels qui servaient de refuges et de mettre fin au démantèlement des campements.
La Ville a 25 hôtels qui servent de refuges temporaires et compte en fermer un, le Novotel, situé au centre-ville, lorsque son bail arrivera à échéance, à la fin de l’année. Au moins 231 personnes se retrouveront sans logement, mais la Ville assure travailler à des solutions de remplacement.
Les membres de ce réseau, qui comptent manifester mardi devant les bureaux de John Tory, souhaitent que la Ville ajoute 2000 espaces individualisés au système de refuges de Toronto.
Avec les informations de Shawn Jeffords