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Ottawa se dit prêt à augmenter les transferts en santé, à certaines conditions

Jean-Yves Duclos ajuste son oreillette pendant une conférence de presse.

Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, estime qu'il faut améliorer la qualité des données nationales pour améliorer la qualité des soins.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Radio-Canada

Le gouvernement Trudeau est prêt à augmenter les transferts en santé si les provinces et les territoires collaborent à un système national de partage de données en santé, affirme le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, qui rencontrait lundi les ministres provinciaux en la matière à Vancouver.

« Nous le ferons si les provinces et les territoires sont prêts à s’engager à élargir de manière significative le partage et l’usage d’indicateurs de santé clés communs et à créer un système de données sur la santé de classe mondiale pour notre pays. »

— Une citation de  Jean-Yves Duclos ministre fédéral de la Santé

Cette coopération supplémentaire, a-t-il ajouté, nous aidera à mieux planifier les investissements et faire en sorte que les Canadiens puissent accéder à leur propre dossier de santé.

Le ministre Duclos a également déclaré que le gouvernement fédéral était prêt à investir dans un deuxième volet de financement pour des ententes sur mesure avec les provinces et les territoires.

Cela permettrait entre autres, selon M. Duclos, l’appui aux travailleurs de la santé, l’accès à des équipes de médecine familiale et l’accès à des soins de santé mentale.

Interpellé par les journalistes sur le montant de la contribution du gouvernement fédéral en cas d’entente avec les gouvernements provinciaux et les territoires, Jean-Yves Duclos s’est gardé d’avancer un chiffre précis et refuse de s’engager dans un débat de pourcentage.

Il a dit vouloir se concentrer sur des résultats concrets, comme la réduction des listes d’attente des interventions chirurgicales.

Le ministre Duclos a évoqué une bonification des transferts qui vont déjà être augmentés de 45 à 49 milliards dans quelques mois.

Il faut passer aux discussions sérieuses

Le ministre de la Santé de Colombie-Britannique, Adrian Dix, qui était l’hôte de ses homologues provinciaux à Vancouver lundi, a réagi positivement à l’annonce du ministre fédéral.

M. Dix s’est dit encouragé, voyant d’un bon œil une reprise des discussions avec le fédéral après un an de silence.

C’est de bonnes nouvelles bien entendu, mais il va falloir en discuter bien entendu, a-t-il insisté.

Adrian Dix a l'air songeur.

Le ministre de la Santé de Colombie-Britannique, Adrian Dix.

Photo : La Presse canadienne / DARRYL DYCK

Pour le ministre Dix, il s’agit d’une opportunité historique pour notre système de santé.

« On a exigé cela depuis un an et on va continuer à présenter la nécessité du gouvernement fédéral de prendre ses responsabilités en matière de financement des systèmes de santé. »

— Une citation de  Adrian Dix, ministre de la Santé de la Colombie-Britannique

Le ministre a toutefois souligné que chaque province a ses propres politiques […] qui répondent aux nécessités réelles de la population.

Maintenant, il faut passer aux discussions sérieuses, a-t-il dit.

Sans conditions, affirme M. Dubé

Pour sa part, le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, a également réagi positivement à l’annonce du ministre Duclos.

Un homme parle devant un pupitre avec des hommes et des femmes derrière lui.

Le ministre de la Santé Christian Dubé en compagnie de ses homologues des autres provinces

Photo : Radio-Canada

C’est une bonne nouvelle […] puisqu’il va y avoir plus d’argent qui n’était pas sur la table il y a quelques jours, a-t-il dit.

Cependant, M. Dubé maintient la position du Québec. Nous avons toujours été clairs. Tout transfert fédéral devrait être sans condition, a-t-il affirmé.

« M. Duclos a parlé de conditions. Pour nous, ce n’est pas acceptable. »

— Une citation de  Christian Dubé, ministre de la Santé du Québec

M. Dubé a souligné que, pour ce qui est des performances, le Québec est redevable envers les citoyens du Québec et l’Assemblée nationale. Il n’est pas redevable envers le fédéral. Parce que c’est une compétence provinciale, a-t-il déclaré.

Concernant la question du partage des données évoquée par le ministre Duclos, M. Dubé a commenté laconiquement. Si le gouvernement fédéral veut des statistiques, on a un tableau de bord qui est disponible pour eux, a-t-il lancé.

Le ministre Dubé a reçu le soutien du porte-parole du Bloc québécois en matière d'affaires intergouvernementales, Mario Simard, qui a pressé le fédéral d'augmenter sa part à hauteur de 35 %, soit 28 milliards de dollars par année, et ce, sans condition.

Maintenant que les libéraux semblent faire preuve d'ouverture, il reste à voir s'ils seront sérieux quant à l'augmentation du financement, a ajoutté M. Simard.

Une obligation de résultat, insiste Trudeau

Ce ne sera pas un chèque en blanc, a précisé plus tôt le premier ministre canadien Justin Trudeau, qui exige un système de santé amélioré.

Justin Trudeau parle dans un micro les mains jointes.

Le premier ministre Justin Trudeau lors d'un passage à Montréal le 7 novembre 2022.

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

M. Trudeau a cité le président de l'Association médicale canadienne, le Dr Alika Lafontaine, qui déclarait récemment qu’il ne servait à rien d'investir plus d'argent dans un système défaillant.

Mais tout le monde sait très bien que ce n'est pas juste de l'argent que ça prend. C'est des transformations dans notre système de santé, c'est des améliorations, des résultats qu'on livre pour les citoyens, et c'est pour ça que les ministres de la Santé sont réunis, a dit le premier ministre.

La rencontre de Vancouver a lieu quatre mois après le Conseil de la fédération, qui s'est tenu à Victoria en juillet. Les premiers ministres des provinces et des territoires y ont fait front commun pour une bonification du transfert en santé.

Ils ont réitéré la demande qu'ils avaient faite lors de la rencontre virtuelle du Conseil de la fédération, en février, voulant qu'Ottawa fasse passer sa contribution de 22 % à 35 % des dépenses en santé, soit environ 28 milliards de dollars de plus par année.

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