« Gardons nos soins de santé publics », scandent des manifestants au N.-B.

Une vingtaine de manifestants se sont rassemblés sous la pluie devant les bureaux du député local et ministre de la Santé Bruce Fitch, lundi matin, à Riverview, au Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada
Environ une vingtaine de personnes ont manifesté lundi matin devant le bureau du ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, Bruce Fitch, à Riverview, contre la privatisation dans le domaine de la santé.
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Le gouvernement a déjà confié à l’entreprise privée Croix Bleue Medavie, il y a quelques années, la gestion des services ambulanciers, de l’Hôpital extramural et de Télé-Soins. Fredericton a aussi recours au privé pour le service eVisitNB. De plus, le gouvernement a annoncé cet automne un projet pilote avec une clinique privée à Bathurst afin d’augmenter le nombre d’interventions chirurgicales de la cataracte effectuées dans la province.
Les profits des entreprises privées dans le domaine de la santé n’aident pas nécessairement les patients, selon la manifestante Patti Chmelyk, présidente du NPD
du Nouveau-Brunswick.Nous ne pouvons pas permettre des profits dans notre système de santé. Ce n’est pas correct, c’est immoral
, affirme Patti Chmelyk.
La privatisation est désavantageuse, selon les organisateurs
La Coalition du Nouveau-Brunswick sur la santé, qui a organisé la manifestation, craint que le gouvernement de Blaine Higgs ne confie plus de services de santé au secteur privé. Daniel Légère, coprésident de la Coalition, donne un aperçu des principales préoccupations de l’organisme.
Premièrement, qui porte la responsabilité? Quand on met ça dans les mains du privé, le gouvernement s’en cache et il ne répond pas aux préoccupations des gens
, affirme Daniel Légère.
Deuxièmement, il y a certains droits qui sont garantis dans les lois de la province au niveau du secteur public, que ce soit l’équité salariale ou les droits linguistiques. Ils ne sont pas nécessairement protégés quand le service est livré par le privé
, estime M. Légère.
Daniel Légère craint aussi que la privatisation n'aggrave la pénurie d'employés dans le système public de santé.
Quand on met deux systèmes de santé en place, ou est-ce que tu penses qu’ils vont prendre le personnel? Ils vont le sortir de nos hôpitaux, de nos foyers de soins. On n’aide pas le système public, on le rend pire
, ajoute-t-il.
« Se diriger vers la privatisation, c’est une grosse erreur et tous les Néo-Brunswickois vont en payer le prix. »
Bernadette Landry, coprésidente de la Coalition, craint une hausse des coûts de la santé en raison de la privatisation.
On se rend compte que, souvent, le système privé coûte beaucoup plus cher, et même si dans le moment on a l’air de dire que ce n’est pas grave parce qu’on peut payer avec notre carte d’assurance maladie, c’est quand même l’argent des contribuables
, souligne Mme Landry.
Selon Daniel Légère, la Coalition a envoyé une lettre en septembre au premier ministre Higgs et une autre au ministre Fitch il y a environ deux semaines, et elle n’a toujours reçu aucune réponse de leur part.
Bernadette Landry demande l'appui de la population.
On espère que la pression de la population va amener le gouvernement à repenser à sa décision et qu’il va se rendre compte que c’est dangereux, la privatisation, qu’il y a vraiment des conséquences très négatives à tout ça
, dit-elle.
Avec les renseignements de Babatundé Lawani