Cruauté animale : une ex-conseillère municipale déclarée inapte à siéger

Elizabeth Leclerc est la copropriétaire d'Expédition Mi-Loup.
Photo : Radio-Canada / Israel Tanguay
Elizabeth Leclerc ne pourra occuper les fonctions de conseillère municipale de la municipalité de Saint-Jean-de-l'Île-d'Orléans pour les cinq prochaines années, a tranché la Cour supérieure jeudi. Accusée de cruauté animale, la copropriétaire de l’entreprise Expédition Mi-Loup a toutefois déjà démissionné du poste de conseillère qu'elle occupait depuis 2017.
Elizabeth Leclerc et son conjoint Antoine Simard sont accusés d'avoir maltraité des animaux pendant plus d'une décennie au chenil d'Expédition Mi-Loup, l'entreprise de chiens de traîneau située à Saint-Jean-de-l'Île-d'Orléans dont ils étaient les propriétaires.
La juge de la cour supérieure Isabelle Breton a accueilli favorablement la requête de la commission municipale du Québec (CMQ). La CMQ plaidait qu'Elizabeth Leclerc devait être déclarée inapte à siéger en raison des accusations criminelles à son endroit.
Bien que madame Leclerc soit présumée innocente, les reproches graves et sérieux qui pèsent actuellement sur madame Leclerc sont de nature à déconsidérer l'administration de la Municipalité et porter atteinte à l'honneur et la dignité de la fonction
, plaidait la commission dans sa requête.
Elizabeth Leclerc ne s'est pas opposée à cette demande.
Elle a remis sa démission au maire Jean Lapointe le mois dernier, le tout devrait en théorie être officialisé le 7 novembre prochain, lors du prochain conseil municipal.
Expédition Mi-Loup a fermé ses portes au printemps dernier dans la foulée d'allégations de maltraitance animale rapportée dans les médias.
Traitements cruels
Les documents de la cour obtenus par Radio-Canada lèvent le voile sur le caractère inhumain des accusations qui pèsent contre les responsables de l'entreprise.
Entre 2008 et 2022, Elizabeth Leclerc, son conjoint Antoine Simard ainsi qu'Édouard Parent sont accusés d'avoir infligé des traitements cruels aux bêtes. Selon le mandat d'arrestation, ils auraient tué et/ou mutilé et/ou empoisonné et/ou estropié des chiens
.
« L'enquête mentionne que des méthodes telles que la pendaison, la chambre à gaz artisanale, la congélation et l'arme à feu auraient été utilisées. »
Me Naomi Gunste et Me Lucie Tritez de la Direction des enquêtes et des poursuites en intégrité municipale ajoutent que la preuve recueillie par les policiers est à première vue étoffée et crédible
et qu'elle s'appuie sur plusieurs témoignages et des photos non contradictoires
.
Avec la collaboration de Yannick Bergeron