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L’écrasante majorité des 9 à 11 ans fréquentent les réseaux sociaux 13 ans et plus

YouTube, TikTok et Instagram se retrouvent sur le podium des plateformes les plus populaires.

Des enfants sont assis au bord d'une fenêtre et consultent leur téléphone.

Les jeunes utilisent grandement les réseaux sociaux.

Photo : getty images/istockphoto / Lacheev

La Presse canadienne

La jeunesse canadienne d'âge primaire est de plus en plus active sur les réseaux sociaux, et 77 % de ces jeunes possèdent déjà leur propre téléphone intelligent.

C'est ce que révèle le rapport La vie en ligne, une étude menée par l'organisme HabiloMédias au cours de la pandémie pour donner un aperçu de la vie numérique des jeunes.

Les données recueillies auprès de plus de 1058 jeunes révèlent que 86 % des enfants de 9 à 11 ans disposent d'un compte sur au moins une plateforme qui exige que les utilisatrices et utilisateurs aient plus de 13 ans.

YouTube, la plateforme la plus populaire

Sans grande surprise, YouTube (50 %), TikTok (42 %) et Instagram (38 %) se retrouvent sur le podium des plateformes les plus populaires chez ce groupe d'âge. Les réseaux Facebook et Snapchat suivent de près, atteignant respectivement 37 % et 28 %.

Cette popularité s'explique en partie par les possibilités de création qu'offrent les plateformes YouTube et TikTok, mais aussi par le besoin criant des jeunes de communiquer avec leurs proches, selon Marc-Alexandre Ladouceur, spécialiste en éducation aux médias et analyste des données du sondage.

Le fait que les jeunes passent de plateforme en plateforme vient d'une question de développement identitaire et d'indépendance; découvrir de nouvelles plateformes leur donne donc la chance de tester différentes identités avec différents auditoires, explique-t-il en entrevue.

Un réseau social émergent, nouveau ou moins populaire auprès des personnes plus âgées est d'autant plus attrayant pour les jeunes, qui peuvent échanger avec leurs pairs et effectuer ce développement personnel loin des yeux de leurs parents.

En étudiant les comportements numériques des enfants au cours des deux dernières décennies, l’équipe de recherche a aussi remarqué un changement considérable dans l'attitude des jeunes à l'égard des réseaux sociaux.

Lors de la précédente phase de recherche, entre 2011 et 2014, une forte majorité des personnes participantes affirmaient tirer une certaine joie de leur utilisation des réseaux sociaux. Aujourd'hui, cette proportion a chuté de façon importante.

Les sentiments reliés à l'utilisation des réseaux sociaux sont devenus moins positifs, car seulement 35 % des jeunes répondants ont dit qu'ils trouvaient une joie à les utiliser, atteste M. Ladouceur.

Cette perception s'explique par une multitude de facteurs, poursuit le chercheur, mais elle pourrait être accrue par la FOMO (fear of missing out, ou, en français, la crainte de manquer quelque chose).

Cette peur de ne pas être au courant de certains événements dans leur vie sociale peut inciter les jeunes à augmenter leur consommation de contenus, entraînant une surutilisation numérique.

On sait aussi que sur les réseaux sociaux, on publie du matériel pour se présenter à son mieux. Cela peut causer chez ceux qui voient les publications des réactions adverses, c'est-à-dire de se voir comme étant moindres à cette information-là, ajoute Marc-Alexandre Ladouceur.

Le rôle des parents

Le rapport s'inscrit dans la quatrième phase de Jeunes Canadiens dans un monde branché (JCMB), l'étude de recherche la plus longue jamais menée au Canada sur les attitudes, les comportements et les opinions des jeunes en lien avec les médias numériques.

Depuis l'amorce du projet en 1999, l’équipe de recherche s’est entretenue avec plus de 20 000 parents, élèves et membres du corps enseignant afin de brosser un portrait complet de la situation. Aux yeux de M. Ladouceur, certains constats restent pour le moins étonnants.

Contrairement à ce qu'on se disait auparavant, on a découvert que ce ne sont pas les jeunes qui demandent d'avoir la technologie à la maison, mais plutôt les parents qui prennent l'initiative de leur offrir une technologie. Souvent, l'intention est de savoir où ils se trouvent, s'ils sont corrects; des intentions de sécurité, souligne-t-il.

Si les parents jouent un grand rôle dans l'utilisation numérique de leurs enfants, les jeunes possèdent aussi une capacité d'introspection qui est souvent sous-estimée, d’après le spécialiste.

Quarante-quatre pour cent [des jeunes] ont répondu qu'ils s'inquiétaient du temps qu'ils passaient en ligne. Ils sont donc conscients du fait qu'ils passent trop de temps sur les écrans, mais ne savent pas comment réguler [ce temps].

Aux yeux de M. Ladouceur, cette prise de conscience est une porte d'entrée cruciale pour éduquer les enfants sur leur activité en ligne. Le rapport indique que 9 jeunes sur 10 ont déclaré avoir des règles à la maison quant aux activités en ligne, notamment en ce qui concerne le respect envers les autres, les sites web interdits, la publication de leurs coordonnées et les interactions avec des personnes inconnues.

Ce qu'on voit, c'est que les règlements à la maison aident à l'autorégulation. La formation en littératie médiatique doit aussi se faire auprès des parents. [C'est ce que croient] les parents et [ce qu'indiquent] les recherches, résume M. Ladouceur.

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