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Justin Trudeau s’élève à nouveau contre l’utilisation de la disposition de dérogation

Justin Trudeau parle dans un micro en conférence de presse.

Le premier ministre Trudeau a déploré l'utilisation de la disposition de dérogation dans la loi 28 par le gouvernement Ford, lors d'un point de presse.

Photo : La Presse canadienne / Tijana Martin

Radio-Canada

De passage à Toronto vendredi, le premier ministre Justin Trudeau a déploré l’utilisation de la disposition de dérogation par le gouvernement Ford, dans sa loi spéciale adoptée jeudi pour tenter d’empêcher une grève dans le secteur de l’éducation.

Les 55 000 travailleurs ont défié la loi et des milliers d'entre eux ont manifesté vendredi, avec l’appui de syndicats et de citoyens.

M. Trudeau avait contacté le premier ministre Ford mardi pour lui demander de ne pas utiliser la disposition, également connue sous le nom de clause dérogatoire.

Il a invité les Canadiens à s'élever contre l'utilisation de la dérogation pour suspendre des droits fondamentaux.

« C'est à nous, en tant que Canadiens, d'élever la voix haut et fort pour dire que la Charte canadienne des droits et libertés qui nous protège est essentielle et ne doit pas être contournée. »

— Une citation de  Le premier ministre Justin Trudeau

Ce n’est pas une petite chose de suspendre les droits fondamentaux des Canadiens, particulièrement, dans ce cas-ci, le droit de négocier des conventions collectives, les droits des travailleurs de demander de meilleures conditions de travail, a-t-il affirmé.

J’ai parlé à des leaders syndicaux pour leur confirmer que nous allions être là pour défendre les droits fondamentaux des gens, a-t-il poursuivi. Nous regardons toutes nos options.

Le premier ministre a souligné que la décision de suspendre ou de contourner ces droits fondamentaux ne doit être prise que dans les circonstances les plus extrêmes.

Une gréviste à Kingston tient une pancarte montrant Doug Ford avec la mention : « intimidateur ».

Des employés de soutien dans les écoles de l'Ontario accusent le premier ministre Doug Ford d'intimidation.

Photo : La Presse canadienne / Lars Hagberg

Décision attendue de la Commission des relations de travail

Le ministre de l'Éducation en Ontario, Stephen Lecce, a porté plainte dès jeudi auprès de la Commission des relations de travail contre les employés de soutien dans les écoles qui sont en grève.

La province veut que la Commission des relations de travail confirme qu'il s'agit d'une grève illégale. Une audience a lieu vendredi.

Plusieurs milliers des syndiqués en débrayage (aides-enseignants, concierges, bibliothécaires, etc.) ont manifesté dans la rue près de l'Assemblée législative à Toronto vendredi matin. Des grévistes ont aussi protesté devant les bureaux de circonscription de députés progressistes-conservateurs.

De nombreux conseils scolaires ont fermé leurs écoles pour la journée, en raison de cette grève.

Natasha Dupuis-MacDonald est en direct de Queen's Park où des centaines d'employés de soutien à l'éducation sont en grève.

Natasha Dupuis-MacDonald est en direct de Queen's Park où des centaines d'employés de soutien à l'éducation sont en grève.

Photo : Radio-Canada

Amendes

Les syndiqués s'exposent à une amende maximale de 4000 $ chacun pour chaque jour de débrayage illégal, selon la loi spéciale adoptée jeudi par la province.

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui les représente, a promis de couvrir toute amende imposée à ses membres. Le syndicat fait face lui-même à une amende pouvant atteindre un demi-million de dollars par jour.

« S'ils nous enlèvent le droit de grève, qu'est-ce qui reste? »

— Une citation de  Aziz, concierge dans une école française du Conseil MonAvenir

Ça doit être une augmentation [de salaire] raisonnable avec l'inflation, ajoute-t-il. Les prix ont doublé partout. On a des familles.

La loi spéciale impose aux syndiqués un contrat de travail de quatre ans qui limite les augmentations à 2,5 % par année pour les employés gagnant moins de 43 000 $ et à 1,5 % pour les autres.

Aucun pourparler prévu

Le SCFP affirme que la grève durera aussi longtemps que nécessaire.

Le ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, rétorque que rien n'est plus important en ce moment que de ramener tous les élèves en classe.

« Nous allons utiliser tous les outils à notre disposition pour y arriver. »

— Une citation de  Stephen Lecce, ministre de l'Éducation
Deux grévistes tiennent des pancartes disant qu'elles sont des secrétaires.

Le gouvernement Ford et les employés de soutien dans les écoles ne s'entendent pas sur les salaires, notamment.

Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga

Le président du SCFP pour l'Ontario, Fred Hahn, a déclaré vendredi matin que ses membres retourneraient à la table des négociations si le gouvernement retirait sa loi spéciale.

« Nous ne sommes pas prêts à mettre fin à la grève tant qu'ils n'annuleront pas la loi [spéciale] adoptée hier. »

— Une citation de  Fred Hahn, président ontarien du SCFP
Un concierge nettoie l'entrée d'une école.

Le SCFP représente notamment des employés administratifs, des concierges, des éducatrices à la petite enfance et des bibliothécaires.

Photo : CBC / Robert Short

Pression sur les écoles

De nombreux conseils scolaires avaient indiqué plus tôt au cours de la semaine que leurs écoles seraient fermées, advenant un débrayage. Le Conseil scolaire public anglais (TDSB), le plus important de la province, avait même annoncé qu’elles demeureraient fermées tant que la grève durerait.

Le ministère de l’Éducation a pourtant demandé jeudi aux conseils de faire tous les efforts nécessaires pour que les écoles soient ouvertes au plus grand nombre d’élèves possible.

Le gouvernement Ford insiste depuis des mois sur l’importance de garder les élèves en classe après deux années de perturbations causées par la pandémie.

Si un conseil scolaire détermine qu’il ne peut pas maintenir le fonctionnement sain et sécuritaire des écoles pour les élèves en raison du retrait prévu des services du personnel du SCFP, le conseil scolaire doit soutenir les élèves dans une transition rapide vers l’apprentissage à distance, précise la directive du ministère.

Le ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, répond à une question en Chambre.

Le ministre de l'Éducation, Stephen Lecce, a rappelé qu'il s'agit d'une grève illégale.

Photo : CBC / Carlos Osorio

Stephen Lecce a aussi rappelé aux enseignants qu'il s'attendait à ce qu'ils soient à l'école vendredi.

Le gouvernement Ford négocie actuellement avec les syndicats d'enseignants pour le renouvellement de leurs conventions collectives. La présidente de l'Association des enseignants franco-ontariens (AEFO), Anne Vinet-Roy, dit qu'elle n'est « pas dupe ». On sait très bien que ça pourrait avoir des répercussions quand on sera rendus à un moment semblable des négociations, soutient-elle.

Élan de solidarité des syndicats

Le mouvement syndical estime que la loi spéciale, et plus particulièrement le recours à la disposition de dérogation par le gouvernement Ford pour bloquer tout recours judiciaire, est un dangereux précédent concernant les droits des travailleurs.

Laura Walton en mêlée de presse à Queen's Park.

La présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires, Laura Walton, conseille aux parents de se préparer à un arrêt de travail qui se prolongera après vendredi.

Photo : CBC / Carlos Osorio

De nombreux syndicats ont exprimé leur solidarité aux employés de soutien des écoles, dont le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario, Unifor et Amalgamated Transit Union (Syndicat uni du transport). Ils ont invité leurs membres à soutenir les grévistes ou à carrément manifester à leurs côtés.

Avec des renseignements fournis par Myriam Eddahia et CBC

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