L’UQAR lance une chaire de recherche en intelligence artificielle à Lévis

La Chaire de recherche est appuyée par la Ville de Lévis avec un financement de 250 000$ sur cinq ans.
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L’Université du Québec à Rimouski (UQAR) se donne la mission d’accroître l’efficacité des chaînes d’approvisionnement avec une nouvelle Chaire de recherche en intelligence artificielle. À partir du campus de Lévis, les travaux de la Chaire seront pilotés par la professeure Loubna Benabbou.
Plus précisément, les recherches viseront à accélérer la transformation des chaînes d’approvisionnement pour les rendre résilientes, agiles et durables. L’objectif est d’appliquer ces nouvelles technologies dans les entreprises manufacturières de la région de Chaudière-Appalaches.
Ça peut s'appliquer dans n'importe quelle industrie où il y a des données, donc là où il y a des processus industriels
, résume la chercheuse Loubna Benabbou.
La Chaire de recherche est appuyée par la Ville de Lévis avec un financement de 250 000 dollars sur cinq ans. Aux yeux du maire Gilles Lehouillier, l’intelligence artificielle sera un passage obligé pour les entreprises incapables de trouver suffisamment d’employés.
La région de Chaudière-Appalaches est l'une des plus grandes régions manufacturières au Québec. On fait face à un enjeu majeur et on frappe le mur un moment donné. Nos entreprises doivent se moderniser, passer à la robotisation et à l'intelligence artificielle
, analyse le maire Lehouillier alors que l’immigration ne suffira pas à pourvoir l’ensemble des postes vacants.
« Juste en Chaudière-Appalaches, il y a deux entreprises sur trois qui, faute de main-d'œuvre, songent à une délocalisation. »
Potentiel énorme
Pour illustrer le potentiel gigantesque que représente l’intelligence artificielle dans l’univers des chaînes d’approvisionnement, la professeure Benabbou avance des réductions du délai de production pouvant aller jusqu’à 30 % dans certains cas. Des entreprises qui ont fait le saut dans le numérique ont aussi vu leurs revenus croître de 2 % à 5 % et leurs coûts de fabrication, d’entreposage et de distribution baisse de 10 % à 20 %.
En guise d’exemple, Loubna Benabbou explique que la maintenance prédictive
est un des grands succès de l’intégration de l’intelligence artificielle dans des milieux industriels.
Grâce à des algorithmes d'apprentissage profond, grâce aux données collectées [...] et grâce aux capacités de calcul des ordinateurs, on peut tourner des algorithmes qui nous permettent de prédire quand la machine va tomber en panne. Ni trop tôt, parce que ça va coûter cher si c'est trop tôt, ni trop tard, parce que ça va coûter encore plus cher parce que ça peut bloquer toute la chaîne de production
, illustre la professeure.
Avec la collaboration de Guylaine Bussières