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Ottawa prévoit un retour à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans

Chrystia Freeland marche.

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a présenté son « Énoncé économique » qui, s'il compte des mesures anti-inflation modestes, établit une cible pour le retour à l'équilibre budgétaire.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Grâce aux revenus importants générés par l’inflation, la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, prévoit, dans son Énoncé économique de l’automne, un retour à l’équilibre budgétaire, et même un surplus, lors de l'exercice 2027-2028.

Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Trudeau est ainsi en mesure de donner une prévision relativement rapprochée d’un retour à des finances publiques canadiennes équilibrées.

Dans la mise à jour économique qu’a déposée, cet après-midi à la Chambre des communes, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, on apprend que le solde budgétaire du gouvernement devrait passer en zone positive d'ici cinq ans.

Selon le scénario de référence du gouvernement, le déficit budgétaire devrait atteindre 36,4 milliards de dollars cette année, soit très en deçà des 52,8 milliards prévus dans le dernier budget. Le manque à gagner dans les finances publiques devrait continuer de se résorber jusqu’en 2026-2027, avant un premier surplus de 4,5 milliards l’année suivante.

Le scénario économique le plus pessimiste retenu par Ottawa prévoit en revanche que le pays serait toujours en déficit de 8,3 milliards de dollars en 2027-2028.

Gérald Fillion résume les faits saillants de la mise à jour économique présentée par la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, cet après-midi à la Chambre des communes.

Toujours selon les prévisions du ministère des Finances, la dette nette fédérale, qui est actuellement évaluée à 1177,3 milliards de dollars (42,3 % du PIB), devrait grimper à 1251 milliards en 2026-2027, avant de baisser à 1246 milliards en 2027-2028.

Compte tenu de la croissance de l’économie et des revenus du gouvernement, la dette ne devrait représenter alors que 37,3 % du PIB, ce qui resterait l'une des meilleures performances, sinon la meilleure, du G7.

Néanmoins, en dépit de la relative bonne santé de l’économie et d’un marché du travail qu’elle juge solide, la ministre Freeland se prépare à un ralentissement économique. En cause : les six hausses consécutives cette année du taux directeur de la Banque du Canada, afin de contenir la flambée inflationniste qui frappe de plein fouet le portefeuille des Canadiens.

Le ministère fédéral des Finances prévoit une croissance de 3,2 % du PIB cette année, qui devrait en effet ralentir à 0,7 % en 2023 avant de remonter à 1,9 % en 2024 et à 2,3 % en 2025.

« Le Canada ne peut pas éviter le ralentissement mondial à venir, tout comme nous n’aurions pu empêcher la COVID-19 d’atteindre nos côtes une fois qu’elle a commencé à infecter le monde. Mais nous serons prêts. »

— Une citation de  Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances

Peu de nouvelles mesures pour les ménages canadiens

Une dame tient un panier de fruits et légumes dans une épicerie.

Le prix du panier d'épicerie est frappé de plein fouet par l'inflation qui tarde à se résorber.

Photo : iStock

Ce n’est plus un secret pour personne, la flambée inflationniste des derniers mois oblige un nombre grandissant de Canadiens à faire des choix de plus en plus difficiles face à des factures d’énergie, d’épicerie et de logement qui s’envolent.

Mais en dépit des difficultés financières croissantes des ménages canadiens, le gouvernement Trudeau doit doser méticuleusement ses interventions pour ne pas contribuer lui-même à la surchauffe de l'économie en versant une aide monétaire trop généreuse à trop de Canadiens.

C'est pourquoi la ministre Freeland annonce un nouveau train de mesures très ciblées, pour ne pas dire modestes, afin d’aider essentiellement les Canadiens qui en ont le plus besoin à absorber le choc inflationniste.

Ainsi, les étudiants et les apprentis seront heureux d’apprendre qu’Ottawa abolira de façon permanente la portion des intérêts fédéraux sur les prêts étudiants.

Équilibre budgétaire dans 5 ans, peu de nouvelles mesures pour contrer l'inflation, un crédit et une nouvelle taxe pour les entreprises. Entrevue avec la vice-première ministre du Canada et ministre des Finances Chrystia Freeland.

La ministre devance également le versement de l’Allocation canadienne pour les travailleurs – actuellement à un rythme annuel – en établissant un versement trimestriel de façon à remettre cet argent aux travailleurs les moins bien payés plus rapidement. Ottawa prévoit verser plus de 4 milliards de dollars sur six ans en paiements anticipés à compter de 2022-2023.

« Nous serons en mesure d’investir dans l’économie canadienne et d’être là pour les Canadiens qui en ont le plus besoin, parce que nous avons été prudents en avril et parce que nous sommes prudents aujourd’hui. »

— Une citation de  Chrystia Freeland, vice-première ministre et ministre des Finances

Ces annonces s’ajoutent aux mesures fédérales d’aide économique annoncées précédemment par le gouvernement Trudeau, dont la prestation dentaire canadienne, la création d’un compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) ou le versement du double du crédit pour la taxe sur les produits et services (CTPS) pendant six mois aux Canadiens qui en bénéficient.

Ottawa s’engage également à réduire les frais de transactions liés aux cartes de crédit pour les petites entreprises.

Une nouvelle taxe pour les entreprises

Bien qu’il n’annonce aucune nouvelle taxe ni d'augmentation de taxe pour les contribuables, le gouvernement Trudeau compte augmenter la contribution des entreprises en instaurant, à compter du 1er janvier 2024, une taxe de 2 % sur les rachats d’actions par les sociétés publiques établies au Canada.

Cette taxe se veut en quelque sorte la réponse du Canada à la loi sur la réduction de l'inflation du président américain Joe Biden, qui prévoit aussi une taxe fédérale de 1 % sur les rachats d'actions des sociétés.

Le gouvernement compte aussi renforcer les investissements privés pour réduire les émissions de GES du Canada en mettant sur pied un nouveau fonds de croissance et en instaurant des crédits d’impôt à l’investissement, importants pour les technologies propres et l’hydrogène propre.

L’ensemble des mesures d’aide de l’Énoncé économique de l’automne totalisent 6,1 milliards de dollars cette année. Celles-ci s'ajoutent aux 7,3 milliards de dollars d’aide économique annoncés depuis le budget 2022.

4,8 milliards de fonds inutilisés par les provinces

Fait à noter, il reste toujours 4,8 milliards de dollars, dont 2,8 milliards pour le Québec, dans le fonds pour les infrastructures destiné à financer des projets présentés par les provinces. Toutefois, cette somme doit être dépensée d’ici le 31 mars 2023, à défaut de quoi Ottawa l’utilisera à d’autres fins.

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