L’opposition demande au gouvernement de la N.-É. plus de logements abordables

Un travailleur de la construction installe le revêtement extérieur sur une nouvelle maison dans une banlieue d'Halifax, en Nouvelle-Écosse.
Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve
Les chefs des partis d'opposition de la Nouvelle-Écosse affirment que le premier ministre Tim Houston a une vision trop simpliste de la résolution de la crise du logement dans la province et que son gouvernement doit en faire plus pour les résidents les plus vulnérables de la province.
Tim Houston a été pressé pendant la période des questions à l'Assemblée législative mercredi sur les travaux en cours pour amener les personnes vivant dans des tentes dans un endroit plus sûr, et sur la nécessité de construire plus de logements vraiment abordables.
À son avis, la solution à la crise du logement est simplement de construire plus de logements. L'ajout entraînerait un changement dans l’offre et la demande ce qui, à son avis, mènerait à plus d'options pour les personnes dans le besoin.
Ce sont juste des calculs simples
, croit Tim Houston.
Quand vous avez des gens qui cherchent des maisons, vous construisez des maisons.
Il est conscient que construire des logements prend du temps.
Mais à un moment donné, si nous pouvons construire suffisamment de logements, il y aura des logements pour tout le monde.
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Ce qui n'est pas construit en ce moment, ce sont plus de logements sociaux. Il y a environ 11 200 logements en Nouvelle-Écosse qui appartiennent au gouvernement.
Tim Houston n’a pas voulu dire pourquoi son gouvernement ne planifie pas d’en construire davantage.
Par contre, le ministre du Logement, John Lohr, a expliqué que le gouvernement pense pouvoir en avoir plus pour son argent si l'argent est plutôt dirigé vers le soutien de projets de logements coopératifs et de projets dirigés par des agences à but non lucratif.
À son avis, c’est une meilleure approche en particulier au milieu d'une pénurie de main-d'œuvre qui pèse déjà sur la capacité de construction.
Le gouvernement a d’autres priorités
John Lohr dit que le gouvernement doit aussi se concentrer sur les préoccupations soulevées par la vérificatrice générale au sujet des autorités de logement de la province.
Le ministre a récemment présenté une législation qui fusionnera les cinq autorités en une seule entité, une mesure destinée à apporter plus de cohérence et d'efficacité dans la gestion des logements publics.
Pendant ce temps, la province dépense également de l'argent pour soutenir des projets dans le cadre de l'initiative de logement rapide, par le biais de développements à but lucratif et d'autres avenues telles qu'un soutien accru pour les suppléments au loyer.
Nous travaillons vraiment avec un très large éventail de groupes à travers la communauté
, indique-t-il.
Je ne pense pas qu'il y ait une réponse particulière dans le spectre du logement.
Frustrations des partis d’opposition
Mais la chef du NPD, Claudia Chender, croit qu'il faut se concentrer davantage sur la construction de nouveaux logements abordables.
À son avis, la province doit utiliser la définition d’un logement abordable qui est un loyer qui ne coûte pas plus cher que 30 % du revenu mensuel d'une personne.
Elle dit que les suppléments au loyer ont été la seule aide substantielle que les conservateurs ont offerte aux personnes à faible revenu jusqu'à présent, et que ce programme a aussi des lacunes.
À mesure que les loyers augmentent, ces suppléments deviennent de plus en plus difficiles à mettre en œuvre
, dit-elle.
De son côté, le chef libéral Zach Churchill croit que le nombre de personnes vivant dans des tentes est un signe que le gouvernement doit mettre en place un parc de logements d'urgence dès que possible.
Il ne s'attend pas à ce que le secteur privé intervienne lorsqu'il s'agit de nouveaux logements d'urgence et abordables pour répondre à la demande.
Il aimerait également que les subventions pour la construction de logements abordables soient ouvertes à tous, pas seulement aux grandes compagnies.
Si vous voulez mettre une suite dans votre sous-sol ou une petite maison sur votre propriété qui sera abordable, les citoyens normaux devraient être éligibles à ces subventions.
Un autre problème selon lui c’est que les grandes entreprises ne vont pas construire des bâtiments en régions rurales, où le marché est souvent trop risqué pour eux.
Avec les informations de Michael Gorman de CBC News