Les Métis de l’Alberta votent sur l’adoption d’une constitution
Le vote a lieu en ligne, par la poste ou dans l’un des 41 bureaux de scrutin répartis dans la province.

Les 56 000 membres de la Nation métisse de l'Alberta doivent se prononcer d'ici le 30 novembre.
Photo : Radio-Canada / Evelyne Asselin
Les membres de la Nation métisse de l’Alberta (NMA) ont commencé à voter sur la ratification d’une constitution métisse, une étape cruciale vers sa reconnaissance comme gouvernement autonome. Environ 56 000 Métis sont appelés à se prononcer d’ici le 30 novembre.
Après des décennies de revendications, la Nation métisse de l’Alberta et le gouvernement fédéral ont signé en 2019 une entente reconnaissant le droit de la NMA
à la gouvernance autonome. Cette entente définit les étapes menant à cette reconnaissance, l’adoption d’une constitution étant l’une d'entre elles.Depuis, la NMA
a participé à de nombreuses consultations avec ses membres pour élaborer le texte de cette constitution, qui doit être adoptée à majorité simple.La présidente de la Nation métisse de l’Alberta, Audrey Poitras, se dit extrêmement heureuse d’être enfin arrivée à l’étape de la ratification.
J’ai vu toute ma vie nos chefs et certaines de nos familles lutter avec difficulté, mais ne jamais abandonner, parce qu’ils savaient qui nous étions en tant que peuple. C’est un grand moment pour moi aujourd’hui. C’est un énorme pas vers l’avant qui amènera de grandes choses à l’avenir
, affirme-t-elle, la tête haute.
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Audrey Poitras affirme que, si la constitution est ratifiée, les Métis albertains seront enfin reconnus comme les égaux des Premières Nations et des Inuit, comme le stipule l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.
« Nous voulons être reconnus à juste titre comme l’un des premiers peuples de notre pays. »
De nouveaux pouvoirs pour les Métis
Si elle est ratifiée, la constitution établira le gouvernement métis Otipemisiwak. Selon le directeur de la mise en œuvre de la gouvernance autonome de la NMA
, Garrett Tomlinson, son adoption lui permettra de négocier un nouveau traité avec le gouvernement fédéral et l’Alberta, afin de redéfinir leur relation fiscale et d'obtenir des pouvoirs.Nous pourrons négocier pour obtenir des pouvoirs en matière de santé et de services à l’enfance et aux familles, par exemple. Nous pourrons les [offrir] à notre population d’une manière plus appropriée
, explique-t-il.
« Nous payons des millions en impôts. Il est temps que nous en recevions une partie pour notre peuple. »
Shaney Stanley Lafleur, venu voter dans un bureau de scrutin d’Edmonton, est ému de voir que sa nation puisse enfin être reconnue comme gouvernement autonome, si le oui l’emporte.
Il espère que l'Alberta sera un exemple pour les autres nations métisses du pays, comme celles de l'Ontario et de la Saskatchewan, qui ont aussi signé une entente de reconnaissance avec le gouvernement fédéral.
J’espère que cela n’arrêtera pas au Canada. J’espère que cela arrivera partout, pour tous les Métis
, dit-il.
Les membres de la Nation métisse de Fort McKay, dans le nord de l'Alberta, se sont toutefois séparés de la Nation métisse de l'Alberta en 2020 et ont signé leur propre constitution. Seuls ceux qui sont aussi membres de la NMA ont le droit de voter.
Où voter?
Les membres de la Nation métisse de l’Alberta peuvent voter d’ici le 30 novembre :
en ligne;
par la poste;
dans l’un des 41 bureaux de scrutin (Nouvelle fenêtre) répartis dans la province.
Avec les informations de Jo Horwood