La députée Marie-Claude Nichols ne réintégrera pas le caucus libéral
La députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols, lors de son assermentation en octobre, accompagnée de la cheffe libérale Dominique Anglade.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Expulsée du caucus du Parti libéral du Québec (PLQ) la semaine dernière, la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols, ne le réintégrera pas, malgré la « main tendue » par la cheffe Dominique Anglade.
Marie-Claude Nichols a fait part de sa décision dans une lettre adressée aux membres du caucus libéral. Elle siégera désormais en tant que députée indépendante.
« Il me sera impossible de siéger au sein d’un caucus dirigé par une cheffe en qui je n’ai pas entièrement confiance. »
Dans sa missive, Marie-Claude Nichols écrit que cette histoire n’avait pas lieu d’être
et qu’elle constitue rien de moins qu’une distraction
.
Je ne souhaite ni être au centre de cette distraction ni être la bouée de sauvetage d’un leadership qui s’égare dans des décisions inexpliquées, irréfléchies et précipitées
, déclare-t-elle.
Mme Nichols en profite pour rétablir certains faits. Elle affirme qu’elle n’a à aucun moment menacé de quitter le caucus. Elle considère avoir été exclue du caucus de manière cavalière, exagérée et injuste
.
Alors qu’une rencontre avec la cheffe libérale était au programme et censée demeurer secrète, l’information était en train de couler en direct
. Elle allègue qu’on a tenté de nuire à [sa] réputation par une campagne de dénigrement
.
Elle souligne que la main tendue
de la cheffe s’est exprimée par un texto reçu précisément à 15 h 38 dimanche et que la rencontre avec la leader, qui devait se faire en personne, s’est déroulée virtuellement.
Marie-Claude Nichols admet que les derniers jours ont été particulièrement pénibles
. J’ai été profondément blessée et heurtée par les événements de la dernière semaine
, confie-t-elle.
Néanmoins, elle dit demeurer libérale. Aucun chef ni officier ne peut m’extirper mes valeurs profondes libérales et mon attachement à mon parti
, soutient-elle.
La cheffe libérale a émis la déclaration suivante cet après-midi : « J'ai pris connaissance de la décision de Marie-Claude de ne pas réintégrer le caucus malgré les nombreuses démarches entamées vendredi dernier pour lui tendre la main. Je prends acte de sa décision et sachez que la porte reste ouverte ».
Il est maintenant temps pour nous de consacrer nos énergies aux enjeux les plus importants pour les Québécois comme l’économie, la santé et l’éducation, ainsi qu’au début de la session parlementaire qui aura lieu prochainement
, ajoute-t-elle.
En entrevue à l’émission 24/60, Marie-Claude Nichols a nié avoir eu une main tendue
de Dominique Anglade qui, selon elle, s'est livrée à une opération de relations publiques
.
La députée de Vaudreuil a déploré que sa cheffe ne lui ait pas présenté d'excuses et a ajouté que Mme Anglade avait conduit le PLQ à sa pire défaite historique
et qu'elle n'a plus le leadership
pour diriger la formation politique.
Correctif
Une version précédente de cet article mentionnait que Marie-Claude Nichols avait qualifié Dominique Anglade de la pire des chefs
du PLQ, qui n'a plus le leadership
pour diriger le parti.

Marie-Claude Nichols a fait son choix, elle ne reviendra pas avec le Parti libéral du Québec. Marie-Claude Nichols, députée indépendante nous explique pourquoi.
Le président du caucus, Enrico Ciccone, qui a joué un rôle certain dans ce cafouillage, est quant à lui resté muet depuis jeudi, refusant toute demande d'entrevue. La cheffe libérale lui a cependant réaffirmé sa confiance lundi.
Expulsée par la cheffe
Dominique Anglade a expulsé la semaine dernière la députée, qui siège à l'Assemblée nationale du Québec sous la bannière du PLQ depuis 2014, dans la foulée du dévoilement de son cabinet fantôme.
Un conflit autour de l'attribution des dossiers et responsabilités des 21 députés libéraux élus le 3 octobre dernier est à l'origine de cette décision.
La députée a été exclue après avoir refusé d'assumer le rôle de porte-parole de l'opposition officielle en matière de transports, alors que le dossier revêt en ce moment une importance capitale.
Selon les informations obtenues par Radio-Canada, la députée de Vaudreuil avait un intérêt pour la troisième vice-présidence de l'Assemblée nationale. Or, la cheffe Dominique Anglade aurait plutôt opté pour la candidature du député Frantz Benjamin à ce poste.
Mme Anglade a fait marche arrière lundi en lui tendant la main pour qu'elle revienne au caucus. Ça a été trop loin de part et d'autre […] Maintenant, il faut trouver une voie de passage pour la suite des choses
, a déclaré la cheffe libérale, sans toutefois s'excuser ni reconnaître avoir commis une erreur.
Avec ce départ, le PLQ compte dorénavant 20 députés à l'Assemblée nationale. Le parti a obtenu le pire score électoral de son histoire au dernier scrutin provincial en ne récoltant que 14 % du suffrage populaire.
Ainsi, la formation a réussi à faire élire 10 députés de moins et a récolté 10 points de moins qu'en 2018, au moment où le parti avait enregistré sa pire performance de tous les temps.
Un leadership affaibli
Outre Mme Nichols, d’autres départs ont eu lieu ces dernières semaines dans les rangs libéraux.
Le directeur des communications Jérémy Ghio a délaissé la formation politique, tout comme l'organisateur en chef du parti Jean-François Helms.
L’ancien député Carlos Leitao, qui présidait la campagne du parti lors des dernières élections provinciales et qui était pressenti pour occuper la présidence du PLQ, a choisi de quitter le navire et de ne pas se présenter.
Le leadership de Dominique Anglade est fragilisé depuis les élections, si bien que moins de dix jours après le scrutin une douzaine de militants de longue date du PLQ, dont plusieurs ex-députés, ont fait savoir qu’elle n'était plus la personne qu'il fallait pour diriger la formation, l'accusant d'avoir presque tué le parti
.
Or, la principale intéressée n’entend pas partir. Interrogée à l’émission En direct avec Patrice Roy quant à sa volonté de rester à la tête du parti, Dominique Anglade a répondu : C'est bien mon intention
.
Avec les informations de La Presse canadienne