•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Des travailleurs de soutien en éducation dénoncent des conditions de travail précaires

Un enfant, de dos, joue dans sa classe.

Des travailleurs de soutien en éducation dénoncent des conditions de travail précaires.

Photo : Radio-Canada

Des travailleurs de soutien en éducation d’Ottawa comptent manifester vendredi, et ce, malgré un projet de loi déposé lundi visant à les en empêcher. Ils dénoncent des conditions de travail trop précaires dans les écoles ontariennes.

Patrick Laplante est bibliotechnicien dans deux écoles primaires d’Ottawa. Il s'agit d'un métier qu’il adore et qu’il exerce depuis 15 ans.

Au cours de ses 15 années de métier, il a déjà dû quitter un emploi en raison de coupes budgétaires.

Il estime également qu'au cours de la dernière décennie, la hausse du coût de la vie lui a fait perdre de 10 à 11 % de son pouvoir d’achat.

Patrick Laplante en entrevue à Radio-Canada.

Patrick Laplante est bibliotechnicien dans deux écoles primaires d’Ottawa.

Photo : Radio-Canada

Pour M. Laplante, c’est une évidence : les conditions de travail actuelles des travailleurs en éducation favorisent la pénurie de main-d'œuvre dans ce secteur.

On n'est même pas capables d’avoir des suppléants. Quand je prends une journée de maladie, je ne suis pas remplacé parce qu’il n’y a personne qui est intéressé à faire le boulot pour ce qu’on offre. Alors, le service de bibliothèque, ce jour-là, il n’y en a pas.

Une citation de Patrick Laplante, bibliotechnicien

Patrick Laplante raconte avoir vu certains de ses collègues se rendre dans des banques alimentaires afin de joindre les deux bouts.

Selon le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), les travailleurs de soutien en éducation de l'Ontario gagnent en moyenne 39 000 $ par an.

À Ottawa, si on est seul et si on a des enfants, ce [salaire] n’est vraiment pas assez. Si on est au centre-ville de Toronto, je ne peux pas imaginer, déclare M. Laplante, qui est membre du SCFP.

Le gouvernement ontarien offre une augmentation annuelle de 2 % aux employés qui gagnent moins de 40 000 $ et de 1,25 % à ceux qui gagnent davantage. Or, de son côté, le SCFP réclame une augmentation salariale annuelle de 11,7 % pour ses membres, pour qui le salaire annuel moyen est justement inférieur à 40 000 $.

Vingt dollars de plus par semaine, qu'est-ce que ça va me donner?

Une citation de Patrick Laplante

Jessica Sheehan, qui est éducatrice de la petite enfance dans une école primaire d’Ottawa et membre du SCFP, abonde dans ce sens.

Elle dit être quotidiennement témoin de travailleurs en éducation qui doivent cumuler trois emplois pour garder la tête hors de l’eau.

Jessica Sheehan en entrevue à Radio-Canada.

Jessica Sheehan, éducatrice de la petite enfance dans une école primaire d’Ottawa

Photo : Radio-Canada

Selon Mme Sheehan, la grève est inévitable si les gens veulent se sortir de la précarité. Elle craint qu'avec de telles conditions de travail, ces emplois n'attirent plus personne.

On a besoin que le gouvernement nous entende. Les travailleurs qui sont dans les écoles ne peuvent pas continuer de cette manière, lance-t-elle.

De l'argent pour les parents

Le ministre de l'Éducation de l'Ontario, Stephen Lecce, a offert aux parents de 200 à 250 $ par enfant afin de les aider à compenser le coût du rattrapage scolaire après deux années d'apprentissage perturbé, selon lui.

Cette proposition est inacceptable pour Mme Sheehan et M. Laplante.

Le système aurait pu utiliser cet argent de façon bien plus efficace qu’en le donnant aux parents individuellement, affirme Patrick Laplante.

Tout le monde a besoin d’argent. Mais je ne comprends pas que les parents aient pris cet argent. On a besoin de plus d’argent pour manger, mais c’est intéressant de voir que le gouvernement a enlevé 800 $ par enfant cette année et n'a donné que 200 $, fait valoir Jessica Sheehan.

Comment réagissent les conseils scolaires?

Le ministre de l’Éducation de l’Ontario, Stephen Lecce, a déposé lundi un projet de loi qui impose une convention collective aux travailleurs de soutien en éducation pour quatre ans.

Dans les faits, si le projet de loi est adopté, la grève serait illégale. Toutefois, le SCFP avait déjà annoncé qu’il déclencherait une grève le vendredi à minuit.

Pour l'instant, il n'y a qu'un conseil scolaire de la capitale nationale qui a choisi de fermer ses portes vendredi, soit le Conseil scolaire catholique anglophone d'Ottawa (Ottawa Catholic School Board). Les parents sont priés de ne pas amener leurs enfants à l'école.

Tous les autres conseils scolaires d'Ottawa ont choisi de garder les écoles ouvertes, malgré le mouvement de grève prévu.

Nous continuons de suivre la situation de près et communiquerons promptement avec vous dès que nous aurons de nouvelles informations à vous transmettre, peut-on lire dans une note du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario envoyée aux parents.

Le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) a confirmé le maintien de son horaire habituel avant même l'annonce du ministre Lecce.

À noter que l’ensemble des écoles du CECCE et des services de garde demeureront toutefois ouverts, indique le conseil scolaire dans une lettre envoyée aux parents.

Avec les informations de Fiona Collienne

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Ottawa-Gatineau

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Ottawa-Gatineau.