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Les parents d’une adolescente dénoncent la conduite d’un policier en dehors de son service

Le Service de police de Winnipeg a ouvert une enquête.

Une famille dans son salon.

La famille de l'adolescente de 14 ans est bouleversée après les événements qui se sont déroulés le lundi 24 octobre.

Photo : Radio-Canada / Andrew Wildes

Radio-Canada

L'unité des normes professionnelles du Service de police de Winnipeg enquête sur une plainte déposée par un père de famille qui affirme qu'un agent, qui n'était pas en service, a interrogé sa fille de 14 ans de manière agressive dans son école secondaire, jusqu'à ce qu'elle soit en larmes. L'agent affirme qu'elle a tapé de la main sur le coffre de sa voiture pendant qu'elle traversait la rue.

L'adolescente, ainsi que ses parents, affirme qu'il s'agit d'un simple malentendu qui aurait pu être facilement résolu, mais que le policier a utilisé son autorité pour essayer de la forcer à avouer un geste qu'elle nie avoir posé.

« C'était presque comme s'il n'arrêtait pas de mentionner [qu'il était agent de police] parce qu'il pensait qu'il avait un niveau supérieur à nous. »

— Une citation de  L'adolescente de 14 ans

CBC/Radio-Canada ne divulgue pas les noms de l'adolescente et de ses parents. Ces derniers craignent des répercussions pour avoir parlé de leur cas.

Un interrogatoire complet à l’école

L'adolescente, qui fréquente l'école secondaire Shaftesbury, dans le sud-ouest de Winnipeg, raconte sa mésaventure, qui a commencé le lundi 24 octobre.

Cela a commencé vers 15 h 45, quand elle a raté l'autobus qui devait la ramener chez elle et a décidé de retourner à l'école pour attendre le suivant.

Alors qu'elle traversait la rue en direction de l'école, elle a croisé une voiture qui était garée au milieu du passage pour piétons, ce qui l'a obligée, ainsi qu'une autre fille, à passer derrière cette voiture, déclare-t-elle.

Quelques instants plus tard, un homme s'est précipité vers elle, en disant qu'elle avait heurté sa voiture et qu'il était un policier en dehors de ses heures de service.

Viens avec moi. Je dois parler à ton directeur, lui a-t-il dit.

L'adolescente dit l'avoir suivi dans l'école, où tous les deux ont raconté leur version des faits au directeur et au directeur adjoint.

L'homme, qui se trouvait dans un véhicule conduit par sa femme, a maintenu que l'adolescente avait tapé sur sa voiture en la dépassant.

L'adolescente a appelé son père. À son arrivée à l'école, ce dernier a été choqué par l'agressivité avec laquelle l'homme parlait à sa fille, menant ce qu'il a décrit comme un interrogatoire complet.

Selon le père de famille, l'homme a accusé l'adolescente de mentir, lui disant : Admets simplement que tu l'as fait, et cela finira là.

Sa fille ne faisait que pleurer tout le temps, souligne-t-il.

Le père de famille ajoute qu'il se sentait impuissant dans cette situation parce que l'homme était un agent de police et qu'il ne savait pas ce qui pourrait leur arriver, à sa fille ou à lui, s'ils ne coopéraient pas.

Alors, comment parler à un policier qui n'est pas en service? Je ne sais pas à quel genre d'acte de vengeance je m'exposais. Mais il n'était pas content que je ne sois pas d'accord avec lui, explique-t-il.

Il dit que la femme de l’agent de police leur a montré une photo de la voiture et qu'il n'a remarqué aucun dommage.

La mère de l'adolescente précise pour sa part que, lorsqu'elle a vu à quel point sa fille et son mari étaient bouleversés en rentrant chez eux, elle a immédiatement composé le numéro de la ville, le 311.

« J'en étais presque malade, parce que ma fille n'arrêtait pas de gémir. Je n'avais jamais entendu gémir ainsi. »

— Une citation de  La mère de l'adolescente

La mère de l'adolescente ajoute que l'opérateur du 311 lui a donné un numéro pour l'unité des normes professionnelles du Service de police de Winnipeg, que son mari a ensuite appelé.

La police ne s’excuse pas

Cette unité, qui relève directement du chef de police, est chargée de gérer les plaintes contre les agents de police de Winnipeg.

L'unité des normes professionnelles a été mise au courant immédiatement après cet incident, et continue d'enquêter, dit la porte-parole du Service de police de Winnipeg, Dani McKinnon dans un courriel.

Les parents de l'adolescente disent qu'ils ont exigé que l'homme s'excuse auprès de leur fille, une élève inscrite au tableau d'honneur et joueuse de hockey, qu'il avait mis dans l'embarras dans son école.

S'il veut venir la voir pour l'accuser et être si agressif dans un lieu public, dans sa propre école, je pense qu'il doit être capable de se comporter en adulte et de présenter des excuses à cette adolescente, affirme la mère de l'adolescente.

Son mari et elle disent avoir été déconcertés lorsqu'un agent de l'unité des normes professionnelles leur a répondu que des excuses de la part de la police n'étaient pas possibles.

Selon le père, cet agent lui a dit : Les policiers ne s'excusent pas.

L'avocate Mary Birdsell est la directrice générale de Justice for Children and Youth, un organisme établi en Ontario qui fournit des services juridiques aux jeunes.

Mary Birdsell devant un mur.

Mary Birdsell, la directrice générale de Justice for Children and Youth, estime que les policiers qui ne sont pas en service devraient laisser leurs collègues s'occuper des affaires concernant des jeunes.

Photo : Robin Kuniski

Bien qu'elle ne puisse pas commenter les détails de cette affaire, elle indique qu'un agent de police qui n'est pas en service et qui pense être victime d'un crime devrait demander au personnel en service de s'occuper de l'affaire.

Elle trouve qu'il est problématique pour la sécurité d'un jeune qu'une personne lui demande de la suivre, disant être un agent de police, mais sans être en uniforme ni montrer son insigne.

James Loewen est l'agent de communication de la Division scolaire de Pembina Trails, à laquelle appartient l'école secondaire Shaftesbury. La Division scolaire, dit-il, ne peut pas commenter une enquête policière en cours.

La famille dit qu'elle n'a pas encore décidé de la marche à suivre, car, sur la base de ses premières discussions avec la police, elle n'est pas convaincue que l'affaire sera traitée équitablement.

Avec les informations d'Andrew Wildes

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