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Donner du pain aux canards leur coupe les ailes

Une personne aux mains gantées tient un canard dont les ailes sont endommagées.

Ce canard du parc Saint-Vital à Winnipeg est une bonne illustration des raisons pour lesquelles il ne faut pas nourrir les oiseaux. Atteint du syndrome de l'aile d'ange parce qu'il a mangé du pain, il devra probablement être euthanasié.

Photo : Page Facebook de Wildlife Haven

Radio-Canada

Donner du pain à un canard sauvage peut avoir des conséquences désastreuses, comme le montre le cas de deux colverts du parc Saint-Vital, à Winnipeg, atteints du syndrome de l’aile d'ange.

Leurs ailes ne se sont pas formées correctement, ce qui les empêche de voler. Cette maladie est incurable chez les oiseaux adultes qui en sont atteints.

Selon la gestionnaire de la réhabilitation des animaux au centre de réhabilitation Wildlife Haven à Île-des-Chênes, ce problème est causé par la nourriture que la population donne aux canards et aux oies.

Angie Furniss explique ainsi que le pain, par exemple, contient trop d’hydrates de carbone et de sucre pour ces oiseaux.

Le résultat, c’est que les ailes qui poussent sont trop lourdes et que l’os commence à pendre et à pointer vers l’extérieur, dit-elle.

Ce syndrome entraîne une croissance rapide de toutes les ailes connectées au développement des muscles, si bien que les ailes ressortent plutôt que de longer le corps de l’oiseau.

Les oiseaux qui en sont atteints sont promis à une mort horrible puisqu’ils ne pourront pas migrer vers le sud à l’automne et aussi parce qu’ils deviendront des proies faciles pour leurs prédateurs.

Angie Furniss met donc la population en garde contre la tentation de nourrir les canards et les oies. Je dirais que dans tous les parcs, on ne devrait pas nourrir les oiseaux, a-t-elle déclaré en entrevue à CBC.

Le pain les rassasie, alors ils ne veulent plus manger ce qui est bon pour eux.

Les ailes d’ange ne peuvent être réparées que dans le cas des jeunes oiseaux et il est rare que des adultes survivent à cette maladie, dit-elle.

Wildlife Haven a récemment reçu de nombreux appels de personnes qui ont observé les deux canards aux ailes déformées au parc Saint-Vital, explique-t-elle. Le personnel du centre est allé chercher les oiseaux, mais ils devront probablement être euthanasiés.

Angie Furniss rappelle l’importance de ne pas donner du pain et d’éviter aussi de jeter du pain dans l’eau, non seulement parce qu’il peut moisir et attirer les rongeurs mais aussi parce que les canards et les oies s’attroupent autour de la nourriture, ce qui n’est pas une bonne idée en ce moment en raison de la grippe aviaire.

Les gens ne s’en rendent pas compte, mais en nourrissant les oiseaux, ils causent des dommages qui ne s’arrêtent pas au syndrome de l’aile d’ange, dit-elle.

Si les gens tiennent absolument à nourrir les oiseaux, ils peuvent leur donner de la laitue et du maïs concassé, dit-elle.

Plus de mal que de bien

Les gens qui nourrissent les oiseaux pensent qu’ils font une bonne chose, note Angie Furniss, et ça vient souvent du fond du cœur, mais, dit-elle, nous avons aussi la responsabilité de prévenir le syndrome de l’aile d’ange.

Elle souhaite que le public soit mieux éduqué à ce sujet. Nous sommes ceux qui causent ça, dit-elle, et c’est à nous de faire quelque chose.

La présidente-directrice générale de Second Nature Creative Interpretation, Heather Hinam, pense que les gens nourrissent les oiseaux pour sentir un lien avec la nature.

Cependant, il n’est pas bon pour la faune sauvage de dépendre des humains pour se nourrir, rappelle-t-elle.

Des affiches sans impacts

Dans les parcs de Winnipeg, des affiches expliquent qu’il est interdit de nourrir les oiseaux et les animaux sauvages parce que cela entraîne plus de mal que de bien.

Heather Hinam pense que ces affiches ne sont pas assez visibles et que leur message n’est pas assez explicite quant aux dommages causés par la nourriture humaine.

Le fait de dire seulement ''Ne nourrissez pas les animaux'' n’explique pas pourquoi il ne faut pas le faire.

Parfois, dit-elle, la meilleure façon de profiter de la nature, c’est de l’observer d’un point de vue extérieur et de ne pas intervenir.

Profitez de la nature sauvage justement pour son aspect sauvage, dit-elle.

Avec les informations d'Ozten Shebahkeget

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