L’injonction est accordée aux Mères mohawks pour stopper les travaux à McGill

Des Autochtones auraient selon elles été victimes des expériences psychiatriques menées par le Dr Donald Ewen Cameron à l'Institut Allan Memorial de l'Université McGill dans les années 1950 et 1960.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Un juge de la Cour supérieure du Québec a ordonné l'arrêt temporaire des travaux d'excavation dans un important projet de l'Université McGill après qu'un groupe autochtone eut soulevé des inquiétudes à propos d'éventuelles tombes anonymes.
Le juge Gregory Moore a accordé l'injonction interlocutoire tard jeudi à la suite d'une demande d'un groupe d'aînées de Kahnawake connu sous le nom de Mères mohawks
.
Kimberly R. Murray, l'interlocutrice spéciale indépendante nommée par le gouvernement fédéral dans le dossier des enfants disparus et des lieux de sépulture anonymes, a déclaré vendredi dans une entrevue que le juge avait demandé aux parties de préparer un plan de recherche de tombes anonymes.
Les Mères mohawks ont intenté un recours en justice en mars contre l'Université McGill et contre la Société québécoise des infrastructures (SQI), un organisme provincial qui soutient les projets d'infrastructures publiques.
Aucune preuve de la présence de tombes anonymes, selon les avocats de McGill
Lors d'une audience cette semaine, des avocats qui représentent McGill et la SQI ont fait valoir qu'il n'y avait aucune preuve de la présence de tombes anonymes à l'emplacement même ou à proximité de l'ancien hôpital Royal Victoria, que McGill envisage de transformer en centre de recherche, d'enseignement et d'apprentissage.
Les Mères mohawks ont affirmé avoir découvert des éléments de preuve grâce à des entretiens avec une personne qui a survécu aux expériences psychiatriques menées par le Dr Donald Ewen Cameron à l'Institut Allan Memorial de l'Université McGill, sur le terrain de l'hôpital Royal Victoria, dans les années 1950 et 1960.
Mme Murray, qui a demandé le statut d'intervenante dans cette affaire en août, a déclaré que le juge a accepté sa demande et qu'elle participera à des conférences et à des réunions avec les parties.
L'Université McGill a refusé de réagir à la décision et a renvoyé toutes les questions à la SQI, qui n'a pas immédiatement répondu à une demande de La Presse canadienne pour commenter le dossier.