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Les géants de la technologie ne sont plus imperméables au monde réel

Un homme en veston cravate apparaît de face sur un écran d'ordinateur.

Mark Zuckerberg, le fondateur de Meta, a vu le titre de son entreprise plonger de 19 % mercredi.

Photo : pool/afp via getty images / MICHAEL REYNOLDS

Agence France-Presse

De San Francisco à Seattle, l’industrie de la technologie américaine inquiète avec des croissances au ralenti et des prévisions peu enthousiasmantes, montrant que les géants de l'Internet, qui semblaient intouchables, sont rattrapés par la crise économique et la concurrence de nouveaux acteurs.

Cette semaine restera dans l'histoire des résultats financiers comme l'une des pires pour les grosses entreprises technologiques, voire un possible tournant, a souligné jeudi l'analyste Dan Ives, de Wedbush Securities.

Alphabet, la maison mère de Google, a réalisé cet été la plus faible croissance de son chiffre d'affaires depuis 2013, hormis le début de la pandémie de COVID-19.

Amazon a enregistré une baisse de 9 % de son bénéfice net au troisième trimestre et fait état d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes, faisant plonger son action de 15 % dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de Wall Street, jeudi.

Zuckerberg continue de miser sur le métavers

Quant à Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp, Oculus), c'est un désastre, selon Dan Ives. Le titre de l'entreprise a plongé de 19 % mercredi soir, conséquence de bénéfices divisés par deux, à 4,4 milliards de dollars américains (6 milliards de dollars canadiens), et surtout des propos de Mark Zuckerberg.

Le fondateur du groupe californien a insisté, à l'occasion de la conférence aux analystes sur ses priorités, sur les technologies d'intelligence artificielle qui permettent de recommander les Reels, les outils publicitaires sur les messageries et notre vision pour le métavers.

« Celles et ceux qui sont patients et investissent avec nous seront récompensés en fin de compte. »

— Une citation de  Mark Zuckerberg

Néanmoins, l'immense déploiement de ressources pour construire un monde parallèle, accessible au moyen de réalités augmentée et virtuelle, suscite de plus en plus de scepticisme, à l'heure où l'inflation et la hausse des taux d'intérêt grignotent les marges des entreprises.

Il n'y a aucune information sur le potentiel en matière de revenus que Meta pourrait dériver du métavers. Personne ne le sait, affirme Debra Aho Williamson, analyste d'Insider Intelligence.

Google a plus de chances de rebondir rapidement, parce que son moteur de recherche est un socle de l'Internet depuis des décennies, tant pour les consommateurs et consommatrices que pour les entreprises. Son modèle économique n'est pas cassé, dit-elle.

Face aux difficultés économiques mondiales, de nombreux annonceurs ont coupé dans leurs budgets marketing.

Nous savions que les dépenses publicitaires mondiales allaient se contracter, mais je pense que le pire est passé, estime Tejas Dessai, analyste à Global X ETFs. Et ça ne va pas si mal; les baisses restent modestes, étant donné la pression sur les taux de change et l'inflation.

La menace incarnée par TikTok, en revanche, n'est pas sur le point de disparaître. En 2021, l'application de divertissement a dépassé Google en tant que site web le plus populaire du monde, d'après Cloudflare.

Mais au chapitre des recettes publicitaires, il n'y a pas de comparaison possible, rappelle Debra Aho Williamson. Les vétérans du secteur sont encore largement en avance.

Les entreprises technologiques souffrent aussi d'un effet de comparaison défavorable avec 2021, quand la pandémie profitait encore énormément aux services en ligne.

Apple dépasse les attentes

Seule Apple a tiré son épingle du jeu, grâce à ses indéboulonnables iPhone.

Nous avons atteint un nouveau record pour notre base d'appareils en service, s'est félicité Tim Cook, le patron de l'entreprise, mettant de l'avant un nombre record de clients et clientes qui ont changé de téléphone intelligent ou de tablette pour en acquérir un modèle plus récent.

La marque à la pomme a dépassé les attentes du marché avec 90 milliards de dollars américains (122 milliards de dollars canadiens) en chiffre d'affaires (+8 % sur un an) et 20,7 milliards de dollars américains (28 milliards de dollars canadiens) de bénéfices nets gagnés de juillet à septembre.

Mais l'incidence négative du dollar fort devrait s'accentuer pendant les Fêtes : Nous nous attendons à ce que les effets de change aient des répercussions négatives de quasiment 10 points de pourcentage sur un an, a prévenu le directeur financier d'Apple, Luca Maestri.

Les recettes des Mac diminueront substantiellement pendant le trimestre en cours par rapport à l'année dernière, quand l'entreprise avait sorti un nouvel ordinateur portable, a-t-il précisé.

Amazon table aussi sur des ventes de fin d'année en berne à cause du dollar fort. La plateforme de commerce en ligne prévoit qu'elles n'augmenteront que de 2 à 8 % sur un an.

Microsoft, de son côté, toujours porté par l'infonuagique (en anglais : cloud), a publié mardi de bons résultats trimestriels, mais a averti qu'Azure – sa plateforme d'informatique à distance – allait croître moins vite pendant en fin d'année.

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