Hausse de plus de 35 % des demandes mensuelles d’aide à Moisson Outaouais en un an

Selon le Bilan-Faim 2022 des Banques alimentaires du Québec (BAQ), le nombre mensuel de demandes d’aide alimentaire auxquelles répond Moisson Outaouais a augmenté de 35,2 % en un an.

Cela représente une hausse de 16 008 à plus de 19 548 personnes qui ont cogné mensuellement aux portes des 50 organismes affiliés de Moisson Outaouais, en 2022. Il s’agit d’une augmentation de 22 % par rapport à 2021 et de 67 % par rapport à 2019 avant la pandémie.

Le Bilan-Faim 2022 regroupe les données de plus de 1200 organismes desservis par le réseau.

La situation est d’autant plus inquiétante avec l’inflation qui atteint des sommets et qui rajoute un fardeau sur les plus vulnérables, soulignent les BAQ par voie de communiqué, jeudi, insistant sur l’importance pour le réseau des Banques alimentaires du Québec de recevoir un plus grand soutien du gouvernement.

Manque de denrées

Le réseau dit subir une forte pression face à la demande grandissante depuis deux ans. Quelque 62 % des organismes ont déclaré avoir manqué de denrées dans la dernière année et la grande majorité a dû se résoudre à faire des achats.

Pour Moisson Outaouais, cette forte augmentation soulève de nouveaux défis sur l’approvisionnement de denrées et sur les frais opérationnels autant pour nous que pour nos 50 organismes affiliés. D’ailleurs, depuis 2018, le nombre de personnes aidées mensuellement a augmenté de 86 %. Cette évolution exponentielle de la demande d’aide alimentaire pousse Moisson Outaouais à se réinventer et à trouver des pistes de solutions afin de continuer d’offrir à manger aux personnes vulnérables, explique Armand Kayolo, directeur général de Moisson Outaouais.

La faim n’est pas un privilège, c’est un droit humain. Nous affrontons l’inflation ensemble, mais je reste optimiste, car nous avons un réseau d’entraide solide et un soutien incontestable de la population.

Cette année, en Outaouais, 70,3 % des demandes proviennent de ménages vivant de l’aide sociale, d’une pension de vieillesse ou de l’assurance-emploi, selon Moisson Outaouais.

Entre 2019 et 2022, il y a une hausse de 45,5 % de demandes d’aide provenant des travailleurs à faible revenu. L’organisme rapporte également que 30,5 % des bénéficiaires de l’aide alimentaire sont des enfants.