Poutine supervise l’entraînement de ses forces de dissuasion nucléaire

Le président russe Vladimir Poutine a supervisé l'entraînement des forces de dissuasion stratégique, ces troupes chargées de répondre aux menaces de guerre nucléaire, au moyen d'une liaison vidéo à Moscou.
Photo : Getty Images / ALEXEI BABUSHKIN
Le président russe Vladimir Poutine a supervisé mercredi l'entraînement de ses forces de dissuasion nucléaire au moment où Moscou répétait à l'Inde et à la Chine ses allégations sur la préparation par l'Ukraine d'une « bombe sale ».
Kiev, qui dément toute velléité d'utiliser une telle arme, et ses alliés occidentaux redoutent que de telles accusations ne servent de prétexte à une escalade du conflit ou à l'usage d'armes nucléaires par la Russie, dont les responsables ont menacé à plusieurs reprises de le faire en cas de menace sérieuse.
Vladimir Poutine a assisté mercredi depuis une salle de contrôle à cet entraînement des forces russes de dissuasion stratégique, des troupes chargées notamment de répondre à la menace en cas de guerre nucléaire. Si ce type d'exercice est mené périodiquement, celui-ci survient en pleine offensive russe en Ukraine.
Sous la direction du commandant suprême des forces armées, Vladimir Poutine, les forces de dissuasion stratégique terrestres, maritimes et aériennes ont procédé à un entraînement. Des lancements pratiques de missiles balistiques et de croisière ont été effectués
, a indiqué le Kremlin.
La télévision russe a montré l'équipage d'un sous-marin préparer le lancement d'un missile depuis la mer de Barents, dans l'Arctique. L'exercice a aussi impliqué des avions à long rayon d'action Tu-95.
Les tâches fixées lors de l'exercice d'entraînement à la dissuasion stratégique ont été accomplies dans leur intégralité, tous les missiles ayant atteint leur cible.
Peu avant ces manœuvres, la Russie a réitéré auprès de la Chine et de l'Inde ses accusations selon lesquelles l'Ukraine se préparerait à utiliser une bombe sale
, une arme constituée d'explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs destinés à être disséminés lors de l'explosion.
Lors d'une conversation avec le ministre chinois de la Défense, Wei Fenghe, son homologue russe Sergueï Choïgou a fait part de ses préoccupations liées à d'éventuelles provocations de la part de l'Ukraine avec le recours à une ''bombe sale''
.
La Russie avait avancé ces accusations pour la première fois dimanche lors de conversations téléphoniques entre Sergueï Choïgou et ses homologues américain, français, britannique et turc.
M. Choïgou a soulevé les mêmes inquiétudes
lors d'un appel avec son homologue indien Rajnath Singh.
L'Ukraine et les Occidentaux ont dénoncé des allégations absurdes
et dangereuses
et suggéré que la Russie se préparait elle-même à une escalade sur le champ de bataille, où ses troupes ont connu une série de défaites depuis septembre.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré mercredi que la Russie disposait d'informations sur une menace existante
de l'utilisation par l'Ukraine d'une bombe sale
et que Kiev se préparerait à un tel acte terroriste de sabotage
.
Nous continuerons à faire valoir vigoureusement notre point de vue auprès de la communauté internationale afin de l'encourager à prendre des mesures actives pour empêcher un tel comportement irresponsable.
Les responsables russes ont menacé à plusieurs reprises d'utiliser l'arme nucléaire pour défendre les territoires dont Moscou a revendiqué l'annexion en Ukraine, y compris à Kherson, dans le sud, où est attendue la prochaine bataille.
Les autorités d'occupation russes de Kherson ont annoncé mercredi avoir évacué 70 000 civils en une semaine de cette ville transformée en forteresse pour faire face à l'assaut ukrainien à venir.
Ailleurs sur le front, au moins sept personnes ont été tuées et 13 blessées ces dernières 24 heures, selon le décompte de la présidence ukrainienne.
La Russie a multiplié les frappes sur les infrastructures électriques ukrainiennes depuis quelques semaines, ce qui a provoqué des coupures de courant dans de nombreuses villes, y compris à Kiev.
L'opérateur Ukrenergo a ainsi poursuivi pour le deuxième jour consécutif les restrictions en électricité pour les entreprises et particuliers.
Kiev a également annoncé mercredi un nouvel échange de prisonniers avec Moscou concernant 10 soldats ukrainiens. La Russie a aussi rendu le corps du volontaire américain Joshua Alan Jones, tué en août au combat.