François Legault s’explique sur l’absence de la région au Conseil des ministres
Le premier ministre François Legault lors d'une conférence de presse à Québec
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Le premier ministre du Québec, François Legault, s’est expliqué mercredi sur l’absence d’un député de l’Abitibi-Témiscamingue au sein de son Conseil des ministres.
Interrogé en point de presse à Québec, M. Legault a soutenu que plusieurs considérations doivent être prises en compte au moment de former son Cabinet. Il a aussi affirmé que le passé de lobbyiste de Daniel Bernard n’a rien à voir
avec sa décision.
« Il y a 17 régions au Québec et nous avons des ministres dans 14 des 17. Il y a des enjeux un peu partout au Québec, mais moi, je veux rassurer les gens de l’Abitibi-Témiscamingue. Mathieu Lacombe va aller les visiter très prochainement. Et moi aussi. »
La Fonderie Horne, par exemple, c’est un dossier national, et je vais m’impliquer personnellement. Bien honnêtement, c’est beaucoup la santé publique qui va devoir travailler à expliquer quels sont les impacts pour la santé. Ce que j’ai compris aussi des gens de Rouyn-Noranda, c’est qu’ils souhaitent qu’on continue les négociations avec l’entreprise pour voir si on peut aller plus vite vers une norme acceptable
, a raconté le premier ministre.
La Vallée-de-l’Or exprime son mécontentement
Par ailleurs, le conseil des maires de la MRC de La Vallée-de-l’Or a adopté une résolution unanime mercredi en demandant au premier ministre de revenir sur sa décision.
Le préfet Martin Ferron estime que le gouvernement fait abstraction des demandes d’écoute que la région exprime depuis plusieurs années pour faire valoir ses préoccupations spécifiques.
« Quand on est représenté par quelqu’un qui n’est pas ''groundé'' dans le milieu, qui n’envoie pas ses enfants à la garderie ou qui n'emprunte pas nos routes, il ne voit pas nos problèmes réels, les défis qui sont les nôtres et qui doivent être partagés au Conseil des ministres. »
Le ministre Lacombe est sûrement bien gentil et efficace, mais on croit que notre représentant doit venir du milieu. Ça fait 40 ans qu’on a pas vu ça
, a-t-il ajouté.
La goutte qui fait déborder le vase
Martin Ferron estime que cette décision est la goutte qui fait déborder le vase alors que les problèmes sont nombreux dans la région.
Dans un autre contexte, peut-être que ça aurait pu passer, croit-il. Mais on ne peut pas toujours être derniers de peloton et ne pas être entendus en plus. C’est ici qu’on manque le plus d’infirmières au Québec. On est derniers en termes d’infrastructures routières, de mises à niveau des hôpitaux ou encore de la desserte ambulancière. Ça va faire, là!
a lancé M. Ferron.
La MRCVO s’attend à ce que les autres MRC de la région, les municipalités, les chambres de commerce et plusieurs organismes fassent front commun dans leurs revendications.
On s'enligne vers un effet de mobilisation, a souligné le préfet. On sait que le ministre Lacombe a parlé avec le président de la Conférence des préfets [Sébastien D'Astous] et c’est correct. Mais on sait qu’il ne réussira pas à nous convaincre. Ça, c’est unanime chez nous. L’interlocuteur à qui on veut parler, c’est le premier ministre. On lui laisse la chance de nous exprimer ses positions et comment il va trouver une façon pour que notre région soit bien représentée au Conseil des ministres.