La proportion d’immigrants en Atlantique a presque triplé en 15 ans
Une grande partie des immigrants dans les grandes villes de l’Atlantique sont arrivés entre 2016 et 2021.

) Les immigrants changent le portrait démographiques de l'Atlantique.
La proportion d'immigrants qui s’installent dans les provinces de l’Atlantique a presque triplé depuis 15 ans, selon Statistique Canada. Une grande partie des nouveaux arrivants des grandes villes de l’est du pays sont entrés au Canada entre 2016 et 2021.
Les données du recensement de 2021 montrent que 3,5 % des immigrants s’établissent en Atlantique, contre 1,2 % en 2006.
La Nouvelle-Écosse est la province la plus populaire pour les nouveaux arrivants, passant de 0,6 % à 1,6 % entre 2006 et 2021.
Le Nouveau-Brunswick n’est pas loin derrière (de 0,4 % à 1,2 %), suivi de l’Île-du-Prince-Édouard (de 0,1 % à 0,4 %) et de Terre-Neuve-et-Labrador (de 0,1 % à 0,3 %).
Le plus grand nombre de ces personnes sont originaires de l’Inde. Viennent ensuite les Philippines et la Chine.
Contrairement aux provinces de l’Atlantique, certaines provinces canadiennes, notamment le Québec, ont accueilli moins d'immigrants selon le recensement de 2021, en opposition aux précédents.
Croissance accrue dans les centres urbains depuis 2016
Les lieux qui enregistrent la plus grande croissance d’immigrants dans l’est du pays ont la particularité d’être de grands centres urbains.
D’autres provinces canadiennes enregistrent aussi un nombre plus élevé de nouveaux arrivants dans leurs grandes villes selon le recensement de 2021, par comparaison avec les régions plus rurales.
Fait marquant, une grande partie des immigrants qui ont emménagé dans les grandes villes de l’Atlantique l’ont fait entre 2016 et 2021.
Au Nouveau-Brunswick, ceux qui sont arrivés durant cette période représentent 48,4 % du total des immigrants de Moncton. À Fredericton, ce pourcentage est de 39,2 %. Il est de 36,2 % à Saint-Jean.
Même situation dans les capitales de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador : 35,2 % de la totalité des immigrants d'Halifax y ont emménagé entre 2016 et 2021 et 32,5 % de ceux de Saint-Jean de Terre-Neuve l’ont aussi fait durant cette période.
Faciliter l’immigration en Atlantique
S’il existe plusieurs facteurs pouvant expliquer la forte croissance de l'immigration en Atlantique, le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada (IRCC) avance que le Programme d’immigration au Canada atlantique (PICA) a joué un grand rôle.
À l’œuvre depuis 2017, ce programme fédéral rendu permanent en 2021 aide à l’embauche de travailleurs et d'étudiants étrangers qualifiés qui souhaitent s'installer dans la région.
L’an dernier, l'IRCCplus de 10 000 nouveaux résidents permanents au Canada atlantique depuis sa création.
soulignait que le PICA avait attiréLa grande majorité des demandeurs du PICA
vivent toujours dans les provinces de l’Atlantique un an après leur arrivée, dit l’IRCC mercredi, et le taux de rétention du PICA est beaucoup plus élevé que celui de bien d’autres programmes.Le défi de la rétention
Si certaines initiatives en Atlantique ont bel et bien porté leurs fruits pour attirer plus de gens dans l’est du pays, il existe un bémol, selon le professeur à l’École Munk d’affaires mondiales et de politiques publiques de l’Université de Toronto, Jeffrey Reitz.
Le véritable défi pour certaines de ces destinations non traditionnelles n’est pas tant qu’elles attirent des immigrants, mais qu'elles ne sont pas toujours réellement capables de les retenir ensuite
, avance-t-il.
Le chercheur principal au Conseil économique des provinces de l’Atlantique, Patrick Brannon, craint aussi que les gains soient de courte durée, car les services essentiels n’ont pas suivi le rythme de la croissance, selon lui.
Loyers élevés, pénurie de logements, manque chronique de médecins et d’infirmières qui a obligé certaines unités dans les hôpitaux et des salles d’urgence à réduire leurs heures d'ouverture sont des problèmes qui frappent de plein fouet les provinces de l'Atlantique.
Jeffrey Reitz souligne un autre problème auquel font face de nombreux immigrants : le manque d’emplois correspondant à leurs compétences.
À moins que les grands problèmes
comme le logement abordable et les services publics soient résolus, le pouvoir de l’immigration pour alimenter la croissance économique sera donc émoussé, croit-il.
Avec des informations de Pascale Savoie-Brideau et de La Presse canadienne