Ukraine : Zelensky veut 38 milliards pour combler le déficit du budget de 2023

Le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, a demandé l'aide de la communauté internationale pour éponger le déficit du pays.
Photo : Getty Images / Omer Messinger
Le président ukrainien estime à 38 milliards de dollars le montant que la communauté internationale doit mettre sur la table pour couvrir le déficit budgétaire prévu en 2023 en raison de l'invasion russe.
Volodymyr Zelensky en a fait la demande par vidéo mardi aux responsables politiques et aux experts réunis à Berlin pour une conférence internationale consacrée à la reconstruction de l'Ukraine.
C'est une somme très importante de 38 milliards de dollars [...] ce sont les salaires des enseignants, des médecins, ce sont les prestations sociales, les retraites.
Son premier ministre, Denys Chmygal, présent à la conférence, a insisté sur le besoin urgent d'argent pour nous aider à passer l'hiver et à sauver les gens d'une catastrophe humanitaire
.
La reconstruction doit commencer maintenant
La reconstruction de l'Ukraine est la mission d'une génération, qui doit commencer maintenant
, a exhorté mardi le chancelier allemand Olaf Scholz.
L'Ukraine peut compter sur le soutien de la communauté internationale pendant des décennies pour réparer ses infrastructures détruites par les bombardements russes, a expliqué M. Scholz, évoquant une sorte de plan Marshall pour le XXIe siècle
.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présente à la conférence, a qualifié de stupéfiante
l'ampleur des destructions en Ukraine.
La Banque mondiale estime le coût des dégâts à 345 milliards de dollars – c'est assurément plus que ce qu'un pays ou une union peut fournir seul. Nous avons besoin de tout le monde sur le pont
, a-t-elle dit.
Les bombardements se poursuivent

Un soldat de la garde nationale ukrainienne près de Kharkiv.
Photo : Associated Press / Andrii Marienko
Après huit mois de conflit, les combats faisaient rage, particulièrement à Bakhmout, ville de la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine, que l'armée russe tente de conquérir.
Au moins sept civils ont été tués et trois autres blessés lundi dans cette ville, a indiqué mardi le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko sur Telegram.
Dans le sud de l'Ukraine, les autorités prorusses de la ville de Melitopol, contrôlée par les forces de Moscou, ont annoncé qu'une voiture piégée avait explosé près des bureaux des médias locaux, blessant cinq personnes.
Dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, face à l'avancée des forces de Kiev, les évacuations de civils se poursuivaient mardi, ont indiqué les autorités prorusses.

Des réparations sont effectuées sur les voies ferrées et les câbles aériens de la ligne ferroviaire vers Belgorod.
Photo : Reuters / CLODAGH KILCOYNE
Au 24 octobre, 22 367 habitants de la région de Kherson ont été emmenés sur la rive gauche du Dnipro
, a précisé l'administration d'occupation prorusse, qui a dit prévoir
le départ d'environ 50 000 personnes
de cette zone au total dans un avenir proche
.
Depuis le 10 octobre, Kiev a été, pour la première fois depuis des mois, bombardée par des missiles et des drones kamikazes russes de fabrication iranienne qui y ont visé essentiellement des infrastructures énergétiques et fait une dizaine de morts. Cela a conduit l'opérateur national Ukrenergo à imposer des restrictions de la consommation d'énergie dans toutes les régions
du pays.
La Russie pas convaincue par les inspections de l'AIEA
Kiev prépare une bombe sale, ne cesse de répéter Moscou devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Les autorités russes disent également douter
que des inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique puissent prouver que ce n'est pas le cas.
Nous pensons que c'est un danger très grave, une menace sérieuse
, a déclaré Dmitry Polyanskiy, ambassadeur russe adjoint à l'ONU.
L'Ukraine a les capacités et l'Ukraine a les motifs de le faire, parce que le régime de [Volodymyr] Zelensky veut éviter la défaite et veut impliquer l'OTAN dans une confrontation directe avec la Russie.
Paris, Londres et Washington ont fustigé ensemble lundi des déclarations fausses
de Moscou. Personne ne serait dupe d'une tentative d'utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade
, ont-ils souligné dans une déclaration commune.
Biden prévient Poutine
Le président américain, Joe Biden, en a rajouté mardi en prévenant qu'une attaque nucléaire russe serait une erreur immensément grave si la Russie utilisait une arme nucléaire tactique
.
Le Pentagone a également adressé un avertissement à Moscou.
Si la Russie faisait usage d'armes nucléaires ou d'une « bombe sale », il y aurait des conséquences
, a déclaré le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder.
À lire aussi :
Avec les informations de Agence France-Presse