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Analyse

Plus de privé, moins de gouvernement

Dans son discours du Trône, Blaine Higgs dresse en quelque sorte son bilan en faisant un inventaire d'initiatives déjà annoncées.

Le drapeau du Nouveau-Brunswick.

Blaine Higgs montre une intention bien réelle d’accorder un rôle encore plus grand au secteur privé dans son plus récent discours du Trône.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Avec ce discours du Trône résolument conservateur, le premier ministre Blaine Higgs veut clairement laisser sa marque sur le Nouveau-Brunswick, une province où l’entreprise privée pave la voie, notamment pour résoudre les problèmes qui paralysent le système de santé, ainsi que ceux qui touchent les domaines du logement et de l'éducation.

Après quatre ans au pouvoir, le gouvernement de Blaine Higgs est de toute évidence très satisfait de sa propre performance, de ses surplus budgétaires et de l’accroissement de la population.

En plus de se péter les bretelles sur ces progrès réalisés pendant la pandémie, Blaine Higgs montre une intention bien réelle d’accorder au secteur privé un rôle encore plus grand dans la vie des gens. Il présente une vision où il veut délaisser les grands programmes publics au profit des entreprises, notamment en santé et dans le secteur de l'énergie avec le gaz de schiste.

Les yeux tournés vers le privé

En santé, la solution à un système actuel [qui ne] fonctionne pas passe par des services offerts à l’extérieur du réseau public existant, croit-il.

Parmi les quelques exemples cités dans le discours du Trône : les soins virtuels eVisitNB, les pharmacies aux services élargis, le rôle accru des travailleurs paramédicaux (des employés de Médavie) ou encore le nouveau réseau pour les patients sans médecin de famille Lien Santé NB (aussi géré par Médavie). Une université américaine privée, l'Université Beal, est même mise de l’avant pour la formation d’infirmières.

Blaine Higgs parle et gesticule dans un couloir, avec des micros et des enregistreuses pointées dans sa direction.

Blaine Higgs, premier ministre du Nouveau-Brunswick, en mêlée de presse à l'Assemblée législative, à Fredericton, en octobre 2022.

Photo : CBC / Jacques Poitras

La réponse à la crise du logement passe elle aussi, en grande partie, par le secteur privé. Outre la construction de 380 logements abordables par la province dans les quatre prochaines années, le gouvernement compte sur les promoteurs immobiliers pour la construction de nouveaux logements. Au mieux, il promet des partenariats avec le secteur privé pour répondre à la demande, qui est criante tant dans les régions rurales que dans les régions urbaines.

La province ouvre aussi grand les bras à une plus grande activité économique du secteur privé. L’exemple le plus frappant est celui de l’exploitation du gaz de schiste, frappé d’un moratoire depuis près de huit ans. Après avoir lancé quelques signaux indiquant qu’il pourrait lever le moratoire, le gouvernement semble plus déterminé que jamais d’aller dans cette voie.

Le Nouveau-Brunswick renferme d’importantes ressources de gaz de schiste inexploitées, qui, exploitées de façon responsable, pourraient approvisionner localement une installation de gaz naturel liquéfié ou remplacer le charbon utilisé pour la production d’électricité au Canada atlantique, est-il indiqué dans le discours.

« Le gouvernement est impatient de travailler avec les Autochtones et les autres parties prenantes pour passer à l’action. »

— Une citation de  Passage du discours du Trône du N.-B.

Et même en éducation, le gouvernement met de l’avant l’importance de répondre aux besoins des entreprises. La viabilité de notre province passe par des finissants qui obtiennent leur diplôme en étant prêts à intégrer le marché du travail, est-il écrit dans le discours du Trône.

Et les francophones dans tout ça?

Si l’entreprise privée a une place de choix dans le discours du Trône, on ne peut pas en dire autant de la communauté francophone.

Le terme investissement se retrouve 16 fois dans le texte, langues officielles, une seule fois.

Par rapport à l’obligation de réviser la Loi sur les langues officielles – un processus qui devait être fait avant le 31 décembre 2021 – le gouvernement s’engage à offrir une réponse durant la session. Un échéancier élastique donc, alors que le premier ministre avait pourtant promis de le faire bien avant.

Rien pour faire taire les gens qui reprochent à ce premier ministre de se désintéresser de ses obligations linguistiques.

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