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Étudier les sinus pour comprendre l’évolution humaine

Vue du crâne et des sinus du spécimen D4500, attribué à Homo erectus ou Homo georgicus.

Vue du crâne et des sinus du spécimen D4500, attribué à Homo erectus ou Homo georgicus.

Photo : CNRS/MNHN/A. Balzeau

Agence France-Presse

Des paléoanthropologues ont réalisé la première étude d'envergure sur les sinus de la plupart des espèces humaines et grands primates, pour aider à comprendre l'évolution humaine.

Les sinus frontaux participent à l'équilibre physiologique de la face, en lien avec la respiration, explique à l'AFP Antoine Balzeau, paléoanthropologue au Muséum national d'histoire naturelle. Mais l'origine et l'évolution de ces cavités situées au-dessus des cloisons nasales, tout près du cerveau, reste largement un mystère.

Schéma résumant les variations observées pour les sinus frontaux au cours de l’évolution humaine.

Schéma résumant les variations observées pour les sinus frontaux au cours de l’évolution humaine.

Photo : CNRS/MNHN/Balzeau

L'étude publiée dans la revue Science Advances est la première à recenser la position, forme et taille des sinus de plus d'une soixantaine de spécimens et pas loin d'une vingtaine d'espèces, souligne M. Balzeau, son auteur principal.

La coopération exceptionnelle d'une large équipe internationale, inhabituelle en anthropologie - domaine où les institutions détentrices de fossiles rechignent souvent à en partager l'étude - a permis d'obtenir les scanners de quasiment tous les fossiles humains, indique le scientifique.

En outre, l'étude établit pour la première fois une distinction très claire entre deux grands groupes. Chez les grands singes (chimpanzés, bonobos et gorilles), mais aussi les premières espèces de la lignée humaine, de Sahelanthropus tchadensis (Toumaï) jusqu'aux australopithèques (Lucy) et paranthropes, la taille des sinus frontaux est directement liée à celle de leur boîte crânienne.

Tout change pour la lignée humaine avec le genre Homo, dont Homo erectus, il y a environ 2 millions d'années.

Des hypothèses en prennent pour leur rhume

L'augmentation de la taille de la boîte crânienne des espèces du genre Homo voit alors les sinus en général devenir plus petits par rapport à la taille du crâne et plus contraints par la forme du visage, dit M. Balzeau. À cela s'ajoutent de fortes variations y compris au sein d'une même espèce, et particulièrement pour Homo sapiens.

Cette diversité remet en cause bien des hypothèses, comme celle attribuant à Néandertal de grands sinus, censés avoir favorisé son adaptation à un climat froid. L'étude montre ainsi que chez sapiens, ce n'est pas le facteur climatique qui semble influer sur la taille des sinus frontaux, selon lui. Ça ne s'est pas fait chez Homo sapiens, donc il n'y a pas de raison que ça se soit arrivé chez Néandertal, selon M. Balzeau.

L'étude apporte un nouvel angle à la description des particularités des groupes humains. « Et pose la question de la classification de trois spécimens pour l'instant inclassables du genre Homo (Petralona, Bodo et Broken Hill) dotés de sinus gigantesques, un truc hyperparticulier, remarque M. Balzeau, dont les travaux aideront peut-être un jour à déterminer à quelle espèce ils appartenaient.

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